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À l'occasion des 60 ans des Éditions du Boréal, venez à la rencontre de trois auteurs et autrices pour une discussion sur leur vision de la ville à travers leurs oeuvres. Avec la participation de Monique Proulx, Marie-Hélène Poitras et Yves Beauchemin, célébrez la beauté et la richesse culturelle de cette ville qui ne cesse de surprendre. Partages de souvenirs et lectures d'extraits sont au rendez-vous.
Avec
- Yves Beauchemin, Auteur·rice
- Marie Hélène Poitras, Auteur·rice
- Monique Proulx, Auteur·rice
- Philippe Yong, Animateurrice
Livres présentés
- Les aurores montréales
- Galumpf
- Une nuit de tempête
Le Site Web du #SalonDuLivreDeMontreal : https://www.salondulivredemontreal.com/
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#slm2023
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L'argent ce n'est pas la jeunesse, mais ça console un peu de vieillir.
(enfirouapé) À présent, je me rends compte combien ce beau vieux mot venu de l’ancien normand peut avoir quelque chose d’effarouchant pour des oreilles non québécoises.
(Note de l’auteur en fin de volume)
…c’est peut-être la chose au monde qui demande le plus de courage. Vous savez, penser, c’est un peu comme voyager, pour reprendre un vieille comparaison. Si on laisse ses pensées tout à fait libres, on court le risque des les retrouver à des endroits bien peu confortables. Aussi, le plupart des gens se dépêchent de les parquer entre quatre clôtures car ils ont peur de voir trop de pays.
(10/10, p. 25)
- Vous ne deviez pas beaucoup aimer le maire Drapeau...
- Humm... est-ce que c'était réellement un maire ? Je le vois plutôt comme une sorte de contracteur spécialisé dans le cubage. Mais fin politicien : un vrai virtuose en relations publiques. Et puis, il faut admettre que son métro est une excellente idée : il est très beau et diablement pratique, sans compter que dans l'état actuel de la ville, on a plutôt envie de circuler sous terre! (...) Si Montréal avait perdu d'un seul coup dans un bombardement tous les édifices qu'on a démolis sous son règne, poursuivit Pagé, on en parlerait encore avec des frissons. Des quartiers complets ont été rasés, et non les moindres ! Montréal a perdu une bonne partie de sa beauté... et de sa mémoire. Mais il ne faut tout lui mettre sur le dos, le pauvre homme : nous sommes en Amérique. Depuis soixante ans, l'Amérique vomit son héritage européen. C'est ça le progrès, paraît-il. Nous commençons tout juste à comprendre qu'il est important d'avoir un passé, si nous voulons que l'avenir ait du sens.
La chance est une dame qui a la peau des joues fort raide et se donne rarement la peine de sourire deux fois de suite à la même personne.
Écrire sénile, c’est pathétique. Écrire mort, extrêmement difficile
Et cela se produisit de nouveau, au moment où il déposait son verre vide sur le lavabo. Depuis quelques mois, cela lui venait presque chaque fois qu'il prenait un coup. Comme une huile nauséabonde, le cafard s'infiltrait peu à peu sous sa peau, diluant ses tripes, liquéfiant ses muscles et le plongeant dans un état proche du désespoir. Il retourna au fauteuil, s'y laissa choir, bras et jambes écartées, et fixa le tapis d'un air stupide. Sa vie lui apparut de nouveau comme une longue traînée d'ordures qui puait l'ennui.
- Rien, rien ! J'ai rien fait de bon en trente-huit ans. Juste écœuré tout le monde ! songea-t-il en s'efforçant de pleurer.
Mais il n'y parvenait même pas. C'était un cafard insoulageable, une rage de dents sans médicaments ni dentiste, un mal de ventre comme s'il venait d'avaler une bûche.
[...] la vie, malgré ses revers et ses déceptions, pouvaient apporter, à qui s'en donnait la peine, sa part de joies, souvent modestes mais succulentes, et qu'au lieu d'attendre le Grand Bonheur, qui ne viendrait sans doute jamais, c'était sur celles-là qu'il fallait tabler.
« L’art de la politique, comme chacun sait, repose sur la parole, et celle-ci sert à répéter inlassablement les mêmes choses. Car les gens comprennent si lentement ! Il leur faut des années pour se pénétrer des choses les plus simples. Il faut donc répéter, répéter sans cesse. On en devient blasé, et même un peu cynique. Ces phrases que nous débitons mécaniquement et qui ne nous font plus aucun effet, nous voyons qu’elles continuent d’émouvoir beaucoup de citoyens, qui semblent les entendre pour la première fois. Cela crée une distance entre eux et nous. Une distance terrible. Notre métier nous oblige à développer cette capacité effrayante chez l’homme : la simulation des émotions ; il nous pousse dans les rangs des comédiens, des menteurs, des tricheurs, des obséquieux et des trompeurs de tout acabit. L’art de la politique, mon cher ami, demande une résistance au cynisme que bien peu possèdent. J’en suis, hélas! totalement dépourvu. »
ebook p 905/906
On a quarante-cinq ans. On commence à perdre ses cheveux et à faire du ventre. On est marié, bon père de famille, chroniqueur des affaires municipales dans un quotidien de Montréal. Et un bon matin on se réveille avec le sentiment désagréable d'être devenu une nullité. Alors un désir fou éclate au fond de soi de crever le plafond, de s'extirper de la commune médiocrité et de montrer aux autres ce qu'on vaut réellement.
C'est ce qui amènera Nicolas Rivard à vivre des aventures étranges où il fera l'expérience d'un Montréal inconnu, connaîtra les dénommés Moineau et Chien Chaud (sans compter l'ineffable Douillette), mettra le nez dans un scandale politique (au grand déplaisir d'un ministre véreux), tandis qu'une petite fille aux cheveux roux, venue d'on ne sait où, lui enverra de mystérieux messages. Tout se terminera aux Îles-de-la-Madeleine par une drôle de fête qui annoncera le début d'une nouvelle vie.
Pascale Arguedas