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La Grande Bretèche est une maison à l'abandon où Bianchon aime à s'infiltrer clandestinement dans les jardins, s'imprégner de son atmosphère et laisser son imagination s'enflammer des secrets qu'elle lui murmure à l'oreille.

Jamais il n'aurait pris le risque de rompre cette liberté créatrice si jubilatoire en s'enquérant du réel motif de cet abandon si le notaire Regnault n'était venu piquer sa curiosité en lui signifiant de ne plus pénétrer en ce lieu, conformément aux dispositions testamentaires de la propriétaire. Il flaire un sombre secret qu'il ne peut dès lors s'empêcher de tenter d'élucider.

J'ai pris plaisir à retrouver un Bianchon plus poète et plus perspicace qu'il ne l'était dans La Messe de l'Athée, mais à sa décharge c'était alors un jeunot, encore élève en médecine. La description qu'il fait de cette maison pour poser l'ambiance est magnifique, pleine de poésie, de mélancolie, d'ombres fantomatiques. Ce personnage à part entière fait selon moi le charme de cette nouvelle. Pour le reste, je n'ai pas été plus emballée que ça. Je préfère Balzac en disséqueur d'âmes et de société, plutôt qu'en enquêteur oeuvrant à sarcler les secrets, tout bon conteur qu'il soit.
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Les maisons abandonnées recèlent bien des mystères et des secrets terribles...

Dans ce récit fait par Bianchon, narrateur cher à Balzac,nous voici en Vendômois, au bord du Loir. Il y a remarqué une " vieille maison brune" et se plait à venir l'observer et rêver, inventer son histoire et celle de ses anciens habitants, comme on aime à le faire, quand on découvre au cours d'une promenade une maison en ruines ou définitivement close sur elle-même .Avec beaucoup de lyrisme et de sensibilité, l'auteur nous en fait une description qui attise notre curiosité de lecteur: " une invisible main a partout écrit le mot " mystère"...

Voilà que le notaire local, Maître Regnault, vient signifier au narrateur qu'il n'a pas le droit d'entrer dans cette propriété, par clause testamentaire. Grâce à l'aubergiste, Madame Lepas et Rosalie, qui a été auparavant femme de chambre dans cette demeure, la femme de chambre de Madame de Merret, Bianchon va apprendre ce qu'il s' y est passé .

Je n'en dirai pas plus pour ne pas révéler l'intrigue mais sachez que les murs d'une habitation peuvent cacher d'horribles tourments...

Merci encore à Nastasia de m'avoir recommandé la lecture de cette nouvelle, que j'ai beaucoup appréciée.
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Je n'étais pas revenue vers ce cher Balzac depuis début septembre, mettant en pause mon ambitieux projet de lire ou relire tous les titres de la Comédie Humaine.
Je reprends avec une nouvelle, La grande Bretèche et retrouve avec plaisir le docteur Horace Bianchon en tant que narrateur. J'avoue une grande sympathie pour ce personnage secondaire récurrent.

Les théoriciens rapprochent cette nouvelle de deux autres courts récits, Autre étude de femmes, une sorte de variation sur des portraits de personnages féminins et véritable peinture d'une époque que, personnellement, j'avais presque considéré comme des notes de travail De Balzac et le Message que j'avais trouvé brouillon et inachevé.
Ce texte a successivement été rattaché puis détaché d'autres passages de la Comédie Humaines comme Les Contes bruns que je n'ai pas encore lus.

Ici, nous n'avons qu'une seule histoire, très aboutie, celle de Mme la Comtesse de Merret et d'un jeune grand d'Espagne exilé en France, une histoire d'amour et de mort.
Il est deux heures du matin dans un salon et le docteur Bianchon s'apprête à raconter une « histoire terrible » pour le plus grand plaisir des personnes qui l'entourent. Il narre alors avec talent comment il a percé le secret d'une belle propriété laissée à l'abandon près de Vendôme grâce aux récits d'un vieux notaire et d'une servante d'auberge. Nous l'imaginons sans peine, désoeuvré dans les moments de liberté que lui laissaient ses soins à une riche malade, laissant d'abord libre court à son imagination puis menant sa petite enquête.
Son récit monte graduellement en puissance, dévoilant peu à peu une dramatique énigme où l'adultère, la religion et la morale, thèmes et valeurs chers à Balzac, sont en bonne place ; il est surtout question du poids des serments portés sur la croix du Christ et des risques que l'on prend en cas de mensonge. J'ai lu quelque part que Balzac se serait inspiré d'une relation de sa mère avec un amant espagnol à l'époque où il était pensionnaire au collège de Vendôme et qu'on peut donc lire entre les lignes une sorte de punition oedipienne…
Bianchon campe admirablement ses personnages ; le notaire notamment est haut en couleur avec une diction et des expressions particulières.
La grande Bretèche est une véritable nouvelle avec une vraie chute, où Balzac nous ramène dans le salon du début et fait état de l'effet de l'histoire racontée par le docteur sur l'assistance féminine : « après ce récit, toutes les femmes se levèrent de table, et le charme sous lequel Bianchon les avait tenues fut dissipé par ce mouvement. Néanmoins quelques-unes d'entre elles avaient eu quasi froid en entendant le dernier mot ».

Ainsi que je le dis souvent, certains des textes courts De Balzac sont de véritables petits bijoux et il est vraiment dommage qu'ils ne soient pas davantage étudiés dans les collèges et lycées.
Nous avons ici un beau conte cruel, savoureux et bien tourné.
Une belle découverte !
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Ce recueil de nouvelles – qui tente de s'approcher le plus possible d'un projet de l'auteur mais qu'il ne parvint pas à mener à terme – semble contenir toutes les femmes balzaciennes, et c'est peut-être là sa rareté en même temps que son inestimable valeur.
De taille inégale, chaque récit déploie ainsi des figures de femmes qui, quelles que soient leur innocence ou leur perfidie, leur accomplissement sentimental ou sa déréliction, se sont abandonnées ou vont s'abandonner à l'amour. du plus anecdotique récit – Etude de femme – au plus tragique – Autre étude de femme, La Grenardière –, en passant par le plus heureux dénouement – Madame Firmiani –, cet ensemble de récits est parfaitement ciselé et son impact immédiat.
On y trouve çà et là de ces phrases atemporelles sur l'amour – que de très cyniques esprits jugeront niaises, gavés qu'ils sont par leur suffisance hautaine sans doute ! –, lesquelles valent encore aujourd'hui, telle celle-ci : « Souvent cette passion hâtive, morte dans un jeune coeur, y reste brillante d'illusions. Quel homme n'a pas plusieurs de ces vierges souvenirs qui, plus tard, se réveillent, toujours plus gracieux, et apportent l'image d'un bonheur parfait ? » A méditer…
Ici, l'apparence, les convenances – souvent hypocrites, voire terribles puisqu'elles occasionnent des drames irréversibles – dictent leur loi aux femmes et, par voie de conséquence, aux hommes. Ce qui ne dispense par la gent féminine de se jouer de ces derniers !
Deux histoires se détachent toutefois de cet ensemble, de par leur taille et la densité qu'ils recèlent : Autre étude de femme, aux accents de XVIIIe siècle, et Les secrets de la princesse de Cadignan. Ces deux textes feraient d'ailleurs presque figure de petits romans.
Enfin, pour qui ignore son Balzac, ce présent ouvrage, où l'on croise certaines fameuses figures de la Comédie humaine – selon le souhait de l'auteur de fondre ses récits dans ce grand ensemble –, est une excellente entrée en matière où se déploie le génie d'un écrivain insatiable de mots, auxquels il donnait une teinte si particulière lorsqu'il parlait de femmes : « Nous pouvons aimer sans être heureuses, nous pouvons être heureuses et ne pas aimer ; mais aimer et avoir du bonheur, réunir ces deux immenses jouissances, est un prodige. »

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Cette très courte nouvelle installe rapidement une ambiance étrange, une atmosphère de mélancolie qui frôle le gothique avec la description de cette maison abandonnée qui tombe en ruines - j'ai pensé à l'épisode des Anges Pleureurs de Doctor Who...
L'impression d'angoisse monte progressivement, à mesure que le lecteur - ou la lectrice - commence à comprendre le drame violent et cruel qui s'est joué. Car l'histoire est racontée peu à peu, comme un puzzle qui se met en place, par les récits médiatisés des différents locuteurs. Si le notaire fait rire par ses ridicules, les autres conteurs installent le malaise, puis la peur et l'effroi.
Ce n'est donc pas un texte sur la jalousie, mais sur le pouvoir de la parole, du récit : il ne faut pas jurer, il faut dire la vérité, sinon les conséquences peuvent être terribles.
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J'ai lu dans ce recueil l'étude de femme, l'autre étude de femme et les secrets de la princesse de Cardignan. Eh bien j'ai été déçue les trois fois. Je m'attendais à des portraits de femmes majestueuses, prenant le pas sur la société partriarcale de l'époque. Certes on peut compter sur Mme de Listomere, Mme des Touches et Mme de Cardignan pour remettre en cause l'ordre établi. Mais elles le font en adoptant tous les codes masculins, le vocabulaire est systématiquement celui de la guerre et de la conquête. Et si par hasard, elles tentent des techniques plus "féminines", on ne parle que de mensonges, manipulations, hypocrisie. Je n'ai donc pas été très à l'aise avec l'image des femmes qui est développée. Par ailleurs, il ne se passe pratiquement rien sur le plan de l'intrigue, on s'ennuie un peu autour de ces grandes tablées. Finalement on comprend pourquoi ces oeuvres sont moins connues !
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Ce livre est un recueil de multiples études de femmes qu'a fait Honoré de Balzac dans son immense Comédie Humaine, et puisque je compte en lire son intégralité, j'y serai forcément parvenu au bout d'un moment dans l'obtention de toutes les volumes en Pléiade de cet ensemble romanesque. Mais le fait est que je devais absolument lire le texte ayant donné son nom au recueil, Les Secrets de la Princesse de Cadignan, car, outre le fait qu'il me tentait beaucoup, son adaptation cinématographique avec Arielle Dombasle dans le premier rôle sortira en septembre en salles de cinéma, et je voulais connaître son texte d'origine avant d'aller le voir. Sinon, j'aurais attendu que l'ordre l'apporte à ma table directement. Mais bref, le fait est désormais accompli, et j'en suis bien heureux.

Dans cette nouvelle ayant donné son titre au recueil, on suit le personnage de Diane de Maufrigneuse qui se rend compte qu'elle a été l'objet de nombreux désirs, de nombreuses envies, de fantasmes, de sentiments en tout genre…mais elle n'a jamais ressenti le phénomène inverse : aimer en retour, et ne pas que désirer les biens et les attraits physiques. J'ai déjà été totalement conquis par l'idée scénaristique, la prise de pouvoir de la femme qui – avec les pouvoirs de séduction – désire autrement la complétion, la complémentarité et la totalité de la sentimentalité. Elle tombe sur d'Arthez, jeune homme naïf et sensible, écrivain dont la notoriété commence seulement à poindre, sous lequel la princesse de Cadignan va tomber en charme. Avec son amie, la marquise d'Espard, elles vont lancer un jeu pour tester son engagement, sa candeur et sa perception des choses sentimentales. le jeu est cruel de prime abord, mais nous nous faisons toujours surprendre. C'est beau, même, cette fausse rivalité entre la princesse de Cadignan et son amie : un pur de jeu de séduction, mais très noble, très fin et élégant. J'ai trouvé cela d'une saveur particulière, mais savamment appréciable. C'était très différent de tout ce qu'on a pu voir, et c'est bien là toute la spécificité de la beauté des ouvrages d'autrefois que l'on ne trouve plus. C'est sur une fin absolument optimiste que se clôture cette histoire, de plus, et c'est bien là toute la finesse du jeu balzacien : le fantasme de la liaison folle entre un artiste et une grande dame est enfin accompli. C'est un immense coup de coeur pour ce roman qui aura su m'émouvoir, me faire adorer l'ingéniosité de Diane de Maufrigneuse, et me faire croire en l'amour chez l'auteur – fait rare jusqu'à présent, redoublant donc de symbolisme. J'ai été ravi de découvrir cette oeuvre De Balzac dont on entend très peu parler, j'ai bien l'impression. C'est bien dommage.

Ce recueil est marqué par des nouvelles de femmes, toutes très puissantes dans le pouvoir, leurs pouvoirs ou leur(s) symbolique(s). La nouvelle ayant donné son nom au recueil est absolument éclatante de beauté, de finesse. La princesse de Cadignan est ingénieuse, réfléchie, et assumée ; c'est, je trouve, très progressiste pour son époque, et cela valait vraiment le coup d'oeil et la découverte. {20}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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Le narrateur est le docteur Bianchon. Logeant à l'auberge du village il est attiré lors de ses promenades par une vieille bâtisse abandonnée. N'y voyant pas de mal il visite les lieux, séduit par l'étrangeté et du calme qui y règne.
Un soir, il est accosté par un certain Monsieur Regnault, Notaire de Vendôme qui lui signifie que l'accès à la bâtisse qu'il visite lors de ses ballades est interdit. Étant légataire universel de la succession, il se doit de faire respecter la tranquillité des lieux et ce sans pouvoir en donner la raison pour cause de secret professionnel.

Il n'en faut pas plus pour aiguiser la curiosité du docteur, un peu de vin à l'auberge déliera les langues et la vérité se fera jour.

Une courte nouvelle, bien structurée, qui servit de canevas à bien d'autres oeuvres. le thème est récurrent au théâtre, au cinéma et en littérature.


LIEU : Vendôme, sur les bords du Loir. Dans un triangle entre Versailles, le Man et Tours.

PERSONNAGES
– Horace BIANCHON : le célèbre médecin de la Comédie humaine est aussi celui des textes, pour les cas désespérés. C'est lui qui découvre La Grande Bretèche, abandonnée, et parvient à en percer le secret grâce à Rosalie, l'ex-femme de chambre de la comtesse.

– Comtesse Joséphine de MERRET : elle démeuble La Grande Bretèche et la quitte, après le drame, auquel elle ne survivra guère. C'est le notaire de Vendôme, Me Regnault qui sera son exécuteur testamentaire. Son histoire était l'une des « trois vengeances prévues pour la Muse du département. Bianchon la raconte dans le salon de Dinah mais le texte, devenu autonome, n'est pas alors reproduit.


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Un de mes romans balzaciens préférés !
Lien : http://irreguliere.over-blog..
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La duchesse de Maufrigneuse, princesse de Cadignan a maintenant trente-six ans, elle est ruin??e mais se prend de passion pour Daniel d'Arthez qu'elle s??duit. Apr??s la femme de trente ans, Balzac nous offre un portrait de la femme de quarante ans. Plaisant.
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