J'ai lu ce roman (prêté par mon beau frère) sans réellement connaître son auteur,
Vladimir Bartol.
On est très vite saisi par le côté visionnaire du romancier. Hassan Sabbah peut aisément être comparé à un Ben Laden, et les disciples du Vieux de la montagne, aux terroristes des temps modernes.
Ces deux hommes ont prôné la défense de la foi pour justifier leurs crimes. Mais qui connait bien leurs histoires, et qui ne s'arrêtent pas à la réalité travestie présentée par les médias, découvrent que ces guerres de religion cachent le plus souvent des motivations politico-financières.
Par quels processus psychologiques arrive-t-on à recruter des candidats au suicide (à croire que c'est une profession) ? Mais quelle religion exige de ses adeptes de sacrifier leurs vies pour sa survie ? Les religions n'ont-elles pas besoin des hommes pour exister ?
Vladimir Bartol montre bien comment un homme parvient à user de son charisme, de son savoir, pour flouer les masses et les réduire à sa toute puissance.
Il en découle que Dieu n'a rien à voir avec tout cela. Les hommes ne L'ont jamais attendu pour s'entre-tuer. Et Hassan Sabbah ne s'embarrasse plus avec les lois religieuses lorsqu'il déclare à la fin du roman : « Tout est autorisé, rien n'est interdit ! »
Il n'est question que de l'être humain dans ce roman, dans ce qu'il a de plus beau et de plus effrayant.
Et il n'appartient qu'à lui de construire le monde dans lequel il souhaite vivre : une forteresse imprenable ou un havre de paix ouvert à tous...