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Citations sur Augustine's Manichaean Dilemma, Volume 1 : Conversion.. (12)

Le Christ dans la pensée d'Augustin le catéchumène, p. 194.
La déférence d'Augustin au Christ révèle moins un choix individuel radical que le triomphe de la culture chrétienne à la fin du IV°s ... Le "nom salvifique du Christ" apparaît si peu dans les discussions d'Augustin avec ses amis, à cette époque, que son ami proche Alypius put lui proposer de l'effacer entièrement de la version corrigée de ses écrits (Confessions 9.4.7) ... Pourtant Augustin daigna y faire quelques références en passant dans ses travaux, identifiant ses enseignements à ceux de Pythagore ... et le considérant comme "un homme d'une sagesse supérieure" capable de percevoir directement la vérité (Conf. 7.19.25) Si c'était là le Christ dont Augustin entendait parler dans les sermons d'Ambroise, il ne le percevait qu'à travers une épaisse couche de préjugés, issus du discours philosophique traditionnel. Donc le conseil d'Alypius reflète les priorités réelles du groupe d'Augustin, pour lequel toute référence religieuse n'était qu'une concession aux discours populaires. Mais soit les exigences d'une culture plus vaste, ou le conditionnement d'une décade parmi les manichéens, les motivaient à adopter une nouvelle pratique cultuelle à la place de celle qu'ils avaient abandonnée.
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Apostasie à Milan, traduit de la p. 170.
Bien que certains de ses amis africains l'aient rejoint à Milan, le Manichéisme ambivalent qu'ils partageaient avec Augustin fournissait peu de motivation à sa foi en l'absence d'une communauté centrale plus fervente. Finalement, la situation politique évolua rapidement et aggrava les conséquences, en termes de récompense et de punition, de ses choix religieux et de ses affiliations. Vers 386, le risque couru par les manichéens dans l'empire romain était devenu effrayant pour un groupe d'amis qui, selon les mots si justes de Peter Brown, n'étaient tout au plus que des "compagnons de route", non des membres encartés de la mission manichéenne.
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La rencontre manquée de Faustus et d'Augustin, ou l'intellectuel face au pasteur (traduit de la p. 127, tome I).

... Faustus ne se souciait pas de vérifier chaque enseignement de Mani ou d'Adimantus sur l'authenticité de tel verset de l'écriture, sur la nature exacte de l'incarnation du Christ, ou sur les causes du mouvement des astres. Ce qui comptait pour lui était l'ethos global de la religion, son caractère prescriptif comme système de valeurs, et sa validité comme moyen de salut. Au lieu d'offrir la raison avant la foi, il proposait plutôt la pratique avant la croyance, pour construire progressivement la certitude et la compréhension à mesure que la pratique s'améliorait. De cette rencontre, Augustin finirait pas formuler ce problème : comment peut-on s'investir et progresser dans une pratique sans y croire d'abord de quelque façon ?
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Tome I p. 35 : difficulté de connaître le manichéisme africain à travers les écrits d'Augustin.
La système manichéen devient, sous la plume de l'Augustin de la maturité, un corps desséché et disséqué sur lequel il pratique une autopsie. Toute sa vitalité de système vivant s'est enfuie. Augustin n'est pas venu au Manichéisme par une lecture soigneuse de ses textes, ni même par une étude précise de tout l'ensemble de ses enseignements. Il a rencontré une communauté de gens qui menaient leur vie d'une manière qui l'attirait.
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Persécution et fuite, 383, traduit du tome I p. 143.

Parce qu'Augustin quitta l'Afrique bien avant que les persécutions n'y commencent, il put ensuite nier toute relation entre son départ et le programme anti-manichéen de Messianus (le nouveau préfet de Carthage) deux ans et demi après. Mais la coïncidence ne peut être ignorée par l'historien. Augustin alla directement de la communauté manichéenne de Carthage à celle de Rome, voyageant avec un ou plusieurs compagnons manichéens. Une fois accueilli dans une maison manichéenne, ses patrons manichéens lui trouvèrent du travail. Bien plus, en allant à Rome il abandonnait tout : sa compagne, son fils, le fils de son patron dont il avait la charge, et sa propre mère dont il était responsable, et qu'il abandonna, littéralement, sur le quai... Tout ceci suggère la fuite.
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Même après son identification définitive avec le christianisme nicéen, il subit une série de transformations peu visibles en référence constante avec ses engagements manichéens passés. J. Kevin Coyle conclut, "un désir de se prouver à lui-même qu'il est non-manichéen est pratiquement caché derrière tout ce qu'il écrit, avec ou sans rapport avec la controverse manichéenne", et "on peut dire que l'activité anti-manichéenne d'Augustin sous-tend toute sa carrière littéraire."

p. 19.
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On entend souvent par conversion une transformation soudaine, dramatique et totale de la personne, qui donne naissance à une autre totalement métamorphosée. Ce paradigme doit beaucoup au récit d'Augustin lui-même, de sa soudaine décision de changer de vie un soir d'été de 386 dans le jardin d'un ami à Milan (Confessions, 8-6-13-12.30). Mais si quelque chose de cette scène célèbre se produisit, ce ne fut qu'une étape dans le cours d'un processus de conversion. A l'époque où il écrit ses Confessions, Augustin voit sa vie entière - non sans de bonnes raisons - comme un processus de conversion, un refaçonnage continu de soi. Son talent littéraire dans la reconstruction de la scène du jardin, cependant, empêche le lecteur d'envisager le thème plus largement... L'historien doit être un peu moins finaliste qu'Augustin dans son récit.

p. 193.
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Le rejet de la chair chez les païens et les chrétiens, traduit du tome I, p. 201.
La vie du philosophe, telle qu'Augustin la comprenait dans sa culture, impliquait certainement un retrait ascétique des stimulations de la vie de famille et de la politique, et c'est bien ce qui semble être la décision qu'il a prise dans le jardin (i.e. le jardin de révélation, à Milan). Robert O'Connell restitue la tonalité de ce trope culturel tel qu'Augustin a pu le rencontrer : "en exhortant ses lecteurs à la philosophia, Cicéron ne leur recommandait pas de prendre des cours supplémentaires ... mais d'abandonner entièrement leur vie dans le monde... Il attendait d'eux qu'ils adoptent un style de vie contemplatif d'étude et de méditation : en un mot, de devenir en quelque sorte des moines séculiers."
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L'idée d'un Dieu tout-puissant, traduit de la p. 159, tome I.
C'était une conception profondément enracinée dans l'idée gréco-romaine du pouvoir supérieur : en fait, l'omnipotence comme caractéristique propre d'un dieu est un présupposé répandu dans toutes les religions humaines. En s'écartant de cette prémisse, le Manichéisme se plaçait en opposition aux valeurs de la culture dominante environnante, et adhérer à ses enseignements exigeait plus que ne le demandaient les autres religions.
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Tome I, p. 149 : Augustin manichéen, le début de la fin.
Il découvrit qu'il ne pouvait être un manichéen à la manière de Faustus (pragmatique). Une pratique cultuelle et même morale n'avait aucun sens pour lui sans une vérité intellectuelle qui les justifie. Il était mûr pour un renversement d'alliance.
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