J'avais le goût de mourir, pas le courage.
Je dirige une nation. Je suis garant de la satisfaction du peuple... J'ai le devoir de contrôler la situation. Même si c'est impossible. Ne suis-je pas l'Élu? L'idée est de paraître rassurant. L’amarre du navire ballotté par la tempête. Si j'hésite, si je trébuche, si je tombe, aussitôt pointent vers moi des millions de doigts.
Un amour qui part, çà laisse beaucoup de place, tout un abîme.
Je ne me possède pas. C'est le monde qui me possède. Je suis en prison.
Je n'ai été qu'un fantôme, un père lion lointain, souverain d'autres cœurs, maître d'autres âmes que la sienne.
Pour moi, « race » est un mot que nul ne devrait jeter à la face de quiconque. Volontiers je l’emploie pour parler de mes chevaux, de mes chiens, de mes faucons. Mais les homes, voyons, sommes-nous au siècle dernier ?
Avant, tu me protégeais du monde. Tu n'avais qu'à hausser les épaules et décréter : "On s'en fiche !" ou "Ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent !". Avant, nous vivions dans une forteresse. Je n'étais responsable que de toit, et toi de moi, et tout était parfait.
Mon amour. Un cancer de la peau, du sang, des os, du cerveau, dont je ne pouvais guérir
Je te le jure, mon frère, par ce qui désormais nous unit: je te ne quitterai jamais plus.
Crois-tu que ce soit vrai ? Crois-tu que le monde, c'est-à-dire les autres, soit une prison ? Moi, oui. Parce que c'est ton retour qui m'en a persuadé.