Disparue à cette adresse

On parle souvent de suspense "à la Hitchcock" s'agissant des derniers romans de Linwood Barclay. Celui-ci n'échappe pas à la règle et fait penser immanquablement à Vertigo (et son histoire de doublure). le subterfuge est similaire, mais la comparaison s'arrête là. le suspense n'est pas vraiment au rendez-vous. le plus intéressant ne réside pas dans l'histoire, dont on devine aisément le fil une fois passé le prologue et qui tourne en rond avec ses nombreux dialogues longs et répétitifs (les scènes à l'hôpital notamment). Seuls surnagent les PV d'audition et de garde à vue, notamment un, savoureux sommet d'humour, celui consacré à Natalie, l'ex-maîtresse du mari, bien sûr premier soupçonné de la disparition de sa femme Brie... qui "réapparaît" six ans après mais si furtivement qu'on se demande si on a rêvé.
Un (trop) grand classique, le mari soupçonné, puis l'amant, puis l'ex-maîtresse, et la policière crampon et tenace dont les méthodes virent au harcèlement.
Les personnages les plus intéressants sont les seconds rôles, comme le tueur à gages bon père de famille et gérant de laverie qui retrace le scénario de ses autres types de "nettoyages" pendant qu'il choisit les chaussures de sa fillette de cinq ans. du plus haut comique et plus frères Coen qu'Hitchcock pour le coup. Dans le même registre on a été attendri par le dératiseur philosophe amoureux des bêtes ! le prologue est une vraie réussite et laissait voir un tout autre scénario (peut-être celui qu'on aurait préféré).
Merci une fois encore à Netgalley !