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EAN : 9782070178919
224 pages
Gallimard (01/04/2016)
3.33/5   355 notes
Résumé :
Italie, début du XXe siècle. Un beau jour, la Jeune Épouse fait son apparition devant la Famille. Elle a dix-huit ans et débarque d'Argentine car elle doit épouser le Fils. En attendant qu'il rentre d'Angleterre, elle est accueillie par la Famille. La Jeune Épouse vit alors une authentique initiation sexuelle : la Fille la séduit et fait son éducation, dûment complétée par la Mère, et le Père la conduit dans un bordel de luxe où elle écoutera un récit édifiant, qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
3,33

sur 355 notes
La Jeune Épouse est un roman, plutôt un conte, dont le sujet à mon avis, est d'ordre secondaire. Un livre où tout se joue sur la forme narrative plutôt que la trame. Déjà pas de noms pour les protagonistes, nommés le Père, La Mère, La Fille, le Fils, L'Oncle et La Jeune Épouse, un auteur qui s'immisce de temps à autre à l'improviste en narrateur, -en gros pour justifier ce qu'il écrit- , et un autre "je" joker,qui entre en jeu par surprise,La Jeune Épouse, l'écrivain (?)....un jeu narratif que je n'ai pas saisi tout à fait.

Début du siècle passé, La Jeune Épouse de dix-huit ans, " Il ragazzino ", fiancée au Fils dés ses quinze ans, débarque en Italie du Nord pour se marier, chez ses futur beaux-parents, des gens aisés; elle rentre d'Argentine où elle a suit son père, alors que le Fils, absent, se trouve en Angleterre, soi disant pour raisons professionnelles. Un Fils qu'ils attendront comme le Godot.
Dés le début il est clair qu'elle arrive dans une drôle de famille,
Les membres prennent leur petit déjeuner en famille en pijama jusqu'à trois heures de l'après-midi, un rituel plutôt qu'un simple repas matinal,
Ils redoutent trés fort la nuit, car dans la famille on meurt la nuit,
Ils détestent être malheureux, car le malheur vole le temps au bonheur et au plaisir,
Ils ne lisent pas.La lecture et les livres sont interdits dans la maison, car la vie en elle-même est largement suffisante, inutile de se saouler avec l'imaginaire,
......bref des drôles de cocos qui s'avèrent encore plus singuliers avec l'arrivée de la Jeune Épouse et le zèle qu'ils y mettront à "l'éduquer", pour en faire un des leurs.

Je n'avais aucune envie de le lire ... et finalement mon pressenti s'est révélé totalement exact. le fond du livre est la libido des cocos agrémentée des thèmes chers à Baricco , tout est éphémère, rien ne nous survit, toutes les vies, toutes les expériences se valent, tout est répétitif ( "Il n'y a pas mille destins mais une seule histoire et l'unique geste exact est la répétition"). Une libido analysée et déclinée sous toutes ses versions possibles ( masturbation, fellation, pédophilie, inceste, .....) , peu originale, je dirais même kitsch et démodée; La belle prose de Baricco que d'habitude j'aime, ici passe mal et en remet une couche à tout cet artifice, accentuant cette sexualité qui dégouline de partout, jusqu'à la perversité ( La Mére qui éduque La Jeune Épouse...). L'atmosphère baroque est oppressante. Les cocos sont tous antipathiques, y compris La Jeune Épouse. Quand au message, s'il y en a un, je n'ai rien reçu. Je n'ai pas réussi à entrer dans leur " monde inaccessible, sans nom, parallèle au nôtre et immuable ", et suis restée insensible à toute cette sensualité.
Pourtant j'aime les livres de Baricco ( Soie, Novecento, Ocean Mer, Les Châteaux de la colère....), mais là je ne sais que dire.....Au debut du livre à la page 51 de la v.o., l'auteur qui nous fait coucou de temps en temps en tant que narrateur, nous brouillant la cervelle, dit que ce qu'il couche sur papier avec son imagination, en tant qu' écrivain , sont des mondes auparavant inexistants, liés sans doute à son monde intime, qui révèlent probablement l'inavouable que dont lui-même ignorait jusqu'alors l'existence....., si c'est le cas ici, -car aprés il brouille encore les pistes, en disant que l'histoire de cette famille n'a rien à avoir avec lui , qu'il écrit des histoires sans histoire, impossible à raconter, des énigmes sans structure à faire sauter la cervelle ..... -, ce monde là de Baricco et le fond de ce qu'il défoule ici, ne m'intéresse pas.
Son conte philosophique à la dimension "animale" m'a été indigeste et mortellement ennuyante. Je n'ai aimé que la toute dernière page, la fin d'un conte, toute simple comme il se doit.....



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C'est étrange, je suis perplexe même quelques jours après avoir terminé la lecture du dernier roman d'Alessandro Baricco et mon avis sur ce livre est partagé.

J'ai aimé son côté décalé, audacieux, baroque, ses personnages inhabituels et sans nom, désignés par leur place dans la Famille - le Père, la Mère, le Fils, la Fille, l'Oncle et bien sûr la Jeune Épouse - mais aussi le propos du récit, sorte de fresque d'initiation philosophico-érotico-mystérieuse de la Jeune Épouse qui débarque d'Argentine le jour de ses dix-huit ans pour épouser le Fils qui brille par son absence persistante.
Je vous fais grâce de tous les rituels de cette Famille, les surprises, trouvailles insolites abondent et c'est somme toute ce qui fait le charme de ce roman. Conjugué à une analyse de la création littéraire et au talent indéniable de l'auteur, je ne peux m'empêcher de penser que ce récit aurait dû me marquer et me plaire davantage. Peut-être ai-je trop souvent fait un parallèle avec certaines oeuvres de Mario Vargas Llosa auxquelles ce récit m'a fait penser, sans trouver ici l'élan qui tient le lecteur en haleine sans faiblir jusqu'au bout.


Je reste sur une impression générale d'inachevé, voire à certains moments de fouillis tant l'auteur alterne les points de vue, changeant de sujet au milieu d'une phrase et utilisant un peu trop à mon goût ce procédé sans que la nécessité s'en fasse toujours ressentir. Cette juxtaposition stylistique ne me pose en général pas problème, superbement et pleinement maitrisée dans Confiteor de Jaume Cabré par exemple, elle a ici à plusieurs reprises gêné ma lecture, cassant le rythme d'une histoire par ailleurs intéressante.
D'où mon choix de trois étoiles au lieu de quatre.
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Je n'entendrai plus l' Albatros de B. sans qu'y soient intimement associés un rythme et un souffle chauds. Je ne verrai plus le Lac de L. de ce regard humide et froid dans les brumes de novembre mais à la chaleur du couchant d'un soir d'été. Et sa surface n'aura plus cette sombre immobilité, miroir de ma solitude, elle sera subrepticement animée par la brise légère provoquée par des dizaines d'oiseaux virevoltant à l'affut de quelque insectes. La vie reprend sa place. Je sais déjà que je me laisserai distraire du coucher de soleil orangé, et que le calme en surface n'est que trompeuse apparence car en son sein ce lac est chevauché par de fougueux courants. Ô mystère de la littérature, par ce livre mon rapport au corps se voit modifié.

J'entre dans ce livre comme l'on pénètre dans un lac de montagne, en tâtant prudemment l'eau qui semble bien peu accueillante au premier abord. Il n'est jamais si facile de se laisser bercer par un rêve étranger. Car c'est pour moi un rêve, la plupart du temps éveillé. Tout quiconque en a l'habitude ne sera pas trop déconcerté par cette imbrication créatrice lévitant en permanence entre rêve et réalité. Je suis étonnamment surpris dès lors ne pas trouver l'étiquette autobiographie accrochée à ce livre.

D'étiquette il est d'ailleurs grandement question, avec ce très beau portrait de majordome qui régit le microcosme de cette maisonnée de la grande bourgeoisie italienne du début du XX dès le lever du jour qu'il décripte et annonce avec le même cérémonial afin de dissiper les peurs de la nuit. Qui dit étiquette, dit immuable codification et non-dits. La marche de ce monde n'est alors que stable répétition. de générations en générations, les convenances se muent en rites et les rites régissent les vies, le rôle et la place de chacun dans la Famille. S'ouvre alors avec soulagement le spectacle du grandiose déjeuner quotidien, véritable emblème De La Famille. Voilà le milieu dans lequel va devoir s'inscrire la Jeune Epouse, comprendre leurs mots, surtout correctement interpréter leurs soupirs, leurs sourires, leurs gestes.

Ainsi nous approchons l'indicible : tant de mots à soulever, tant de phrases qui couvrent autre chose que les mots qu'elles renferment. Les mots, les gestes que cachent-ils ? Même discrets, même masqués et ces éclats de rire qui parfois se brisent ... que transmettent-ils hors la peur et le secret ? Comment se rassurer ? Les rites pour l'illusion de la permanence, les rêves pour se bercer d'illusion, les mots pour se fuir, le corps pour se découvrir. Alessandro Baricco partage l'impossibilité de l'écrivain à se dire. Trop talentueux, trop connu, il nous confie dans cette mise à nu qu'il ne pourra enlacer chacune de ses lectrices. Or seul l'acte sexuel permet de vraiment se livrer ...

Il y a donc une part très personnelle d'Alessandro Baricco dans ses deux récits enlacés qui par amour marient rêve et réalité. Comment je le sens ? Comment je le sais ? Et si par hasard j'étais cet Oncle mystérieux dont je vais vous partager la conversation avec cette jeune Epouse ? Car :
"C'est une histoire comme tant d'autres, fit-il observer.
Peu importe, je veux l'entendre.
Je ne saurais pas par où commencer.
Commencez par la fin. le moment où vous avez cessé de vivre où vous vous êtes mis à dormir. [...]

Il y avait une femme, que j'ai tant aimée.

Il y avait une femme, que j'ai tant aimée. Elle avait une belle manière de faire chaque chose. Il n'y a personne d'autre au monde comme elle." p.200-202

Voilà j'ai assez dévoilé. Je reconnais bien humblement ne pas avoir le talent de Baricco quand j'adresse à ses lectrices les phrases que j'ai rêvées, écrites dans ma tête, et par lesquelles j'espère juste ne pas trop trahir l'émotion qui m'étreint. du reste pour mieux me comprendre, je ne vois à ce point plus que deux moyens...
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Italie, début du vingtième siècle : voici un récit des plus étranges, tout à fait déroutant, troublant, sensuel, hors norme, hors règles, classique?, libertin?, merveilleux ?.......
Il conjugue toutes ces formes avec une ambiguïté tangible ......jusqu'a la fin étonnante ........dans la droite ligne de cette oeuvre !
L'un des personnages, surréaliste, appelé " l'oncle " -, nous ne saurons jamais pourquoi -, énigmatique, ne cesse de dormir, se réveillant à dessein, pour proférer des "oracles" dans l'immense maison ou plutôt palais qui abrite une famille richissime et décadente : le Pére, la Mère,la Fille, le FILS.
L'héroïne , la jeune épouse, dix- huit ans débarque d'Argentine avec une valise légère et le coeur lourd.
Elle doit épouser le FIls , absent pour le moment , il rentrera d'Angleterre ........
Elle est accueillie par la famille, la fille s'empresse de la séduire et fait son éducation sexuelle, complétée dûment par la Mére......
Le Pére la conduit dans un bordel de luxe où elle écoutera un récit édifiant qui lui révélera les mystères de cette famille et ses rituels aussi incompréhensibles que sophistiqués
Une famille fantastique où l'on partage un petit déjeuner ", festin ", pantagruélique , complexe , interminable, où le champagne conservé dans la glace comble des dizaines de personnes réunies autour de la table.......
LE Pére, la Mére, la Fille parlent peu, racontent peu ou n'importe quoi, le fils ne revient toujours pas, se contente d'envoyer toutes sortes d'objets bizarres , étranges ......
Sous le regard de Modesto, le majordome, cette famille a choisi une fois pour toutes, envers et contre tout le bonheur, au risque d'une existence complétement coupée de la réalité où la lecture est interdite?
Ne comptent que la contemplation de la beauté et du plaisir.
Chaque personne de la famille initie sexuellement l'autre, à sa façon........
L'auteur s'introduit dans le récit avec une certaine virtusité et délicatesse .
Il joue et s'amuse avec brio de ruptures, de changements de points de vue qui m'ont fait perdre le fil .......le lecteur devient le terrain de jeu littéraire , musical et poétique de l'écrivain .........il réfléchit sur le métier d'écrire .......à sa manière, ambiguë, l'air de rien.
Un récit étrange, déconcertant , loufoque ,plein de surprises, onirique, mi- philosophique, mi- libertin, une histoire d'amour fantasque et audacieuse très proche assurément d'un monde envoûtant , au bord de la chute qui rappelle celui que Tomasi di Lampusa dépeint , décrit dans "le Guépard ".
En fait une oeuvre " Fantastique" difficile à commenter tellement elle déroute .
Vite ........une re- Lecture .......plus tard ......
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Début du XXème siècle, La Jeune Epouse arrive de sa lointaine Argentine pour épouser le fils d'une riche famille italienne.
Le Fils est absent. Tous les membres de la famille vont l'initier à leurs coutumes et vont s'occuper d'éveiller son corps à leur façon toute particulière et atypique. L'auteur ne manque pas d'imagination pour former les jeunes filles.
Modesto, le serviteur en place depuis 59 ans est mon personnage préféré. Il use de sa toux pour envoyer des signaux de mise en garde quand un membre effectue une maladresse. Il mettra La jeune Epouse au courant de la vie des gens de la famille.
Tous craignent la nuit car tous jusqu'ici sont morts la nuit. Ainsi, le petit-déjeuner est un festin qui se prolonge jusqu'à trois heures de l'après-midi. Ils sont contents de sortir vivants de la nuit. Une loi de la famille consiste à combattre l'infélicité, très joli terme.
Le style, l'écriture de l'auteur sont inimitables, très agréables à lire et le tout magnifiquement traduit.
Son imagination sans borne nous amène dans un conte bien plus que dans un roman.
Une autre particularité du récit est la narration : tantôt à la troisième personne, tantôt à la première personne sous la personne de la Jeune Epouse mais très souvent sous la personne de l'auteur qui donne son avis sur les passages qu'il est en train d'écrire.
J'avais lu "Soie" d'Alessandro Baricco et j'avais déjà beaucoup apprécié à la façon d'un conte.
Celui-ci est encore bien différent même si on reconnaît la plume de l'écrivain que j'ai définitivement adopté car il apporte une nouvelle vague dans ce que j'ai lu jusqu'à présent.
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critiques presse (4)
Actualitte
15 mars 2017
C’est magnifiquement écrit, plein de tendresse et d’espoir, bourré d’une philosophie de la vie profondément humaniste, tolérante et jouissive. Bref, il faut lire.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaPresse
29 juin 2016
Éducation sentimentale légèrement tordue, réflexion sur le processus d'écriture, roman historique élégant, histoire d'amour incroyable, il y a plusieurs niveaux dans ce nouveau roman d'Alessandro Baricco.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Culturebox
31 mai 2016
L'auteur de "Novecento : pianiste" s'amuse à y tordre les codes narratifs pour interroger sur l'art d'écrire. Un roman à part dans l'oeuvre du romancier italien.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeFigaro
18 mai 2016
Une jeune promise arrive chez sa belle-famille mais le futur époux se fait attendre. Une intrigue signée Alessandro Baricco.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Quand nous devons faire face à des peines cachées ou difficiles à exprimer, il arrive parfois que des individus secondaires, à la modestie intrinsèque, brisent l'isolement auquel nous sommes contraints, avec pour résultat que nous livrions à des inconnus, comme cela m'est arrivé il y a quelques jours à peine, la risible porte de notre labyrinthe, dans l'espoir puéril d'en retirer un bénéfice, un avis ou ne serait-ce qu'un soulagement passager.
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Il n'y avait personne d'autre dans la pièce. La grand-mère parlait à voix basse. La Jeune Epouse la craignait et l'adorait. C'était la femme qui avait mis au monde son père, à ses yeux elle était donc intangible et solennellement lointaine. Lorsqu'elle lui ordonna de s'asseoir et de traîner une chaise à côté du lit, elle songea qu'elle n'avait jamais été aussi proche d'elle et, intriguée, elle se rendit compte qu'elle pouvait sentir son odeur : pas une odeur de mort, mais de coucher de soleil.
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Elle m'enseigna qu'il ne fallait pas craindre les odeurs et les goûts -ils sont le sel de la terre -, et elle m'expliqua que les visages changent pendant l'amour, les traits changent, il serait dommage de ne pas le comprendre. Car lorsqu'un homme est en toi et que tu t'agites sur lui, tu peux lire toute sa vie sur son visage, de l'enfant jusqu'au vieillard moribond, c'est un livre qu'en pareil moment il ne peut pas refermer.
Commenter  J’apprécie          310
"Je n'ai jamais cru que le métier d'écrivain pût se limiter à habiller ses propres histoires de manière littéraire, en recourant au laborieux truc qui consiste à changer les noms et parfois l'ordre des faits, alors que le sens le plus vrai de ce que nous pouvons accomplir m'a toujours paru être le geste de mettre entre notre vie et ce que nous écrivons une distance magnifique , d'abord produite par l'imagination puis comblée par le savoir faire et l'abnégation, qui nous conduit à un ailleurs où l'on découvre des mondes jusqu'àlors inexistants ........"
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J'ai examiné la pièce. Les objets, l'ordre, l'obscurité. Le repaire d'un cinglé, avait dit L. Un tantinet excessive, comme toujours. Et pourtant.
Possible que ça doive se terminer ainsi ?
De temps en temps - on l'aura remarqué -, il arrive qu'on se dise : possible que ça doive se terminer ainsi ?
Pour ma part, je ne me l'étais pas dit depuis longtemps, j'avais cessé de m'interroger. Ecrasé de douleur, on dévale la pente, on ne s'aperçoit de rien et c'est fini.
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Videos de Alessandro Baricco (77) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alessandro Baricco
Les voies de la narration. Apprendre l'art de raconter des histoires dans le monde contemporain
Avec David Foenkinos, romancier, dramaturge et scénariste, Fanny Sidney, réalisatrice, scénariste, comédienne et Pauline Baer, écrivaine et animatrice d'ateliers d'écriture
Au cours des deux dernières décennies, les histoires, les récits, les narratifs sont sortis du champ strictement littéraire et culturel pour investir d'autres espaces – politique, économique, informationnel. Portée par l'essor des industries créatives et par la multiplication des canaux et des formats, la « fabrique » à histoires s'est développée en réponse à des besoins variés : assouvir une quête de sens, se réapproprier une histoire familiale, fédérer autour d'un projet collectif, incarner une ambition entrepreneuriale, donner du souffle à un projet politique, redonner de la cohérence aux événements du monde, ou tout simplement répondre à notre envie d'être transporté et tenu en haleine… du récit intime qui bouscule au récit politique qui veut marquer son temps, de l'histoire qui captive au narratif d'entreprise qui conjugue stratégie et raison d'être, chacun cherche l'histoire qui fait vibrer, donne du sens, motive, divertit ou répond aux questions du siècle.
Si le besoin de récit est partout, il faut (ré)apprendre à raconter des histoires de manière adaptée aux usages contemporains, sans perdre de vue la vocation humaniste de toute narration et les ponts qu'elle peut jeter entre générations et entre communautés. Une nouvelle génération d'auteurs, ainsi que la demande des industries culturelles interrogent l'idée – très française, et à l'opposé de la mission de la Scuola Holden de Turin fondée à Turin par Alessandro Baricco en 1994 – que l'art du récit ne s'apprend pas, à moins de le faire comme un outil pour accéder à un métier et à un média. Et s'il fallait une « école Holden à la française » pour décloisonner les industries culturelles et les générations ?
Table ronde proposée par Claudia Ferrazzi, fondatrice de VIARTE.
À lire – David Foenkinos, Charlotte, Gallimard, 2014. Pauline Baer, La collection disparue, Folio Gallimard, 2020. Alessandro Baricco, The game, Folio Gallimard, 2019. Alessandro Baricco, Les barbares. Essai sur la mutation, Gallimard, 2014. Yves Lavandier, La dramaturgie : les mécanismes du récit, Les impressions nouvelles, 1994. Maureen Murdock, The heroine's journey, Shambhala Publications Inc, 1990.
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