Citations sur Kaboul Express (31)
Pour les djihadistes de Daech, les yazidis sont des adorateurs d’idoles. Leur religion, vieille de près de mille ans, est un syncrétisme de religions polythéistes et monothéistes avec, tout en haut de leur panthéon, l’archange Taous – l’ange paon, émanation de Dieu. Dans la vision du monde de Daech, elle est déviante et perverse. Les hommes yazidis sont systématiquement torturés et exécutés, les femmes violées et réduites à l’esclavage sexuel.
Sur le côté de la place centrale, deux cadavres sont accrochés à des lampadaires, des traîtres pendus pour une raison quelconque par la police islamique, un panneau avec la mention « Hypocrite » attaché à leur cou. Les adultes passent devant sans y prêter attention – peur ou habitude -, mais Zwak remarque un instituteur accompagné d’une dizaine de petits garçons, en pleine explication devant le macabre spectacle. Dans le monde de Daech, la mort fait partie intégrante de la vie quotidienne, on ne la cache pas, au contraire : elle est mise en scène pour l’édification du peuple.
C'est une guerre. Avec tout ce qu'elle entraîne de bavures et de morts innocents. Une guerre sale, car toutes les guerres le sont, en dépit de ce que les politiciens aiment croire ou dire.
Dans le monde de Daech, la mort fait partie intégrante de la vie quotidienne, on ne la cache pas, au contraire : elle est en scène pour l'édification du peuple.
Ici, les gens sont pauvres, trouver de l'eau et de quoi manger occupe l'essentiel de leur quotidien. Ils se déplacent à pied ou à motocyclette, dans un désordre complet.
— C'est une pure, insiste le vieillard, se méprenant sur la réponse de Zwak. Pas une femme d'occasion. Personne ne l'a encore touchée. C'est le plus beau des cadeaux, qu'Allah soit Loué pour Sa munificence ! Tu peux faire ce que tu veux avec elle. Tout. Ainsi, tu seras bien expérimenté quand tu recevras les soixante-douze houris promises aux martyrs, au paradis d'Allah.
Et puis mon frère et deux de ses fils ont été tués.
— Par les Américains ?
— Oui. Un missile tiré du ciel. Inch Allah, que Dieu les punisse tous ! Ils étaient mauvais.
— Ils étaient talibans, n'est-ce pas ?
— Oui. – L'oncle donne un coup de poing sur le sol. – Allah soit loué pour leur mort, je hais les talibans !
Il se tait soudain, comme s'il avait peur d'avoir prononcé ce mot.
— Que s'est-il passé ensuite ? insiste Oussama d'une voix douce.
C'est une guerre. Avec tout ce qu'elle entraîne de bavures et de morts innocents. Une guerre sale, car toutes les guerres le sont, en dépit de ce que les politiciens aiment croire ou dire.
Bienvenue dans notre université. Que votre cœur soit fort, que vos action soient pure.
Pour notre peuple, il n'existait que deux voies, toutes deux sans issue: rester pauvres sous nos tentes , comme les nomades kuchis le font, et voir nos jeunes nous quitter les uns après les autres. Ou fuir vers les villes et nous retrouver dans des masures misérables, loin de tout ce qui fait notre raison d'être: les grands espaces, la liberté... Oui notre peuple était en train de disparaître, de perdre ses coutumes. Alors nous avons décidé de nous adapter en choisissant une troisième voie. Celle de l' opium.