Ne t'en va pas

Il est beau à mourir mon homme, mon soleil, mon tout. Après m’avoir enlacé de toutes ses forces, il me dépose au sol et nos yeux se sondent. Instantanément les étoiles qui s’étaient échouées retrouvent leur place. Mon sourire s’émerveille en le regardant, mes mains ne peuvent se retenir de le toucher. Il s’approche un peu plus de moi, son souffle mentholé chatouille mes narines, me ramenant à notre premier baiser. Je frisonne et ses lèvres se posent sur les miennes, sa langue m’envahit, je l’accueille, impatiente. Je gémis, je tangue, les papillons ont retrouvé mon ventre. J’ai l’étrange sensation de prendre mon envol, tout en étant ancrée dans ses bras. Lorsqu’il interrompt notre échange de plus en plus langoureux, je me sens frustrée, déjà en manque de lui.

Son regard me brûle la peau, je sens le feu qu’il me procure courir le long de mes reins. J’ai beau m’assurer que ma fuite est une sage décision, quelque chose me dit que ce garçon-là, n'est pas du genre à laisser tomber. Mon sourire se dessine à cette idée. Bien entendu j’ai peur… peur de ma maladresse, de ne pas savoir quoi lui dire, de paraître ridicule. Mais au-delà de tout, ma petite voix intérieure me murmure pourtant que c'est peut-être lui, qui possède le goût de mon premier baiser.

es lèvres viennent se poser sur mon crâne. Son bras passe dans mon dos, m’amenant plus près de lui. Ses doigts dansent sur mon omoplate. Je hume son parfum le plus discrètement possible. Mon cœur bat la chamade dans ma poitrine. Lando se redresse, caresse ma mâchoire avec douceur. Il me regarde comme si j’étais la huitième merveille du monde. Jamais encore je ne me suis sentie si belle que dans ses yeux.

Ça me fait tellement de bien de l’entendre, lui seul est désormais maître de mon sourire. Pour la énième fois, nous nous disons bonne nuit et au bout de plusieurs minutes, il raccroche. Je ne perds pas une seconde, j’enfile mes écouteurs et me laisse bercer par les mêmes paroles que celles qui s’infusent dans ses oreilles.
Stai con me
Reste avec moi

Je ne suis pas à votre image ! J’ai seize ans et j’ai passé l’âge qu’on me tienne la main où qu’on me dise à quelle heure je dois me coucher. Quant à Lando, tu ne le connais pas. C’est le seul grâce à qui je n’ai pas passé des vacances de merde, m’époumoné-je. Ne supportant pas qu’on parle mal de lui, je passe automatiquement en mode : défensive.

Les jours passent à une vitesse incontrôlable. Plus le temps s’avance, plus mon cœur s’alarme. Chaque moment passé auprès de lui nous rapproche davantage. Lando est doux, attentionné, il me fait rire, rêver.

Son regard s’ancre dans le mien, il caresse ma joue avec douceur, puis m’embrasse tendrement. Je gémis quand son baiser se fait gourmand. Sa langue est plus entreprenante, notre échange langoureux nous projette loin du monde qui nous entoure. Mes bras l’entourent, le retiennent. Je frissonne, une sensation qui m’est encore inconnue se déclare dans mon bas-ventre. Mon corps tout entier s’embrase, je gémis, me tortille, perdant le contrôle de mes mouvements, emporté par l’adrénaline. Il reprend ses esprits, s’éloigne, puis me scrute.

Sa langue s’immisce dans ma bouche et avec plus d’assurance, je la caresse. Je me débarrasse de ma pudeur, m’accrochant à lui de toutes mes forces. Comme s’il était mon ancre, ma raison, ma boufée d’oxygène. 
Ses mains caressent mon dos, ramenant mon bassin tout contre lui. Je suis prise de frissons, mon cœur bat à tout rompre. Je vis cet instant intensément. Comme si plus rien d’autre n’avait de sens, comme si c’était la seule fois qu’il m’était donnée de l’embrasser. Je perds la notion de toute chose.

Son regard est un subtil mélange de désir et d’incertitude. Je ne bronche pas dans un premier temps. Puis, je me mets à déblatérer des excuses débiles, que je ne pense absolument pas. J’ai peur de le perdre, c’est pour cette raison que je raconte n’importe quoi. Tandis que je marmonne, Lando desserre son emprise. Ses paumes se posent sur mes joues. Son regard s’ancre un peu plus dans le mien, fouillant chaque recoin de mon âme. Décelant chacune des étoiles qu’il a plantées dans mon regard. Sa respiration monte en cadence, son souffle saccadé caresse mon visage, son haleine mentholée choie mes narines. Je souris faiblement. Il s’avance un peu plus et sans contrôler quoi que ce soit, j’en fais de même. Son front se pose sur le mien, mes doigts se glissent sur sa nuque. Je sens mon cœur battre démesurément, avant même que je n’ai le temps de souffler cette cadence, ses lèvres épousent les miennes.

Je ne comprends absolument pas ce qu’elle lui trouve. C’est une jolie fille. Avec sa silhouette parfaite, ses yeux aux teintes de l’océan et sa longue chevelure noire ondulée, elle ferait craquer n’importe qui. Giova a une belle gueule, mais c’est un enfoiré de première classe.