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Critique de florigny


Que se passe-t-il à la tête de la prestigieuse entreprise Delahaye & Clancy limited ? C'est d'abord Victor Delahaye, qui victime d'un coup de mou se suicide en pleine mer lors d'une promenade en voilier, sous les yeux du fils de son associé. Puis c'est Jack Clancy, le second patron, victime également d'une noyade en eau trouble. Décidément chez John Banville, La mer est dangereuse. Dans ce cinquième opus, moins encore que dans les précédents, l'éclaircissement de cette sombre histoire de vengeance n'est pas essentielle. Ce qui compte, c'est l'atmosphère dans laquelle baigne le roman : les années 50, Cork, ses pubs où la bière et le whisky coulent à flots ; le charme discret de la bourgeoisie - veuves joyeuses, maris adultères et jumeaux inquiétants - vérolée par la vanité, la jalousie, l'hypocrisie, les faux-semblants et les vraies trahisons ; c'est le style limpide, les dialogues savoureux, l'humour élégant des personnages de Benjamin Black.


Quelle joie de les retrouver : le docteur Quirke traîne son passé comme un boulet et noie son mal-être dans le Jameson. En beau ténébreux qui ne répond pas aux questions qu'on ne lui pose pas, et parfois pas davantage à celles qu'on lui pose, il séduit les femmes. Il a une préférence pour Isabel mais ne dédaigne pas une occasion supplémentaire. L'inspecteur Hackett exagère volontairement son apparence vestimentaire et son accent de plouc mal dégrossi, sous lesquels il cache ses compétences et son esprit aiguisé. Phoebe, la toute récente fille de Quirke continue à ruminer son enfance mensongère, et s'interroge sur son avenir avec Sinclair, l'assistant légiste de son père... Ils sont venus, ils sont tous là, personnages attachants, denses, riches auxquels il faut ajouter dans Vengeance, Bella.


Elle est la femme de l'ombre, celle qui attend le bon vouloir d'un homme qu'elle aime et connait mieux que ne l'aime et connaît sa propre épouse. Pourtant, elle n'est rien, ni légitime, ni officielle, ne sort de son angle mort que pour se rendre anonymement aux obsèques de son amant. J'ai éprouvé une tendresse particulière pour Bella. Et pour tous les autres.
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