Je lui ai demandé s'il se rappelait sa promesse. Il a commencé par faire semblant de ne pas comprendre de quoi je parlais. J'ai dû insister : [...]
[lui] — Mais quelle promesse ?
[elle] — Que je pourrais loger gratis quand je voudrais.
Il a mordu. C'est bien, parfois, les hommes qui oublient leurs promesses : on peut les améliorer sans qu'ils s'en aperçoivent.
Il ne me reste plus qu'à décider comment me débarrasser de ce bébé [...].
Le tuer, d'abord. Je regarde autour de moi. Je ne vois rien d'inspirant. Le tuer à coups de bûche sur la tête ? Ça prendrait trop de coups. L'étrangler ? Sûrement pas. Je n'en serais pas capable. Je ne suis pas un assassin.
Un homme qui vous saute tous les matins et tous les soirs (plus le midi la fin de semaine) n’est pas du genre à batifoler ailleurs comme un président de fonds monétaire.
Qu’est-ce que vous voulez qu’une mère fasse quand son petit pleure sans raison, que ce soit dans un Boeing ou dans une cabane au Canada ? Qu’elle l’étrangle, évidemment, mais elle ne peut pas si des gens risquent de savoir que c’est elle qui l’a fait. Vous pouvez assassiner n’importe qui, et tout le monde vous cherchera des circonstances atténuantes. Sauf s’il s’agit d’un bébé. Surtout si c’est le vôtre. Et à plus forte raison si vous avez le malheur d’être la mère, pas le père.
L’avion décolle et les pleurs se transforment en hurlements. Il est inconcevable que ça dure longtemps. Des cordes vocales humaines, surtout à peine rodées comme celles-là, ça n’a pas la résistance de celles d’une meute de hyènes résolues à hurler toute la nuit.
J’ai beau haïr les bébés, je pense que je les déteste surtout par anticipation. Pour ce qu’ils vont devenir.
Une enseignante, c’est fait pour le mariage ; une barmaid, c’est pour le lit, après la fermeture du bar.
Pas nécessaire d’être médecin ou infirmière...Il suffit d’avoir une idée de comment faire taire un bébé quand sa mère est trop tarte pour y parvenir.
Les médicaments causent probablement plus d’accidents que l’alcool. Sauf dans le temps des Fêtes, mais les médicaments, c’est toute l’année.