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Club N°52 : BD sélectionnée
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Un témoignage édifiant sur 2 ans de souffrance au travail dans un univers particulièrement hostile.

A lire !

Clément
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Une BD autobiographique et documentaire abordant différents sujets qui se trouvent entre-mêlés, pointant ainsi du doigt les dynamiques d'un même système problématique.

Morgane N.
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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Devoir partir à des milliers de kilomètres de chez soi pour travailler dans des conditions extrêmement difficiles dans des sortes de camps où la population est presque exclusivement masculine, voilà qui n'est pas simple du tout pour une jeune femme fraichement diplômée de l'université.
Mais à quoi avoir un beau diplôme si on ne trouve pas de travail et qu'on doit rapidement rembourser un prêt étudiant astronomique ?
L'auteure raconte dans ce gros roman graphique de 400 pages les deux années qu'elle a passé au Canada, dans des camps de travail, dans le milieu de l'extraction du pétrole.
Un milieu toxique par bien des aspects, que ce soit d'un point de vue environnemental ou à cause des relations avec ses collègues, des hommes essentiellement, qui, à cause de l'éloignement avec leur famille, de la rudesse du climat et de la difficulté de leur travail quotidien en deviennent presque inhumains tant leurs rapports avec les autres et surtout les femmes sont complètement inappropriés.
L'auteure raconte son quotidien, ses horaires décalés, la fatigue, le froid intense, la solitude, le peu de distractions, l'éloignement avec ses proches, et ce besoin essentiel de gagner rapidement de l'argent pour rembourser son prêt qui, sinon, risque de lui gâcher la vie pendant des années.
J'ai été très touchée par ce récit qui n'a rien de misérabiliste ou d'accusateurs, mais montre un mode de vie très particulier et ce qui en découle.
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Environment Toxique est un mémoire en roman graphique, racontant les deux années que l'autrice néo-écossaise a passé à travailler dans les sables bitumineux albertains.

On y aborde la question des dettes étudiantes, assez terribles dans le monde Anglo-Saxon pour être impossibles à rembourser en travaillant dans son domaine d'étude.
On y aborde l'industrie pétrolière, celle de l'Alberta étant la plus polluante au monde.
Mais le véritable "environnement toxique", c'est le milieu de travail presque entièrement masculin des camps coupés du reste du monde. C'est vraiment le sujet central du roman. L'alcool et la drogue "aident" à endurer le mode de vie et le rythme de travail sans qualité. Et les hommes jouent constamment à "qui a la plus grosse". Jeu qui fait des victimes, tant à cause des accidents de travail, des viols, ou des autres abus en tout genre.

Le génie de ce livre est de bien représenter la complexité des dynamiques sociales qui font qu'un employé n'ose pas dire "non" à son employeur. Et qu'une femme n'ose pas dire "non" à son agresseur.

Points négatifs maintenant :

- J'ai toujours de la difficulté avec les mémoires. L'une des raisons est que mes critiques sont souvent centrées sur l'originalité ou au contraire sur les clichés. Et disons que pour un mémoire, on peut difficilement reprocher à quelqu'un d'avoir vécu des clichés dans sa vie.

- La traduction. Tous les termes, y compris ceux qui ont des traductions en canadien-français, sont traduits pour le public franco-européen. C'est assez idiot que je doive googler pour comprendre les équivalences de scolarité France-Canada dans un livre qui se déroule au Canada. Et puis, voir des Canadiens qui enchaînent les "putain" et les "du coup", ça me sort de l'immersion. Je regrette de ne pas l'avoir lu en anglais.
(Mais bon, la plupart des Babelionautes de l'autre côté de l'Atlantique n'y verront malheureusement aucun inconvénient.)
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C'est un récit autobiographique. Ayant fini ses études dans le domaine des sciences humaines, et pour le remboursement de son prêt étudiant que les métiers liés à sa formation rendraient long et handicapant, Kate décide de partir travailler sur les chantiers pétroliers deux ou trois ans dans l'état d'Alberta. Elle découvre un univers peuplé principalement d'hommes, dans une région sans attrait, au climat rude. Elle découvre surtout une atmosphère de travail lourde et souvent malsaine. le dessin est simple, un trait régulier, pas trop recherché, peu de détails, une mise en page simple en gaufrier, quelques rares illustrations pleine page qui viennent rythmer et apporter une ponctuation dans cette ambiance lourde.
Kate Beaton soulève plusieurs problèmes : le coût des études au Canada astreignant à un long remboursement pour beaucoup de jeunes, le monde de l'industries pétrolière, polluante et destructrice de l'environnement, mais le trait est surtout mis sur le harcèlement sexuel dans un univers industriel peu féminisé. Elle aborde le sujet avec beaucoup de finesse, elle ne tombe pas dans la dénonciation manichéenne, il s'agit surtout d'une expérience, pas vraiment réjouissante, même parfois très dure, mais elle n'a pas choisit une démonstration spectaculaire, c'est d'autant plus percutant que c'est insidieux, quelques petites réflexions anodines finissent par devenir un enfer avec la quantité, les femmes doivent toujours être sur la défensive, et parfois ça va beaucoup plus loin, l'expérience de travail dans ce milieu devient alors un fardeau, une souffrance qu'on accepte parce qu'il y a ce fameux prêt étudiant à rembourser.
C'est un récit touchant et juste, qui nous dévoile un Canada bien moins idyllique que ce qu'on peut imaginer depuis la France, un récit qui dénonce surtout le système et la culture qui permettent ou qui imposent tout ça.
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Kate Beaton est une jeune canadienne qui, pour rembourser son prêt étudiant, va se rendre en Alberta pour travailler pour l'industrie pétrolière des sables bitumineux. Un monde d'hommes où les réflexions sexistes sont légions, et même pire…
Kate Beaton raconte ces 2 années passées dans l'isolement, dans un monde hostile où les femmes subissent à chaque instant des remarques sexistes allant jusqu'à l'harcèlement sexuel… un monde où Kate a du mal à se faire des amis même féminins et qui finit pas la marquer physiquement et mentalement.
Le témoignage est révoltant et même écoeurant et on se prend d'affection pour cette jeune femme qui se retrouve dans un univers certes masculin mais effectivement bien toxique.
Le message sur le sexisme est par contre si présent que l'aspect « environnemental » est complètement oublié - mais je comprend que l'objectif n'était pas là et que le message de Kate Beaton était clairement destiné à dénoncer ce monde du travail extrêmement hostile aux femmes.
J'avouerai aussi que l'ouvrage est un pavé qui aurait peut-être mérité aussi d'être épuré.
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Kate Beaton nous relate l'expérience traumatisante qu'elle a vécu, dans l'industrie lourde de l'extraction du pétrole des sables bitumineux dans le nord de la province de l'Alberta, au Canada, loin de son île de Nouvelle-Ecosse, pour rembourser la dette de son prêt étudiant. Car avec sa licence d'Anthropologie elle ne trouve pas de travail. Et l'endroit où l'on peut gagner beaucoup d'argent assez rapidement, c'est dans ces mines. Cela va lui prendre tout de même deux ans, au service entrepôt / magasin, avec une coupure d'un an au milieu pour souffler, de 2005 à 2008.
Tout est toxique dans ce lieu. La pollution environnementale extrême : les cas de cancer y sont très nombreux, et on aborde à peine le scandale pour les premières nations qui voient leurs terres saccagées, ravagées, sacrifiées pour plusieurs générations.
Surtout, l'environnement toxique mis en avant dans ce récit, c'est l'environnement humain. Pendant ces deux ans, Kate va aller de site en site, certains proches de la ville (ce qui permet de voir autre chose le soir), et des camps trop éloignés et totalement clos. A 21 ans, elle en difficulté pour se défendre face au véritable harcèlement sexuel qu'elle subit dans un milieu où la population masculine est 50 fois supérieure à la population féminine. Car hélas dans ce type de lieu de travail, une femme doit se défendre sans cesse, et la notion de respect et de consentement, comment dire que certains passent outre… Sa hiérarchie lui fait comprendre que ce n'est pas si grave, et que si elle ne supporte pas, elle peut chercher ailleurs. Elle s'interroge : Est-ce le lieu qui change les hommes, qui ne se comporteraient pas comme ça chez eux ? Les amitiés existent, heureusement, et tous les hommes ne se comportent pas comme des porcs. Et petit à petit elle apprend à répondre, à prendre du recul, elle fait ses premières bandes dessinées et elle commence à s'imaginer un avenir.
430 pages monochromes en gris ou bleu pétrole, dans un environnement glacial où on a l'impression de ne jamais voir le jour, avec une mise en cases bien fermées, ça contribue au sentiment de malaise qui vous prend au début de la lecture et ne vous lâche pas jusqu'à la délivrance. Ouf ! C'est lourd. Mais c'est la réalité.
A lire, donc, car c'est un témoignage rare et courageux, que Kate Beaton a voulu rendre le plus objectif possible. Merci à elle.
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Kate est née sur une île du nom de Cap Breton, au Canada. Pour rembourser son prêt étudiant, elle se fait embaucher dans une (très) grosse usine minière exploitant les sables bitumeux de l'Alberta. Les conditions de travail sont affreuses et les conséquences sur l'environnement aussi. le titre est à lire à double sens.
Ce récit autobiographique est traité avec beaucoup de finesse et d'humour. Il s'inscrit dans la pure lignée des romans graphiques anglo-saxons. L'auteure retrace, avec une composition scénaristique très efficace, ce monde clos très dur, rempli de solitude et de misogynie. Elle est quasiment la seule femme parmi les ouvriers. Une bande dessinée vraiment marquante.

Lien : https://www.mediatheque.mc
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Entre 2007 et 2009, pour gagner de quoi rembourser son prêt étudiant, Kate Beaton va travailler là où ça paye : les puits de pétrole de l'ouest canadien. Un environnement toxique pour les écosystèmes évidemment mais aussi au quotidien, dans ce milieu professionnel composé en grande majorité d'hommes, où le sexisme et le harcèlement sexuel sont son lot quotidien. On aurait pu vite tomber dans une tribune vindicative pour dénoncer les conditions de travail difficiles et le contexte professionnel malsain. Pourtant, c'est un témoignage dur mais sans virulence que livre Kate Beaton. Elle y raconte simplement son expérience, ce qu'elle a pu vivre, remarquer, ressentir, mais elle n'en tire pas de généralisation.
Elle y aura passé 2 ans, certains y passent leur vie, d'autres même l'y laissent. Les puits de pétrole, un univers impitoyable pour la nature (humaine).
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Bienvenue en Alberta dans l'ouest du Canada ! Ici on extrait le pétrole et le bitume en très grand quantité dans des exploitations à fort impact environnemental. Y travailler est pour Kate, 21 ans, la seule possibilité de rembourser rapidement son prêt étudiant.

Elle y passera 2 ans, entre 2005 et 2008, travaillant pour différentes entreprises à différents postes, vivant parfois dans des camps de travailleurs. C'est le témoignage de cette expérience qu'elle nous offre dans cet album. Un récit puissant, succession de scènes vécues, entre documentaire, sociologie et télé-réalité d'enfermement. Car dans ces mines où travaillent 50 fois plus d'hommes que de femmes, la solitude, la promiscuité mais aussi la drogue et l'alcool, font des ravages.

Et pour une femme, c'est un monde hostile, vulgaire où le harcèlement est quasi quotidien, où il est impossible de dire ce que l'on ressent, où l'isolement pèse et influe sur le comportement de chacun, où le viol est un répit à l'ennui. Un traitement aussi néfaste pour l'environnement que pour l'humain, nié par les dirigeants d'entreprise ou les politiques. Kate Beaton livre ici un témoignage fort et rare qu'il faut lire et digérer, tant la nausée est parfois proche.

Son dessin caricatural en nuances de gris permet d'éviter la lourdeur et l'apitoiement. On voit d'ailleurs l'évolution de l'attitude de Kate qui parvient petit à petit à traiter ces situations avec humour, distance et même à en comprendre les ressorts au moment de quitter les lieux, alors qu'elle pense se concentrer sur le dessin et espère en vivre.

Ces 437 pages ne se lisent pas d'une traite. Mais elles pèsent lourd et méritent d'être lues et partagées. Il est probable que ce qu'a vécu Kate Beaton est transférable à quantité d'autres domaines ou entreprises... raison de plus pour ne pas laisser le silence s'installer.
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C'est une grosse BD de plus de 400 pages, que je gardais pour un WE pluvieux comme celui-ci... et j'ai bien fait ! Kate Beaton nous parle des 2 années qu'elle a passées dans les exploitations de sable bitumeux d'Alberta, au Canada. Elle quitte son île chérie de Cap Breton pour travailler et rembourser son prêt étudiant - car, malheureusement, sa licence d'anthropologie ne paye pas...

Elle va y découvrir un environnement hostile, composé à 95% d'hommes, dans lequel elle connaîtra de nombreux traumatismes. Oui, il y a un TW agression sexuelle dans cette BD, même si les scènes ne sont pas montrées directement mais plutôt suggérées (au moins pour l'une d'entre elles).

On y voit beaucoup de solidarité aussi, entre ces travailleurs de l'ombre qui vivent dans des conditions difficiles et qui participent à l'extraction d'un pétrole qu'on croit éternel (et pourtant nous sommes déjà en 2005 au moment des faits). Entre les quelques femmes des différents sites, qui essaient de se soutenir face à l'avalanche de harcèlement sexiste et de slutshaming.

Kate Beaton n'oublie pas d'aborder la situation des Premières nations, auxquelles ces terres ont été volées, et qui en subissent les conséquences (cancers, nourriture et environnement empoisonné...).
Dans la postface, l'autrice nous apprend d'ailleurs le décès d'une personne proche d'elle, d'un cancer, sûrement dû à ce travail.

Elle a réussi à retourner vivre dans sa région d'origine, comme peu d'entre elleux y arrivent. Car l'attrait de l'argent facile est/était tel qu'il est difficile d'en sortir. Elle même, après une pause de quelques mois à travailler dans une musée, avait dû y retourner devant l'avalanche des factures...

Comme elle le dit, tout n'est pas noir ni blanc, en tout cas quand on parle des personnes qui travaillent sur ces sites. Mais je sors de cette lecture avec beaucoup de colère contre les groupes pétroliers qui détruisent notre planète et ses habitant.e.s.
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