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Critique de Folfaerie


Ah la la, le Mouron Rouge... Quel souvenir de lecture ! C'était l'un de mes héros préférés avec Zorro quand j'étais gamine, et je relis toujours avec un immense plaisir ses aventures. Exceptionnellement, je présente la série complète parue chez Omnibus car je n'ai pas trouvé d'édition récente et disponible pour le premier volume des Aventures du Mouron Rouge. Attention, chronique groupée !
Sir Percy Blackeney, riche gentilhomme anglais, promène sa silhouette élégante et nonchanlante dans toutes les réceptions londoniennes (ce roi de la mode est l'ami du Prince de Galles), invariablement accompagné par sa sublime épouse française, la belle Marguerite Saint-Just. Difficile d'imaginer couple plus mal assorti : Sir Percy, dandy un peu niais, uniquement préoccupé par son apparence, s'ennuyant ferme dans les bals, et Marguerite, intelligente et spirituelle, "la femme la plus fine d'Europe", aussi passionnée que son époux est froid...

Pendant ce temps en France, on guillotine la noblesse à tour de bras (le premier roman débute en 1792), ce qui est very shocking pour des Anglais. Fort heureusement, un héros intrépide, courageux et généreux a décidé de temps à autre de soustraire ses proies à Dame guillotine, ridiculisant la police française. Ce héros mystérieux c'est le Mouron Rouge. Il est si célèbre et si admiré qu'un quatrain a été composé en son honneur. C'est surtout l'abominable Chauvelin, agent accrédité du gouvernement français, toujours aux ordres de Robespierre, qui est ulcéré par ce bandit. Ridiculisé en permanence par ce diable d'homme il a juré sa perte, déterminé à découvrir qui se cache sous les divers déguisements du Mouron Rouge...
Vous savez dès les premières pages, bien évidemment, et pour peu que vous connaissiez l'histoire de Zorro, qui se cache sous le masque de l'intrépide Mouron Rouge, pas de suspense de ce côté là pour le lecteur. le plus intéressant est ailleurs : dans la succession de rebondissements, dans les choix impossibles (dans le 1er volume, Lady Blackeney est soumise à un odieux chantage de la part de Chauvelin...), les retournements de situations... car on trouve tout ce qui fait le charme des cape et d'épée dans ce cycle : de l'action, de l'amour, de l'aventure, du romantisme et du panache, du suspense, des tragédies, des trahisons, de l'émotion, des duels en veux-tu en voilà, des cavalcades effrenées, que sais-je encore.

On ne s'ennuie pas avec le Mouron Rouge. A peine trouve-t-il le temps de goûter le calme de sa somptueuse demeure qu'il lui faut déjà repartir en France sauver un malheureux représentant de la noblesse, quand ce n'est pas une famille entière... Mais Sir Percy aime le danger et l'aventure, et rien ne lui plait davantage que de berner les autorités françaises. Heureusement qu'il peut aussi compter sur sa ligue, quelques fidèles gentilhommes anglais tous révoltés par les méthodes sanglantes des Républicains.

La Baronne ne nous épargne pas quelques clichés, évidemment, mais rien de bien méchant : du côté français, les représentants de l'ordre ne sont pas très futés, les aristocrates sont le plus souvent arrogants, et alors que dire du peuple français, si ce n'est qu'il est composé de gens rustres, grossiers, sanguinaires, bref infréquentables à tout point de vue... Mais ce ne sont pas ces quelques partis pris qui enpêcheront les lecteurs de succomber au charme du Mouron Rouge.

Si vous aimez le premier volume, vous devriez dévorer tous les autres comme je l'ai fait. Pour moi ce fut un vrai bonheur. Merci Baronne !


Emma Orczy est née en Hongrie et après avoir un peu parcouru l'Europe, elle s'installa définitivement en Angleterre. C'est en 1905 qu'elle créa le personnage du Mouron Rouge pour le théâtre. Devant le succès de la pièce, elle l'adapta elle-même en roman. Nul doute que le Mouron Rouge ouvrit la voie non seulement à Zorro, mais aussi à Batman ou Spiderman par exemple.
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