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Critique de Andromeda06


"Moi, le Minotaure" est le livre que mon aîné doit lire pendant les vacances, au vu d'un prochain travail pour ses cours de français. Non pas qu'il n'aime pas, et en dehors du fait que l'on lui impose, c'est avec le nombre de personnages qu'il rencontre des difficultés. Un petit récapitulatif sous forme de pense-bête en guise de marque-page lui permet désormais de mieux se repérer parmi les protagonistes.

"Moi, le Minotaure" fait partie d'une série qui compte aujourd'hui huit livres et qui permet aux jeunes lecteurs de (re)découvrir la mythologie grecque d'un point de vue différent, puisqu'elle est racontée ici par les monstres/méchants. Et c'est fort intéressant, d'autant que l'autrice leur prête un regard nouveau, et davantage d'actualité. le Minotaure n'est donc pas perçu ici comme la personnification du Mal, comme le monstre qui dévore des humains, mais davantage comme un être solitaire, rejeté par ses pairs, ayant des faiblesses et des sentiments humains, et dont le côté "animal" ne se réveille qu'à cause du rejet des autres, et notamment de son père.

L'histoire débute lorsque le Minotaure n'a que onze ans. À ce moment-là, il s'appelle encore Astérios. C'est un jeune garçon qui n'a pas encore conscience de son apparence et qui ne comprend pas pourquoi personne ne veut jouer ou tout simplement passer du temps avec lui. Rejeté par son père, le roi Minos, qui refuse catégoriquement de le voir depuis sa naissance, rejeté par sa mère et ses soeurs, évité par les servantes et même sa nourrice, il aime à aller courir dans la colline... jusqu'au jour où il aperçoit son reflet dans une source d'eau... de ce jour, il veut savoir et comprendre la raison de son apparence mais à poser trop de questions, il met le roi dans une telle colère que ce dernier demande à Dédale de construire un labyrinthe spécial pour l'y enfermer. C'est à ce moment-là, prisonnier de cet endroit où il lui est impossible d'en sortir et souffrant de plus en plus de la solitude, que son côté monstrueux et bestial se réveille. Les sacrifices que lui offre Minos, sept jeunes garçons et sept jeunes filles, ne l'aident pas à se contenir. Pas nourri de plusieurs jours avant cette offrande humaine qui ne lui est d'aucune aide, la colère et la faim d'Astérios réveillent en lui le Minotaure...

On suit donc un jeune garçon qui n'a pas demandé à avoir une tête de taureau, qui paie tout simplement les fautes de son père en s'étant mis Poséidon à dos. Rejeté par les autres à cause de sa différence, nous éprouvons avec lui l'incompréhension, le désarroi et la solitude qui l'habitent. Nous suivons la lutte qu'il mène contre lui-même pour ne pas devenir le Minotaure, la seule part de lui-même que les autres ne voient qu'en lui. Sylvie Baussier lui prête des sentiments humains, et nous partagent ses ressentis. Nous ne voyons donc pas le monstre qui a fait sa réputation mais bien un jeune garçon touchant, souffrant de sa différence et de sa solitude, et terriblement humain.

J'ignore encore ce que mon fils en pensera à la fin de sa lecture, mais je peux d'ores et déjà dire que pour ma part, c'est réussi. Raconté de manière simple mais élégante, le mythe du Minotaure m'a été conté avec une vision neuve, moderne, originale. Il y manque bien des détails mais pour une première approche, cela suffit, l'essentiel est là, l'autrice spécifiant bien d'ailleurs qu'elle n'a voulu se concentrer que sur Astérios. Et puis le petit dossier d'une dizaine de pages en fin d'ouvrage est là pour pallier à certains manquements.

Le petit cahier de jeux, qui suit le dossier pédagogique, va pouvoir m'aiguiller sur ce que le fiston n'aura pas ou peu compris. Sous forme de quizz, de vrai/faux ou de texte à trous, ces jeux seront l'occasion de récapituler l'histoire du Minotaure et d'en retenir les points importants, et ce de manière ludique.

Conseillé à partir de dix ans, c'est un très chouette petit roman jeunesse.
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