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Critique de CDemassieux


Ce recueil de nouvelles – qui tente de s'approcher le plus possible d'un projet de l'auteur mais qu'il ne parvint pas à mener à terme – semble contenir toutes les femmes balzaciennes, et c'est peut-être là sa rareté en même temps que son inestimable valeur.
De taille inégale, chaque récit déploie ainsi des figures de femmes qui, quelles que soient leur innocence ou leur perfidie, leur accomplissement sentimental ou sa déréliction, se sont abandonnées ou vont s'abandonner à l'amour. du plus anecdotique récit – Etude de femme – au plus tragique – Autre étude de femme, La Grenardière –, en passant par le plus heureux dénouement – Madame Firmiani –, cet ensemble de récits est parfaitement ciselé et son impact immédiat.
On y trouve çà et là de ces phrases atemporelles sur l'amour – que de très cyniques esprits jugeront niaises, gavés qu'ils sont par leur suffisance hautaine sans doute ! –, lesquelles valent encore aujourd'hui, telle celle-ci : « Souvent cette passion hâtive, morte dans un jeune coeur, y reste brillante d'illusions. Quel homme n'a pas plusieurs de ces vierges souvenirs qui, plus tard, se réveillent, toujours plus gracieux, et apportent l'image d'un bonheur parfait ? » A méditer…
Ici, l'apparence, les convenances – souvent hypocrites, voire terribles puisqu'elles occasionnent des drames irréversibles – dictent leur loi aux femmes et, par voie de conséquence, aux hommes. Ce qui ne dispense par la gent féminine de se jouer de ces derniers !
Deux histoires se détachent toutefois de cet ensemble, de par leur taille et la densité qu'ils recèlent : Autre étude de femme, aux accents de XVIIIe siècle, et Les secrets de la princesse de Cadignan. Ces deux textes feraient d'ailleurs presque figure de petits romans.
Enfin, pour qui ignore son Balzac, ce présent ouvrage, où l'on croise certaines fameuses figures de la Comédie humaine – selon le souhait de l'auteur de fondre ses récits dans ce grand ensemble –, est une excellente entrée en matière où se déploie le génie d'un écrivain insatiable de mots, auxquels il donnait une teinte si particulière lorsqu'il parlait de femmes : « Nous pouvons aimer sans être heureuses, nous pouvons être heureuses et ne pas aimer ; mais aimer et avoir du bonheur, réunir ces deux immenses jouissances, est un prodige. »

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