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Citations sur Au-delà des halos (16)

- Regardez-moi dans les yeux. Moi uniquement.
J'avais compris. Je l'ai regardé dans les yeux, dans un effort violent pour chasser de ma pensée la chose qui attirait invinciblement mon regard. Je ne voulais pas la voir, et le désirais tout à la fois. Il le voyait, au fond de mes yeux qui devaient exprimer toute la terreur du monde. Et il s'est de nouveau adressé à moi.
- Regardez-moi, rien que moi. Ne faites pas attention à lui pour le moment.
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Après ça, il s’était assoupi une première fois. Cela, il s’en souvenait parfaitement. En se réveillant, au sortir de ce rêve où il cherchait Igor dans l’obscurité, ses yeux s’étaient posés à nouveau sur le cercle, éclairé par la douce lumière de cette après-midi automnale. Il avait dû s’écouler environ une demi-heure avant le retour du grand type aux lunettes rondes. La scène s’était répétée à l’identique, même impassibilité de part et d’autre, même attitude de résignation, même air de calme autorité du toubib. Il avait suivi du regard le couple étrange formé de cette femme un peu forte, élégamment vêtue, qui suivait d’un pas lent mais régulier la haute silhouette en blouse blanche, jusqu’à leur sortie du parc. Ils n’étaient plus que cinq. ("Le cercle")
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La route vient de disparaître de mon champ de vision.
C’était pourtant une belle ligne droite, un beau trait de règle dans le paysage. Le genre de route dont on ne sort que pour de mauvaises raisons.
Des heures durant, elle a défilé sous mes yeux brouillés par la fatigue. Et par quelques perles salées au bord de mes paupières. De la sueur, évidemment. Pourquoi aurais-je été triste, en ce jour où je devais te retrouver ? Je ne doutais pas d’y arriver, même si tu avais pris quelques heures d’avance. Je savais que j’étais sur la bonne route. Plein sud.
Il y a des serments que l’on n’oublie pas. Celui-là m’aurait mené au bout du monde, là où j’espérais que tout finirait un jour.
Sans doute ai-je roulé un peu trop vite. Préjugé de mes forces.
Mais je ne regrette rien. Le jeu en valait la chandelle. (« Un âne plane »)
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Ce n’est qu’une semaine plus tard que j’ai été rappelé. Il faudrait que vous reveniez, docteur, m’avait-elle dit. Mais cette fois, j’ai posé mes conditions. Pas question que je me déplace à nouveau sans examiner le patient. J’attendais aussi qu’on m’en dise un peu plus. Le tableau qu’on m’avait dépeint lors de ma première visite était pour le moins vague. Tout ce qu’elle m’en avait dit, c’était que le mari n’était plus reparu à son domicile depuis cinq à six semaines. Mais les détails demeuraient confus. Il passait ses nuits dehors, tout seul autant qu’on pouvait en savoir. Au village, on commençait à parler. On rapportait des comportements étranges, des déambulations nocturnes, des soliloques incompréhensibles. Des plaintes avaient été déposées pour on ne savait quelles raisons obscures. On parlait d’un fusil. Je devais le voir pour démêler tout ça et déterminer si la médecine avait un rôle à jouer dans ces divagations campagnardes. (« Tripes et boyaux »)
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Ne pas y penser. Ne pas les regarder. Rester concentré sur les gestes à faire. Bien repérer l’endroit où je vais piquer, dans le gras de la cuisse.
Je pince la peau, non je vais devoir recommencer. Il faut que j’arrête de trembler. Respire. Ne réfléchis pas. Voilà, c’est mieux, l’aiguille s’enfonce. Je sens un léger tressaillement, puis une longue expiration, signe de détente. Je tamponne la plaie, l’œil fixé sur la petite goutte de sang qui perle à l’endroit où l’aiguille a pénétré. Je referme ma trousse d’un coup sec. Je me lève, les yeux toujours baissés et me dirige vers la porte. Je marmonne un au revoir à demi étranglé.
« Vous vous habituerez ».
Je ne veux pas savoir qui a dit ça. Je veux seulement partir d’ici. (« Céphalées »)
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Flâner dans les allées de la nécropole fut comme une nouvelle naissance. Des heures durant, je vagabondai au gré de mes pensées et des changements de lumière, entre les vieux marbres et les tumulus de terre meuble, encore frais du contact de la pelle et des larmes des vivants.
Je me fondis petit à petit dans la matière même du cimetière, sentant monter en moi les parfums de la terre, l’humidité des fleurs, la fraîcheur des pierres.
L’heure était venue de tourner définitivement la page de mon existence rabougrie. Le temps était maintenant de mon côté, bienveillant et protecteur. Bercé de cette pensée consolante, j’arrêtai finalement mes pas devant la tombe de Guillaume Apollinaire, plongée dans la pénombre. (« Je peux mourir en souriant »)
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