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sur 2761 notes
Une œuvre magnifiquement conçu, incroyablement profonde et pathétique,
C’est l’une des chefs-d’œuvre de la comédie humaine De Balzac !
Où s’affronte la bonté et la méchanceté humaine …
Lien : http://lecturesnice.over-blo..
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C'est un élève qui m'a conseillé ce classique et c'est suffisamment rare pour que j'en tienne compte! L'histoire du colonel Chabert, revenu d'entre les morts mais que "la société entière veut faire rentrer sous terre" est terrible.

Le roman s'ouvre sur une scène à l'étude d'avoué aux allures de sketch. D'une part parce que personne ne prend au sérieux cet homme sensé être "mort à Eylau", et d'autre part parce que le contraste est saisissant entre la vitalité et la légèreté des jeunes clercs en plein déjeuner et le vieil homme usé et affamé, le "vagabond", qu'est devenu le colonel. C'est triste et drôle à la fois.

Il est vrai que son histoire semble invraisemblable. D'ailleurs "les gens de loi m'ont tous pris pour un fou". Derville est le premier à l'écouter avec bienveillance et à croire le concours de circonstances (tombé en catalepsie, comme l'Olivier Bécaille de Zola, puis enterré vivant sur le champ de bataille) ayant mené à cette situation.
En vérité, Chabert dérange et cela arrangerait tout le monde qu'il reste officiellement mort ("Il s'agit de le prouver judiciairement à des gens qui vont avoir intérêt à nier votre existence"), à commencer par sa femme qui a empoché la rente et s'est remariée ("L'on m'a cru mort, me voilà! Rendez-moi ma femme et ma fortune; donnez-moi le grade de général auquel j'ai droit"). Pour autant l'affaire n'est pas si simple...

D'abord Chabert doit prouver son identité. Sa femme le pourrait mais n'y trouve aucun intérêt ("Elle est décidée à tout pour arriver à ses fins"). Manipulatrice, elle le prend par les sentiments ("Je la désire et la maudis tour à tour") pour le piéger ("Je dois rentrer sous terre"). Résultat des manoeuvres, l'ancien colonel finira "dégoûté de l'humanité" ("Je ne suis plus un homme"). L'histoire prouve surtout qu'il existe "des crimes contre lesquels la justice est impuissante. Toutes les horreurs que les romanciers croient inventer sont toujours au-dessous de la vérité."
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J'ai adoré ! Non pas parce que c'est Balzac, ce n'est pas forcément lui que j'aime le plus dans les grands auteurs du XIXème siècle. C'est parce que c'est un livre parfait si l'on veut se remettre dans l'ambiance de la Restauration après celle de l'Empire.
L'édition Folio précise qu'il y avait beaucoup de Chabert à l'époque, le nom, comme la situation.
Cette version, comme d'habitude, est une vraie mine d'or, elle va jusqu'à relever les tics du romancier. Parfait avant d'entamer un autre de ces chefs-d'oeuvre.
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Le chef d'oeuvre d'un homme qui revient et que l'on croyait mort. Un pitch qui a depuis été repris et repris d'Hugo à Dumas.
Pas grand chose à dire de plus que d'autres ont déjà souligné. Roman court, puissant et habile, on se prend d'une affection folle pour ce pauvre colonel Chabert.

Cette empathie se mue parfois en irritation tant cet héros de la guerre est par trop généreux et altruiste. J'ai préféré les Illusions perdues.
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Le colonel Chabert /Honoré de Balzac
Alors qu'au sein de l'étude de l'avoué Me Derville un groupe de clercs plaisante tout en faisant semblant de travailler, un vieil homme porteur d'un vieux carrick usé à la corde se présente en demandant à voir l'avoué malgré les moqueries des clercs qui le considèrent tel un intrus dans leur joyeuse compagnie. Il apprend que Me Derville ne consulte qu'à partir de minuit, et en réponse à la question d'un saute-ruisseau, le vieil homme déclare être le colonel Chabert officiellement mort à la bataille d'Eylau. Une sombre défaite de l'Empereur.
Minuit venu, Derville reçoit Chabert qui lui raconte son histoire.
Effectivement, les rapports officiels disent bien que Hyacinthe Chabert, colonel de l'armée impériale de Napoléon, grand officier de la Légion d'honneur, est mort lors de bataille d'Eylau, en 1807. Sa veuve Rose Chapotel, ancienne fille de joie qu'il a sorti du ruisseau pour l'installer dans un luxueux hôtel particulier, a hérité de sa fortune et s'est remarié avec le comte Ferraud, aristocrate émigré, conseiller d'État, qui ambitionne une carrière politique sous la Restauration. Elle est une bonne cliente de l'étude de Me Derville.
C'est alors que dix ans plus tard, en 1817 réapparaît un colonel Chabert !
Chabert, en pleine déréliction, confie à l'avoué Me Derville qu'il souhaite à tout le moins récupérer son dû, c'est à dire sa fortune. Il a déjà entamé maintes démarches chez des gens de loi qui tous l'ont pris pour un fou. L'avoué compréhensif et empressé, lui explique que la tâche va être ardue car il va falloir prouver judiciairement qui il est, à des gens qui vont avoir intérêt à nier son existence. Derville et Chabert auront contre eux deux personnes puissantes qui pourront influencer les tribunaux. C'est pourquoi, l'avoué préconise la transaction.
Mais comment va réagir la comtesse en apprenant le retour de son défunt mari, elle qui est remariée avec le comte Ferraud depuis des années et a eu deux enfants ?
« Bientôt personne ne se souviendra de toi » écrivait Marc-Aurèle ! Balzac nous offre ici un court roman illustrant brillament cet aphorisme du grand penseur latin. Un classique incontournable plaisant à lire.

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Un ancien grognard qu'on croyait mort à la bataille d'Eylau, ressurgit à Paris et se présente à l'étude de Maître Derville pour faire valoir ses droits. La bataille séduit le jeune avoué et c'est du côté de la femme de Chabert qu'il se tourne. Les deux époux finissent par se rencontrer, révélant au colonel la nature arriviste et intéressée de cette de femme qu'il a « enlevée » du Palais-Royal, c'est-à-dire d'un lieu de prostitution.
Balzac peint, à travers ce retour inopiné du vieux soldat napoléonien, le tableau que la restauration pouvait offrir aux anciens bonapartistes. C'est le retour, sous Louis XVIII, des intrigues de cour, des petites ambitions personnelles.

" Madame Ferraud n'aimait pas seulement son amant dans le jeune homme, elle avait été séduite aussi par l'idée d'entrer dans cette société dédaigneuse qui, malgré son abaissement, dominait la cour impériale. Toutes ses vanités étaient flattées autant que ses passions dans ce mariage. Elle allait devenir une femme comme il faut." (70)

Ainsi, promptement remariée à un Comte, l'ex-madame Chabert, devenue « comtesse Ferraud » est aussi à la merci d'un abandon de son mari visant la pairie à travers la fille d'un sénateur. Chabert, au contraire, incarne une ascension due à la valeur militaire, soldats que Napoléon a honorés :

"Si j'avais eu des parents, tout cela ne serait peut-être pas arrivé ; mais, il faut l'avouer, je suis un enfant de l'hôpital, un soldat qui pour patrimoine avait son courage, pour famille tout le monde, pour patrie la France, pour tout protecteur le bon Dieu. Je me trompe ! j'avais un père, l'Empereur ! Ah ! s'il était debout le cher homme ! et qu'il vît son Chabert, comme il me nommait, dans l'état où je suis, mais il se mettrait en colère. Que voulez-vous ! notre soleil s'est couché, nous avons tous froid maintenant." (50)

De même le personnage du colonel possède cette capacité de pouvoir se contenter d'une vie monacale et austère pourvu qu'il eût du tabac contrairement à son ex-femme qui a la hantise de retomber dans l'ornière, leur seul point commun étant leur basse extraction. Symboliquement s'opposent donc deux moyens d'assumer l'ascension sociale et Balzac se place clairement du côté du vieux soldat déchu de ses droits, l'auteur, en bon libéral, chante les vertus et les valeurs de l'Empereur exilé, avec d'autant plus d'efficacité qu'il les oppose à celles de la Restauration.
Le colonel Chabert est un court roman ou une longue nouvelle et s'inscrit dans les « scènes de la vie privée » de la Comédie Humaine, vie privée qui permet à Balzac de faire oeuvre d'historien voire de sociologue de son siècle. On notera que ce que l'on a souvent reproché à Balzac en particulier et aux écrivains du XIXème en général, est cette propension aux longues descriptions. En fait l'auteur se plaît à inscrire une histoire dans une autre comme il inscrit les siennes dans L Histoire et ces descriptions en font justement sa force sinon son charme.


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Le Colonel Chabert est un personnage familier de notre paysage littéraire. Chacun pense avoir croisé le vieux soldat de l'Empire rentré à la Restauration. Mais a-t-on lu le roman?

Laissé pour mort à la bataille d'Eylau en 1807, Hyacinthe Chabert rentre à Paris dix ans plus tard. Sa femme, veuve, remariée avec le comte Ferraud fidèle aux intérêts de Louis XVIII, ne le reconnaît pas ou plutôt ne veut pas le reconnaître. C'est donc en pauvre vagabond que cet ancien soldat de l'Empire, colonel et homme riche revient et s'adresse à l'étude de l'avoué Derville pour retrouver son identité, sa femme et ses biens.

"Madame Ferraud n'aimait pas seulement son amant dans le jeune homme , elle avait été séduite aussi par l'idée d'entrer dans cette société dédaigneuse qui malgré son abaissement dominait la cour impériale. toute ces vanités étaient flattées autant que ses passions dans ce mariage. Elle allait devenir une femme comme il faut."

La position sociale de Madame Ferraud n'est pas aussi solide qu'il y paraîtrait. le comte Ferraud est ambitieux.

"mais si son mariage était cassé, ne pourrait-il pas passer sur sa tête, à la grande satisfaction du Roi, la pairie d'un des vieux sénateurs qui n'ont que des filles?"

Derville, pense pouvoir exploiter cette faille pour faire céder la femme de Chabert et transiger.

Ce court roman est particulièrement dense : on peut considérer l'aspect sentimental et psychologique, comme l'analyse de la société à l'époque de la  Restauration.

C'est aussi un roman très divertissant : j'ai adoré la scène d'ouverture dans l'étude de l'avoué avec les railleries des saute-ruisseaux, l'arrivée de Chabert. Quel style! et quelle observateur !

Le roman se termine sur une triste méditation sur la destinées humaine de Derville, personnage sympathique et humain qui n'a pas réussi à éviter les malheurs de Chabert.

"Savez-vous, mon cher, reprit Derville après une pause, qui'l existe dans notre société trois hommes, le Prêtre, le Médecin et l'Homme de justice qui ne peuvent pas estimer le monde? Ils ont des robes noires, peut-être parce qu'ils portent le deuil de toutes les vertus, de toutes les illusions. le plus malheureux des trois est l'avoué. Quand l'homme vient trouver le prêtre, il arrive poussé par le repentir, par le remords, par des croyances qui le rendent intéressant, qui le grandissent et consolent l'âme du médiateur, dont la tâche ne va pas ans une sorte de jouissance l il purifie, il répare, il réconcilie. Mais nous autres avoués, nous voyons se répéter les mêmes sentiments mauvais, rien ne les corrige, nos études sont des égouts qu'on ne peut pas curer..."

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Quand le colonel Chabert revient de la guerre, il trouve sa femme remariée avec un homme riche, d'une condition sociale supérieure, et mère de deux enfants qui, évidemment, ne sont pas les siens, situation qui n'est pas sans rappeler celle de Martin Guerre.
Un roman court du maître du réalisme très agréable à lire mais pas drôle du tout.
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Le Colonel Chabert, laissé pour mort sur le champ de bataille d'Eylau, revient à Paris après la chute de Napoléon : celui-ci est à Ste-Hélène; sa femme, elle, s'est remariée et a eu deux enfants de son nouveau mari, un aristocrate promis à un bel avenir sous le nouveau régime de la Restauration. Chabert, sans le sou, trouve néanmoins un avoué prêt à l'aider à recouvrer une partie de ce qu'il a perdu. Mais cela ne sera pas si simple ...
L'histoire est a priori intéressante, la situation piquante. Toutefois je reste dubitatif sur ce qu'en fait Balzac. Après une introduction assez laborieuse on arrive dans le vif du sujet avec la confrontation entre Chabert et sa femme : on s'attend à des manœuvres, des rebondissements, du drame, enfin ! Mais non, tout va très vite et on s'achemine rapidement vers une "solution" du problème sans éclat, et, à mon avis, sans intérêt. Par ailleurs, l'obsession De Balzac pour l'argent apparaît une nouvelle fois dans ce roman où les considérations pécuniaires, exprimées dans un jargon souvent peu compréhensible pour un lecteur d'aujourd'hui, occupent un nombre important de pages de ce court récit. Enfin les deux épilogues sont d'une platitude désespérante.
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Qui est réticent à lire Balzac doit lire le Colonel Chabert !
On y retrouve tous les ingrédients ayant fait le succès de l'auteur en moins de pages que le Lys dans la Vallée.
De magnifiques descriptions de paysages, une critique acerbe de la société cruelle du 19ème siècle, avec toujours un personnage Napoléonien tombant en disgrâce.
Le femme a encore une fois une image vénale, et déçoit/utilise encore ces pauvres hommes.
J'ai particulièrement aimé la fin du roman (non je ne vous la raconterai pas); j'ai pu y retrouver plusieurs personnages des autres oeuvres De Balzac, ce qui m'a fait le même effet que quand au cinéma dans un film vous voyez des héros d'autres films !
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