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Critique de Marcellina


C'est long, très long et c'est lent aussi, très lent...
Notre héroïne est obèse mais faut-il le rappeler trois fois par page, notre héroïne est malade mais faut-il vraiment décrire sa maladie au fil des jours, notre héroïne aime la musique mais bon développer en détail la conception d'une symphonie ou les portées écrites pour un quatuor ne met pas nécessairement de la musique dans la tête du lecteur.
Et parlons du parler typique, ça fait sourire la première référence à « sueur de coq », « cuisse de puce », « sainte culotte de gros drap » ou «cochons sales d'abrutis de trous de cul mal torchés » mais faut-il vraiment intégrer un juron, parfois des plus fleuris je vous l'accorde, dans presque tous les dialogues :-p
Et les dialogues qui intègrent les pensées intimes des personnages, ce qui rend la lecture très perturbante car finalement, on ne sait pas toujours si une personne parle à une autre ou si elle se parle à elle-même :-p
Et l'histoire, parlons-en, elle se résume en une phrase : retrouver la mère de l'enfant adopté par notre héroïne (sa nièce et son petit-neveu donc) et là, une succession de sursauts pour aller d'un coin à l'autre de Québec pour questionner des personnages plus ou moins loufoques, plus ou moins gentils, plus ou moins inintéressants sur le passage de cette femme qui finalement n'est qu'une femme légère, malheureuse et sous l'emprise d'un grand méchant qui aime les livres et souffre d'hémorroïdes. Et encore, je fais l'impasse sur la vieille soeur de notre héroïne, célibataire retraitée, acariâtre et méchante comme une teigne qui ne manque pas d'imagination pour lui pourrir la vie déjà pas mal difficile.
Et puis des phrases comme « ...ils changèrent de vêtements et se lavèrent... » ou encore, notre héroïne qui a du mal à se lever d'une chaise, à s'extirper d'un fauteuil ou à sortir de sa voiture mais prend régulièrement un bain, dans une baignoire, et tout se passe bien…, ou encore l'achat d'une maison, la vente de l'ancienne et le déménagement, le tout en moins d'un mois en comptant les fêtes de fin d'année… J'ai du mal !
Un monde gris qui manque cruellement de couleurs ; une ambiance lourde, presque glauque ; un écriture toute en détails, parfois sordides et souvent inutiles, qui ne laisse alors aucune place à notre imaginaire ; une plume qui n'est savoureuse qu'à travers les jurons qu'elle égraine sur le papier mais où l'humour s'est perdu en chemin ; un rendez-vous raté donc alors que la quatrième de couverture présentait le livre comme une épopée plutôt primesautière dans son style.
Mais pour être honnête, les cent dernières pages, pour les courageux qui y arrivent, rachètent pour une petite part l'ensemble de ce pavé. La plume s'est allégée, le style s'est un peu envolé, les personnages ont repris un rythme et une vie plus normale, les jurons se sont estompés et le soleil a doucement pointé le bout de son nez dans cette aventure plutôt ennuyeuse.
Un livre que je place dans le cadre du challenge multi-défis 2016 pour l'item : « Un livre d'un auteur québécois ». Déjà assez déçue par la chick lit de Nathalie Roy, Yves Beauchemin ne m'encourage malheureusement pas à découvrir d'avantage la littérature québécoise.
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