AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de frconstant



Avec "Pervers", Jean-Luc Barré signe un premier roman après avoir été un biographe reconnu par de nombreuses distinctions pour un bon nombre d'ouvrages dont "François Mauriac, Devenir de Gaulle, Dominique de Roux, ...)

Optant pour la fiction, Jean-Luc Barré fait monter sur le ring deux poids lourds. Victor Marlioz vient du monde de l'écriture et de la production romanesque, l'autre, Julien maillard, est issu de la critique littéraire et habité par une envie extrême de traquer ce qui se cache derrière les productions littéraires qui font la une. 

Victor Marlioz se définit lui-même comme un monstre et s'affuble de tous les torts qui pourraient lui être reprochés. Alimentant, à l'excès, toutes les rumeurs qui pourraient le condamner aux yeux du public, il en retire une aura malsaine mais payante quant à son acceptation par le public qui voit, dans ses propos, un délire de plus, une manière déraisonnable de vouloir se faire passer pour cynique pour être mieux aimé. 

Julien Maillard, depuis longtemps est craint par tout qui est susceptible d'être objet de ses critiques littéraires tant il se montre cassant, impitoyable  et subtil à démonter la face cachée des écrits qu'il commente.

Alors, pourquoi le premier invite-t-il le second à un entretien qui devrait mettre à plat la genèse de ses romans? 

Il y a, tant dans la volonté de l'un et de l'autre, les manipulations réciproques et la vie, le fond de commerce du romancier tant de perversions que ce récit est, tour à tour, lourd à digérer et jubilatoire à lire. Jusqu'où, ce romancier pervers - ou se déclarant tel - est-il impliqué dans la mort de sa propre fille, suicidée nous dit-on? le lecteur se laisse prendre au jeu de cette recherche de la vérité qui, in fine, n'est jamais que celle de celui qui l'affirme.  Un très bon roman. Une écriture qui invite le lecteur à se plonger dans les coins les plus sombres de l'écriture et du travail des maisons d'éditions. Un régal!

Ceci dit, devant autant de raffinement pervers, on n'en a pas moins l'envie de casser plus d'une fois la gueule à ce monstre narcissique qu'est Victor Marlioz...   Tout ceci n'étant que fiction, cela va de soi!

Merci à NetGalley, France et aux éditions Grasset de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Commenter  J’apprécie          150



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}