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Critique de LoupAlunettes


Frankenstein, un autre classique monstre.
Un autre titre Fantastique adulte récupéré par le folklore jeunesse, pour les fêtes d'Halloween, on ne voit pas Dracula sans son pote Frankenstein. C'est une autre incarnation sympathique de l'horreur avec son loup garou, sa momie et sa sorcière.

Nous avons souvent fait la confusion entre l'homme et la "bête", avant de se plonger dans l'histoire de la créature. Il était pour les conversations plus simples, semble t-il, de nommer la chose par le nom de son inventeur. Frankenstein n'est pas le monstre mais son créateur.
Quoi que.
Qui de l'un ou de l'autre est le vrai monstre?

C'est une part de la réflexion soumise par l'auteure, quel esprit sain pourrait avoir envie de jouer avec des cadavres?
Le roman n'est en réalité pas du tout pour les enfants dans l'état d'origine, sauf avec des versions adaptées comme celle d'Agnes Baruzzi.

Avec l'auteure du roman Mary Shelley, nous touchons à des thèmes très audacieux pour l'époque.
Déterrer des cadavres pour l'apprentissage de l'anatomie d'élèves médecins était strictement interdit et considéré comme amoral.
Un tel scénario, même en se contentant de l'imaginer, pouvait se montrer inadapté, encore plus pour une femme au XIXème siècle.
En abordant l'histoire de ce scientifique qui joue à l'apprenti sorcier et aux dieu mortel, Mary Shelley choquera pour l'époque avec son roman fantastique.

Son Victor Frankenstein souhaitera percer le mystère de la vie, défier les lois divines par ses connaissances de la science et c'est ainsi, qu'il s'appropriera des morceaux d'homme pour en créer un nouveau.
Assembler comme un puzzle, notre créature sera animée de l'étincelle de vie mais bien entendu, nous toucherons à un autre aspect de la réflexion philosophique, celle de l'âme.
La créature se sentira perdue, de ne savoir ce qu'elle est, elle se sentira vide de sens et d'émotions.
Cette confusion créera le "monstre" plein de ressentiment que nous connaissons.

Et la version jeunesse de Agnese Baruzzi dans tout ça?
Elle prend des raccourcis et en vient aux faits qui nous intéresse, l'obsession de ce médecin, Victor Frankenstein.
Nous arrivons directement à la table d'opération au réveil de la créature, après que Victor l'ait désiré si fort.
Victor a un complexe divin indéniable, attendant d'être récompensé de ses travaux par une créature complètement soumise.
C'était sans compter avec l'émancipation progressive de la chose qui cherchera sans cesse à comprendre.
Si la version jeunesse de Michel Piquemal chez Albin Michel Jeunesse s'attachera d'avantage aux tourments de la créature, qui delà deviendra mortelle pour elle-même et les autres, cette version-ci de l'editeur WsKids met plutôt en avant le cauchemar psychologique de Victor qui semble payer son audace.
Ici, la créature devient une ombre qui suit Frankenstein, une ironie à son obsession, l'inventeur devient coupable de n'avoir rien révélé de ses expériences à quiconque et il verra son entourage décimé par sa faute.
La créature y est meurtrière, amère et animée d'une froide rancune d'avoir été crée seule.
Une chose pourrait calmer sa colère, que son créateur lui donne de l'amour et imagine une compagne à son image...
Si les circonstances n'étaient pas si épouvantables, cela pourrait être un conte romantique.
La complexité et la dualité des personnages est passionnante pour le public visé.
Enrichi de double-page en découpe, petits théâtre d'ombres chinoises, le livre deviendra un vrai bel objet à conserver.
Un roman ado frissonnant passionnant.
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