l'idée flotte encore dans beaucoup d'esprits, que les après-midi pluvieux fournissent une excellente occasion d'aller visiter un musée. Il est évident qu'en vacances, alors qu'un beau soleil brille, on préfère en général faire autre chose que "s'enfermer" avec des tableaux... Voilà une notion à renverser : elle suppose que l'on se résigne à entrer dans ce genre d'endroit une fois épuisées toutes les autres possibilités de "passer le temps". Une balade au musée doit être un choix, pourquoi pas une fête, certainement pas une solution de rechange ou un pis-aller. Il est de surcroît infiniment plus plaisant d'apprécier des peintures éclairées par une belle lumière que par temps gris. .... De tels détails ne comptent pas pour l'amateur déterminé, mais ils peuvent fausser complètement les premières impressions d'un enfant.
"Le peintre se moque du monde"
Un artiste, comme tout le monde d'ailleurs, a en général autre chose à faire... Ce qui demeure c'est qu'il exerce sa liberté créative d'une façon qui agace parfois le spectateur. La sensation d'être floué résulte des attentes frustrées d'un public ayant a priori une idée précise de ce que l'oeuvre est censée lui apporter... Pourtant, le spectateur qui se sent victime d'une supercherie omet un détail important : il ne saurait être pris pour cible puisque rien ne l'oblige à regarder une oeuvre et encore moins à l'apprécier. Un tableau ne s'impose à personne, il propose ce qu'il est.
"Les corbeaux font un peu peur..."
On leur a souvent attribué une signification déplaisante, à cause de leur couleur noire. Il est possible que dans ce tableau, ils représentent la mort. Pourtant il faut se méfier de ce genre d'interprétation, car la même chose peut symboliser des idées opposées. Ainsi dans l'Antiquité, les Romains comprenaient le croassement de cet oiseau ("cra, cra") comme le mot latin "cras" qui signifie "demain"... Entendu ainsi le corbeau est associé à l'espérance...
(Tableau 9 Pieter Bruegel l'Ancien, Paysage d'hiver avec patineurs)