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Critique de Bookycooky


La Jeune Épouse est un roman, plutôt un conte, dont le sujet à mon avis, est d'ordre secondaire. Un livre où tout se joue sur la forme narrative plutôt que la trame. Déjà pas de noms pour les protagonistes, nommés le Père, La Mère, La Fille, le Fils, L'Oncle et La Jeune Épouse, un auteur qui s'immisce de temps à autre à l'improviste en narrateur, -en gros pour justifier ce qu'il écrit- , et un autre "je" joker,qui entre en jeu par surprise,La Jeune Épouse, l'écrivain (?)....un jeu narratif que je n'ai pas saisi tout à fait.

Début du siècle passé, La Jeune Épouse de dix-huit ans, " Il ragazzino ", fiancée au Fils dés ses quinze ans, débarque en Italie du Nord pour se marier, chez ses futur beaux-parents, des gens aisés; elle rentre d'Argentine où elle a suit son père, alors que le Fils, absent, se trouve en Angleterre, soi disant pour raisons professionnelles. Un Fils qu'ils attendront comme le Godot.
Dés le début il est clair qu'elle arrive dans une drôle de famille,
Les membres prennent leur petit déjeuner en famille en pijama jusqu'à trois heures de l'après-midi, un rituel plutôt qu'un simple repas matinal,
Ils redoutent trés fort la nuit, car dans la famille on meurt la nuit,
Ils détestent être malheureux, car le malheur vole le temps au bonheur et au plaisir,
Ils ne lisent pas.La lecture et les livres sont interdits dans la maison, car la vie en elle-même est largement suffisante, inutile de se saouler avec l'imaginaire,
......bref des drôles de cocos qui s'avèrent encore plus singuliers avec l'arrivée de la Jeune Épouse et le zèle qu'ils y mettront à "l'éduquer", pour en faire un des leurs.

Je n'avais aucune envie de le lire ... et finalement mon pressenti s'est révélé totalement exact. le fond du livre est la libido des cocos agrémentée des thèmes chers à Baricco , tout est éphémère, rien ne nous survit, toutes les vies, toutes les expériences se valent, tout est répétitif ( "Il n'y a pas mille destins mais une seule histoire et l'unique geste exact est la répétition"). Une libido analysée et déclinée sous toutes ses versions possibles ( masturbation, fellation, pédophilie, inceste, .....) , peu originale, je dirais même kitsch et démodée; La belle prose de Baricco que d'habitude j'aime, ici passe mal et en remet une couche à tout cet artifice, accentuant cette sexualité qui dégouline de partout, jusqu'à la perversité ( La Mére qui éduque La Jeune Épouse...). L'atmosphère baroque est oppressante. Les cocos sont tous antipathiques, y compris La Jeune Épouse. Quand au message, s'il y en a un, je n'ai rien reçu. Je n'ai pas réussi à entrer dans leur " monde inaccessible, sans nom, parallèle au nôtre et immuable ", et suis restée insensible à toute cette sensualité.
Pourtant j'aime les livres de Baricco ( Soie, Novecento, Ocean Mer, Les Châteaux de la colère....), mais là je ne sais que dire.....Au debut du livre à la page 51 de la v.o., l'auteur qui nous fait coucou de temps en temps en tant que narrateur, nous brouillant la cervelle, dit que ce qu'il couche sur papier avec son imagination, en tant qu' écrivain , sont des mondes auparavant inexistants, liés sans doute à son monde intime, qui révèlent probablement l'inavouable que dont lui-même ignorait jusqu'alors l'existence....., si c'est le cas ici, -car aprés il brouille encore les pistes, en disant que l'histoire de cette famille n'a rien à avoir avec lui , qu'il écrit des histoires sans histoire, impossible à raconter, des énigmes sans structure à faire sauter la cervelle ..... -, ce monde là de Baricco et le fond de ce qu'il défoule ici, ne m'intéresse pas.
Son conte philosophique à la dimension "animale" m'a été indigeste et mortellement ennuyante. Je n'ai aimé que la toute dernière page, la fin d'un conte, toute simple comme il se doit.....



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