La vraie doctrine révolutionnaire est celle qui supprime vraiment le privilège, ce pouvoir fantôme, si étrangement appuyé sur lui-même et sur d’autres fantômes, et qui pourtant meurtrit la vie immense dans le temps et l’espace. C’est celle qui remet le pouvoir à sa place normale, c’est-à-dire dans chaque être vivant.
Il faut vouloir la révolution puisque c’est un bien, et que d’ailleurs le régime social actuel n’est plus viable. Elle se préparera par la diffusion des idées justes, par la vulgarisation des faits réels, par l’explication, par la vérité. Elle naîtra dans les choses comme sa nécessité est déjà née dans les pensées claires. Elle s’imposera pour toujours, non pas quand nous le voudrons, mais quand nous l’aurons voulu. Mais, latente ou réalisée, elle n’a été et ne sera jamais que le cri et que la puissance de la pensée.
L'idée de propriété personnelle s'atrophiera d'elle-même au profit de l'idée de propriété harmonieuse.
Ne l'oubliez pas, il s'agit – et il ne doit s'agir – de rien d'autre que d'une science appliquée, et il ne peut y avoir des espèces disparates de lois scientifiques relatives à un même ordre de phénomènes.
Pourtant, la Révolution française n’a pas été, elle non plus, jusqu’aux causes et, pour cela, elle a avorté. Elle n’a fait que rendre plus vagues des antagonismes fondamentaux ; elle a effacé plus de mots que de choses.
À mesure que le perfectionnement de la vie collective entraînait la division du travail et la multiplication de l’échange, l’argent a perdu ses attaches avec l’effort créateur. Il est devenu une sorte de talisman, une force autonome qui s’augmente par elle-même, règne par elle-même, par suite d’opérations artificielles indépendantes de la production et qui, non seulement sont en marge de l’intérêt collectif d’où l’argent tirait sa seule raison d’être mais qui lui sont le plus souvent contraires, car l’argent-spéculation diminue la valeur de l’argent-travail et écrase la force productrice.
Faire de la politique, c’est passer du rêve aux choses, de l’abstrait au concret. La politique c’est le travail effectif de la pensée sociale, la politique, c’est la vie. Admettre une solution de continuité entre la théorie et la pratique, laisser à leurs seuls efforts, même avec une aimable neutralité, les réalisateurs, et dire «nous ne connaissons pas ces hommes-là», c’est abandonner la cause humaine.
Dire nous appelons la justice mais nous repoussons la violence, c'est dire à la fois oui et non c'est jouer un double rôle.