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Critique de Christian_Attard


La pension Vauquer, tenue par la veuve du même nom, accueille jeunes étudiants désargentés (Eugène de Rastignac, Horace Bianchon), retraité ou rentier ( Jean-Joachim Goriot, Poiret), jeune fille rejetée par son noble père (Mlle Victorine de Taillefer) et un fort en gueule Vautrin. Ce microcosme se contente, avec bonne humeur, du peu qu'offre à ses pensionnaires Mme Vauquer, vieille sotte mais pingre et calculatrice.
Le jeune de Rastignac venu faire son droit à Paris compte sur une sienne cousine Mme la vicomtesse de Bauséant pour être introduit dans le monde qui compte et fait ainsi la connaissance des deux filles du souffre-douleur de la pension le père Goriot. Goriot a fait fortune dans les farines et ainsi pu marier ses filles à de prestigieux partis. Elles sont devenues Mmes Anastasie de Restaud et Delphine de Nucingen. Toutes deux sont victimes des turpitudes et malversations de leurs maris et de leurs amants. de Rastignac devient le confident de Delphine et le défenseur à la pension du père Goriot qui peu à peu se démunit de tout ce qu'il a pour subvenir aux folles dépenses de ses deux anges.
Vautrin, personnage trouble, tente lui de convaincre Eugène de séduire Mlle de Taillefer car il manigance de la remettre en fortune.

On a peu dit ou écrit le trouble que le lecteur ne peut que trouver à lire ce grand roman De Balzac. Sans concession pour une société abjecte, se souciant peu de morale, chacun cherche à réussir. Même Eugène de Rastignac et Victorine de Taillefer malgré leur apparente naïveté ne tente que d'accéder aux honneurs et à la fortune. Seul Goriot incarne ici détachement et générosité absolus. Vautrin qui va se révéler être un bagnard en fuite cherchant à aider ses deux oies blanches dans le seul but de tenter de redresser les torts de cette même société qu'il renie.

On a aussi beaucoup glosé sur le roman dit d'apprentissage. Mais je vois surtout dans ce père Goriot s'exprimer le profond et lourd mépris De Balzac pour une société hypocrite et veule. Ici, nait son grand système de "La condition humaine", sa grande fresque de la bêtise, du calcul, de l'arrivisme dont vont tant s'inspirer Hugo et Zola.
Vautrin, formidable personnage transcende le falot de Rastignac, dans sa lucidité face aux rouages d'un monde infernal animé par des pantins en proie à leur vanité et leurs passions.
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