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Citations sur Les Paradis artificiels (91)

Je ne vous ai rien appris sans doute de bien nouveau. Le vin est connu de tous ; il est aimé de tous. Quand il y aura un vrai médecin philosophe, chose qui ne se voit guère, il pourra faire une puissante étude sur le vin, une sorte de psychologie double dont le vin et l’homme composent les deux termes. Il expliquera comment et pourquoi certaines boissons contiennent la faculté d’augmenter outre mesure la personnalité de l’être pensant, et de créer, pour ainsi dire, une troisième personne, opération mystique, où l’homme naturel et le vin, le dieu animal et le dieu végétal, jouent le rôle du Père et du Fils dans la Trinité ; ils engendrent un Saint-Esprit, qui est l’homme supérieur, lequel procède également des deux.
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A J.G.F.
Ma chère amie,
Le bon sens nous dit que les choses de la terre n’existent que bien peu, et que la vraie réalité n’est que dans les rêves. Pour digérer le bonheur naturel, comme l’artificiel, il faut d’abord avoir le courage de l’avaler, et ceux qui mériteraient peut-être le bonheur sont justement ceux-là à qui la félicité, telle que la conçoivent les mortels, a toujours fait l’effet d’un vomitif.
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Les vices de l’homme, si pleins d’horreur qu’on les suppose, contiennent la preuve (quand ce ne serait que leur infinie expansion !) de son goût de l’infini.
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Toute sa vie passée vivait, dit-il, en lui, non pas par un effort de la mémoire, mais comme présente et incarnée dans la musique ; elle n’était plus douloureuse à contempler ; toute la trivialité et la crudité inhérentes aux choses humaines étaient exclues de cette mystérieuse résurrection, ou fondues et noyées dans une brume idéale, et ses anciennes passions se trouvaient exaltées, ennoblies, spiritualisées.
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‎Le vin est semblable à l'homme : on ne saura jamais jusqu'à quel point on peut l'estimer et le mépriser, l'aimer et le haïr, ni combien d'actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable.
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A mesure que l'être humain avance dans la vie, le roman qui, jeune homme, l'éblouissait, la légende fabuleuse qui, enfant, le séduisait, se fanent et s'obscurcissent d'eux-mêmes.
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Il a le dos écorché par le poids de sa hotte. Il est harcelé de chagrins de ménage. Il est moulu par quarante ans de travail et de courses. L’âge le tourmente. Mais le vin, comme un Pactole nouveau, roule à travers l’humanité languissante un or intellectuel. Comme les bons rois, il règne par ses services et chante ses exploits par le gosier de ses sujets.
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L’œil intérieur transforme tout et donne à chaque chose le complément de beauté qui lui manque pour qu’elle soit vraiment digne de plaire. C’est aussi à cette phase essentiellement voluptueuse et sensuelle qu’il faut rapporter l’amour des eaux limpides, courantes ou stagnantes, qui se développe si étonnamment dans l’ivresse cérébrale de quelques artistes. Les miroirs deviennent un prétexte à cette rêverie qui ressemble à une soif spirituelle, conjointe à la soif physique qui dessèche le gosier, et dont j’ai parlé précédemment ; les eaux fuyantes, les jeux d’eau, les cascades harmonieuses, l’immensité bleue de la mer, roulent, chantent, dorment avec un charme inexprimable. L’eau s’étale comme une véritable enchanteresse, et, bien que je ne croie pas beaucoup aux folies furieuses causées par le haschisch, je n’affirmerais pas que la contemplation d’un gouffre limpide fût tout à fait sans danger pour un esprit amoureux de l’espace et du cristal, et que la vieille fable de l’Ondine ne pût devenir pour l’enthousiaste une tragique réalité.
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Le travail sur l’opium a été fait, et d’une manière si éclatante, médicale et poétique à la fois, que je n’oserais rien y ajouter. Je me contenterai donc, dans une autre étude, de donner l’analyse de ce livre incomparable, qui n’a jamais été traduit en France dans sa totalité. L’auteur, homme illustre, d’une imagination puissante et exquise, aujourd’hui retiré et silencieux, a osé, avec une candeur tragique, faire le récit des jouissances et des tortures qu’il a trouvées jadis dans l’opium, et la partie la plus dramatique de son livre est celle où il parle des efforts surhumains de volonté qu’il lui a fallu déployer pour échapper à la damnation à laquelle il s’était imprudemment voué lui-même.

Aujourd’hui, je ne parlerai que du haschisch, et j’en parlerai suivant des renseignements nombreux et minutieux, extraits des notes ou des confidences d’hommes intelligents qui s’y étaient adonnés longtemps. Seulement, je fondrai ces documents variés en une sorte de monographie, choisissant une âme, facile d’ailleurs à expliquer et à définir, comme type propre aux expériences de cette nature.
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Nul n'est plus apte à savourer un paysage que celui qui le contemple pour la première fois
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