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Critique de rubisblue


J'ai le souvenir absolument détestable de la nuit des temps de Barjavel qu'une prof de français, tout autant détestable, m'avait fait lire en seconde. Je n'avais adhéré ni au style, ni au continu, ni aux idées, ni à la symbolique. Bref, j'ai fait un rejet épidermique par rapport à un roman que je n'avais certainement pas la maturité de lire.
J'ai donc voulu redonner sa chance à ce qui est tout de même considéré comme un fleuron de la littérature française, mais également un grand nom de la science fiction.
La première chose à dire sur Ravage, c'est qu'il a été écrit en 1943. A prendre avec des pincettes donc.
Il faut alors s'étonner de la justesse de certaines prévisions de l'auteur, de son caractère clairvoyant et de l'intelligence scientifique et sociale de cet homme de lettres. Ça vaut toujours mieux que de pester contre le florilège de remarques racistes et sexistes. (Ne pas taper, ne pas taper...). Mais pour l'humaniste que je suis, entendre parler d'empereur nègre ou du fait que les jeunes filles vierges tombent malades une fois le flux électrique rompu, ça me colle quand même des ulcères ! Comprenez bien, m'sieurs dames, les pucelles de bonne famille ont l'hymen qui vibre en harmonie avec l'intensité électrique, c'est bien connu ! Bref, je ne vais pas m'énerver (d'autant plus que ça n'a absolument aucun impact dans le récit), mais la lecture de Ravage est assez difficile tant elle peut être irritante. Dommage (oui, je sais, à remettre en contexte), parce que l'histoire est vraiment bien fichue.
Le style est tantôt très scolaire, tantôt très littéraire. Barjavel n'est pas fichu de construire un personnage féminin intéressant (dont on oublie très souvent la présence d'ailleurs -> "Tiens mais en fait, elle est encore vivante l'autre cruche ou j'ai loupé un truc ? ça fait 30 pages qu'on en entend plus parler...") Les hommes paternalistes et héroïques / mesquins et intéressés ne sont pas tellement plus intéressants. Mais on s'en fiche ! 'Pas ça qui importe. Ça tient la route dans les limites de l'univers dépeint, ça monte bien en puissance, et même la fin terrifiante de totalitarisme est captivante.

Bref, c'est un must dans les romans d'anticipation. Ce n'est pas dit que vous allez "aimez" la lecture (je parle ici du moment de lecture, pas du livre), mais on ne peut pas rester de marbre face au développement de cette décadence.

N.B : c'est peut-être moi mais j'ai l'impression que ce livre sue le sexe à plein nez (La nuit des temps aussi d'ailleurs). Au moment où je lisais le livre je suis tombé sur une suggestion sur internet : "Ouvrez le premier livre qu vous tombe sous la main page 45. La première phrase exprime votre vie sexuelle.". Avec Ravage ça donne ça : "Dans les trous de la ville Dentelle, la forêt vierge renaissait." Mouais...
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