AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Chocolatiine


Ciel, voilà une lecture qui aura été bien fastidieuse ! Dix jours pour venir à bout de ces 270 pages... Il est vrai que j'ai été bien occupée ces derniers temps et que je n'avais qu'un temps restreint pour la lecture, mais tout de même ! J'ai eu la sensation de peiner autant qu'Abel, le personnage principal, au milieu de sa belle-famille.
Précisons immédiatement une chose : le style d'Hervé Bazin n'est en aucun cas responsable de mes difficultés. Au contraire, je l'ai trouvé une fois de plus pétillant, piquant, tranchant, amusant.
Non, non, le problème, c'est l'histoire elle-même. Abel, donc, jeune avocat, s'est finalement décidé à épouser Mariette qu'il fréquentait depuis trois ans. Nous sommes à Angers en 1953. C'est parti pour la grande aventure du mariage ! Quelle aventure, mon Dieu ! Ainsi racontée, on en dégoûterait n'importe qui. La mince et jolie Mariette se transformera bien vite en commandante de l'ombre, s'installant sans partage dans la maison où Abel a grandi. J'ai eu, personnellement, bien du mal à comprendre ce qu'il lui avait trouvé : il dépeint sa femme comme intellectuellement plutôt fadasse, ne lisant que des revues de bonne femme, et incapable d'indépendance. le domaine Bretaudeau se retrouve colonisé par les habitudes Guimarch, la belle-famille, donc. Au secours, la belle-famille ! Un bel échantillon de beaufs, si vous voulez mon avis. Adieu l'élégante politesse de la famille d'Abel...
Et encore, tout cela ne constitue que le décor. le fond du roman, c'est la métamorphose de l'épouse en mère, ou plus exactement en "méragosse". Il n'y en aura plus que pour les enfants qui profitent allégrement de la faiblesse de maman chérie. Cette dernière se laisse aller, ne prend plus du tout soin d'elle, décrépit, et vu qu'elle ne brillait pas pour son esprit, on imagine aisément combien ennuyeuse elle doit être. Et pourtant, elle dirige la maison, son influence est partout, envahit tout et si Abel ne se sent plus chez lui, il n'ose rien dire et rumine la plupart du temps en silence.
Parlons donc de lui, un peu, car il serait injuste de donner à Mariette la totalité de la faute. Monsieur l'avocat, à la maison, s'est rapidement trouvé dépassé par son épouse et, lâchement, pour avoir la paix, il ne dit rien. Il a beau ronchonner que sa famille fonctionne à la mode de la belle-famille, il ne fait pas grand-chose pour s'y opposer. Et que signifient ces façons de se plaindre du changement physique de sa femme? Il vieillit, lui aussi, non mais ! Décidément, il a également sa part de responsabilité dans l'histoire.
Est-ce donc ça, le mariage? Est-ce donc ça, fonder une famille? Voir sa propre existence engloutie dans le mode de vie de l'autre? J'espère bien que non !
Heureusement, à la clôture de l'histoire, en 1967, après 14 ans de mariage, une onde de quiétude semble enfin de répandre dans l'esprit d'Abel.

Challenge XXème siècle 2021
Commenter  J’apprécie          101



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}