J'ai retrouvé le style travaillé et sophistiqué de l'autrice, découverte avec «
L'élégance du hérisson » que j'avais beaucoup aimé.
Rose, une jeune femme française, est à Kyōto ; chargée d'une profonde mélancolie, elle va, de balades guidées en découvertes subtiles ; accueillant des sentiments qui émergent du plus profond d'elle-même ; elle se retrouve à la rencontre d'un père, amenée au Japon suite à la mort de ce dernier.
Rose entame tout un cheminement, parsemé de fleurs et de jardins zen.
Un parcours minéral, végétal, et introspectif plein de charme.
Elégance et délicatesse,
poésie et philosophie, beauté et culture japonaise.
Une histoire, guidée à chaque chapitre par de courts contes asiatiques, pleine de réflexions et d'émotions.
Un roman comme une rituelle cérémonie du thé, sur la métamorphose d'une femme, après un deuil, une renaissance.
Le parcours programmé par le défunt père à l'attention de sa fille m'a interpellée, dans son intention, la beauté de sa découverte, et les symboliques attachées.
J'ai aimé le style d'écriture, j'ai eu plaisir à cette lecture, une invitation à la contemplation.
Sur l'instant, le personnage de Rose m'a quelquefois paru désagréable, son ressentiment et son désoeuvrement traduisant une attitude irascible et des remarques acerbes envers son entourage, toujours présent pour l'accompagner. Derrière une façade mélancolique, un côté parfois « soupe au lait » agaçant… Mais, après réflexion, tout reste crédible à mon sens, même avec l'incontournable petit côté romantique. Et j'ai bien aimé.
«
Une rose seule, c'est toutes
les roses
et celle-ci : l'irremplaçable,
le parfait, le souple vocable
encadré par le texte des choses.
Comment jamais dire sans elle
ce que furent nos espérances,
et les tendres intermittences
dans la partance continuelle. » (
Rainer Maria Rilke,
Les roses).