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4,34

sur 606 notes
C'est un roman pour les courageux. Pour ceux qui réussiront à surmonter le premier tiers, voire la première moitié du livre. La mise en place de l'intrigue et des personnages est vraiment très longue et m'a égaré plusieurs fois.
Mais une fois cet obstacle passé, on trouve un roman prenant et l'on plonge dans cette citadelle et ses manigances avec curiosité.
Une lecture qui transporte et questionne !
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Je quitte Alamut, bien que le Vieux de la Montagne y reste ; même après la fermeture de ce livre.

Le Vieux de la Montagne, comme l'auteur de ce livre, façonne Alamut à sa façon, pour la rendre imprenable, inviolable, car Alamut cache en son sein ... un paradis rempli de jeunes filles destinées à rester vierges pour l'éternité ... Mais Alamut concentre surtout des hommes, que le Vieux de la Montagne destine à le servir ... Jusqu'à la mort : les fedayins.

Notre attention de lecteurs se focalise tantôt sur le Vieux de la Montagne, le maître d'Alamut qui se veut prophète, tantôt sur ceux qui le suivent, tantôt sur ceux qui osent l'affronter ... tantôt sur les fedayins et les jeunes filles des jardins d'Alamut ... Et nous découvrons leur destin, un destin décidé par Dieu sait qui ... Par l'auteur de ce livre ? Par Dieu lui-même ? Par le Vieux de la Montagne ? Par eux-mêmes (si tant est que des personnages peuvent décider de leur destin) ?

Ce destin, nous lecteurs le partageons, tant que nous restons sur Alamut. Et je dois dire que ce n'est pas évident de quitter Alamut car nul n'y entre et nul n'en sort vivant de cette forteresse ... Et il est difficile de résister à l'emprise du Vieux de la Montagne ... de plus, le Vieux de la Montagne ne sort jamais d'Alamut ... Car il retient prisonnier moult personnages entre ses serres mais lui-même s'enferme volontiers ...

À la fin de ce livre, nous ne pouvons que reconnaître qu'Alamut, cette grande illusion, est plus que séduisante et d'autant plus dangereuse ... Aussi préférerons-nous nous libérer d'Alamut, s'il est possible de s'en délivrer de ce livre ...
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Livre passioinant sur la secte des assassins. C'est le genre de livre que l'on commence et qu'on ne lache pas . Très belle intrigue pleine de cruauté et de poésie avec de magnifiques descriptions qui vous tiendra en haleine jusqu'a la fin. Ce livre est tiré de faits historiques que pour ma part j'ignorai. Belle decouverte
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Le roman démarre un peu niaisement avec ces filles un peu bébêtes dans le Harem. Il faut bien avouer que M. Bartol ne fait pas la part belle à l'intelligence de ces jeunes femmes, mis à part Myriam, elles sont toutes un peu écervelées et c'est peu dire.
Mais nous allons vite entrer dans le vif du sujet avec la formation des futurs fedayins. Sous couvert de Dieu, le grand maître Hassan qui lui n'y croit guère, va engendrer une armée de jeunes hommes prêts à mourir pour lui.
L'endoctrinement est le sujet clé de ce livre, Hassan pour avoir le pouvoir politique, ne recule devant aucune manipulation.
Ce roman écrit en 1938, à l'aube de la guerre, colle parfaitement à l'époque. Mais bien évidemment, la manipulation de masse est toujours d'une sombre actualité, manipulation religieuse, politique, médiatique. Rien ne change !
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Les deux premiers chapitres sont inquiétants : par l'entremise de deux jeunes protagonistes qui arrivent à Alamut, assisterait-on consterné à une cuculisation du terrible mythe ? Heureusement, ça se tasse ensuite, même si quelques relents de praline viennent encore parfois gâter la sauce.
Bon, je fais un peu la fine bouche, mais qui aime bien châtie bien. Parce que c'est bien le seul reproche que l'on peut faire à ce roman par ailleurs excellent.

Il est soutenu par le contexte historique très détaillé dans lequel il est situé : autour de l'an mille chrétien, un peu plus de trois siècles après l'Hégire, au moment où les schismes de l'islam sont encore proches. Et ces différents épisodes sont expliqués, ainsi que les délicates affaires de succession du jeune empire Ottoman et du califat du Caire dont dépend alors l'Iran où est situé Alamut. Ainsi que, bien sûr, l'histoire du courant ismaélien auquel appartenaient les troupes du Vieux de la Montagne, chef d'Alamut, et aussi le patriotisme local de ces descendants des glorieux Perses qui ne voulaient pas vivre sous la coupe des rustres Turcs.
C'est donc une belle immersion dans l'histoire, rehaussée par les épisodes les plus fameux (ou légendaires ?) de cette bande de rebelles. Ces hauts faits merveilleux ou terribles, notamment les célèbres haschichins qui partaient gagner leur place au paradis d'Allah en allant assassiner un ennemi au mépris de leur propre vie. Ainsi que l'évocation d'Omar Khayyam, le poète contemporain de cette histoire qui fut probablement proche du Vieux de la Montagne.

Enfin il y a le sous-texte, une critique des ressorts de la dictature, stalinienne en l'occurrence.
Le chef, sa solitude, ses motivations, ses sbires du premier cercle partageant le grand secret que l'idéologie n'est que du bidon, et puis les masses qu'il faut guider par l'idéologie parce qu'elles sont incapables d'assumer la vérité, la totale liberté de l'être humain. En gros, « ni dieu ni maître » mais seuls les forts en sont capables et donc dignes, ce qui justifie qu'ils abusent les masses, pour leur bien. Charmant. (Et probablement à côté de la plaque pour ce qui concerne les ismaéliens et l'Alamut historiques).

On n'est finalement pas loin du chef d'oeuvre, aux réserves exprimées en introduction près.
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Ce qui est intéressant dans le roman de Vladimir Bartol, au-delà de l'histoire elle-même, c'est l'intemporalité des faits, qui semblent se répéter depuis la nuit des temps. En choisissant pour son roman, comme toile de fond, une citadelle inexpugnable nichée sur un nid d'aigle, dans les montagnes du nord de l'Iran où réside un chef fanatique, envoyant ses sbires commettre des attentats contre des personnalités politiques, militaires ou autres, l'auteur nous renvoie sans cesse dans l'histoire tourmentée du monde.
Le roman étant publié en 1938, le premier parallèle à faire est la similitude avec Hitler, lui aussi, disposant à l'époque, d'un repaire difficile d'accès dans les Alpes Bavaroises et qui prenait souvent de ce lieu, des décisions fatales pour l'humanité.
Le second parallèle, plus contemporain, est bien sûr, Ben Laden caché dans les montagnes d'Afghanistan, puis après, dans celles du Pakistan, où là encore, il commandait ses soldats kamikazes pour faire d'odieux attentats.
Le récit en valeur intrinsèque, présente des qualités indéniables par ses trouvailles pimentant une histoire déjà oppressante, les clins d'oeil aux contes des mille et une nuit, l'utilisation des drogues, les rapports fallacieux avec la religion, transfigurent ce fabuleux récit en un roman d'aventures à suspense, mais où la réflexion est omniprésente face à la religion, la politique, les dérives sectaires et la violence fanatique.

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Voici un beau roman classique écrit en 1938 et qui s'inscrit dans les tourments de la Perse moyenâgeuse. Récit d'une forteresse et de son terrible maître, récit d'une doctrine et de la clé du totalitarisme, cette tragédie en cinq actes nous fait vibrer au plus près de ses principaux protagonistes, nous emmenant d'aventures en dialogues, de cruautés en fastes, de stratégie en affrontements. Une jolie trouvaille !
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Ce livre pourrait n'être perçu que comme un roman d'aventures, avec son lot de romanesque, de trahisons, de batailles, le tout prenant pour décor l'Iran de 1092, qui n'est déjà plus la Perse à cette époque lointaine. Mais c'est également un formidable témoignage de la puissance de l'endoctrinement, et plus encore, une véritable interrogation sur les origines et la légitimité du pouvoir : les constats cyniques du vieux de la montagne sur l'ignorance et la bếtise de ses contemporains, pour argumentés qu'ils soient, justifient-ils ses actes ? Vladimir Bartol, plutôt que répondre directement, préfère nous décrire les conséquences de ces raisonnements, laissant chacun de nous à ses réflexions une fois tournée la dernière page du livre. le fait qu'il ait été écrit en 1938 au coeur d'une Europe en train de se déchirer politiquement, avant de le faire plus directement, n'est certainement pas un hasard.
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Ce qu'il y a de terrible dans ce livre, c'est qu'il date de 1938 et qu'il est et a été BEAUCOUP TROP CONFIDENTIEL.
C'est le genre de livres qui montrent que l'humain fonctionne un peu toujours de la même façon, quelle que soit l'époque, quelle que soit sa religion, quelle que soit sa croyance... le pouvoir et la hiérarchisation, le besoin de créer des légendes, pour faire plier et soumettre les petits et pouvoir pouvoir pouvoir... Tout ça en vain, puisque la mort nous rattrapera tous.
Soit. Hyper intéressant concernant l'Islam précisément. Ces mêmes fonctionnements, ces mêmes supercheries, ces mêmes dévoiement, comme on a pu les voir dans l'église catholique, dans l'Empire romain, et tant d'autres.
Ce roman décrit tout simplement des parcours de vie, à tous les étages, avec une certaine valeur sociologique et psychologique... Plus agréable à lire que ce genre de livres. Et tout aussi intéressant et percutant, je pense.
Enfin, même si la fiction est une réalité, ou si ce livre est en réalité une fiction, ça fait réfléchir, les fonctionnements et rouages existent encore et toujours.
Les djihadistes actuels ressemblent tellement bien à certains des personnages. Cette folie induite pour se battre juqu'à la mort pour une cause parfaitement dévoyée. du drame sur du drame sur du drame.
L'être humain, dans toute son anti-splendeur.
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Parfaite illustration du « classique atemporel », car offrant une lecture possiblement différente selon l'époque à laquelle il sera lu… Etonnant paradoxe ?

Voilà qui mériterait une réflexion en profondeur… que je mènerais plutôt avec vous autour d'une carafe de rhum, assis sous un abri de paille de canne, à regarder tomber la pluie, ou par défaut à l'attendre… navré pour l'exotisme, mais les usages numériques lentement me sortent du corps… et me voilà encore à parler d'autre chose que de ce très bon livre, « captivant roman historique de caftan et de cimeterre », comme le dit si bien dans sa critique notre fantôme bolaniesque, Dandine.

À défaut de haschich, il reste riche en évasion, ainsi qu'en profondes réflexions sur le pouvoir, la religion, la vérité, relative ou absolue… en plus de nous intéresser à un pan précis de la très riche histoire de l'Islam.

Le préfacier de sa première édition en français y voit une manière détournée pour son auteur, yougoslave d'obédience slovène ( dont l'hymne actuel est « zdravljica ! : Je lève mon verre » ) de critiquer les totalitarismes alors en plein essor européen, à la veille de la seconde guerre mondiale.
Possible interprétation, pas aussi évidente que pour les « Lettres Persanes » de Montesquieu (ou le « Mahomet le prophète » De Voltaire).
Sublime ironie de l'histoire, ce genre de livre aujourd'hui devrait quasiment prendre le chemin inverse, usant des dictatures rouges ou brunes pour nous conter de fanatisme religieux, l'auteur de ces maudits Versets là pour en témoigner…
Sans parler de potentielles accusations d' « appropriation culturelle », sommet de bêtise post-moderne…
D'ailleurs ce livre me renvoie vers une lecture passée, nettement moins connue, d'un autre auteur yougoslave, Vladislav Bajac, et ce très complet « Livre du Bambou », matrice Zazen de la culture Sino-Japonaise médiévale…
Vous comprendrez l'étrange rapprochement…

L'utilisation de ce livre par une équipe française de développement de jeux-vidéos a donné lieu à une nouvelle édition et traduction, dont je n'ai pas trouvé de critique comparative. Les quelques extraits piochés ici et là, dont celui en quatrième de couverture, apparaissent comme moins « littéraires » (on dit parfois plus « contemporain »), bien-sûr sans certitudes, et encore moins de notions vis-à-vis du texte original.

L'éditeur Phébus / Libretto reste sans conteste une solide valeur sûre, pourvoyeur d'une immense variétés de textes de la littérature mondiale, avec en commun une certaine qualité « patrimoniale » et universelle, hors des modes et des coups d'esbroufe, paraissant du coup à certains un peu « vieillot »…
On ne va donc pas leur en vouloir d'avoir tenté de séduire quelques fans d' « Assassin's Creed », toute exhortation à la lecture étant bonne à prendre…
Et cela reste un bon rappel de l'apport des langues moyen-orientales sur les nôtres…

Un solide classique, dont la lecture enrichit par le voyage, bien à sa place dans cette plutôt convaincante liste des « 1001 livres qu'il faut… », laissant derrière le goût de la couleur…
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