Citations sur Beaux Arts Magazine, Hors-série : L'École de Paris 1904-.. (3)
En 1960,quand j'ai tourné les treize téléfilms de la série "les Heures chaudes de Montparnasse", les Pascin, Foujita, Kisling, Van Dongen, etc... étaient sous-estimés. Alors l'abstraction régnait comme aujourd'hui les installations dérisoires. Chaque époque, chaque pays choisissent l'art officiel qu'ils méritent. Pourtant, autour du carrefour Vavin, les artistes de l'Ecole de Paris avaient réussi à créer une Europe artistique, tolérante, généreuse que, présentement, Bruxelles peine à réaliser. Leurs tableaux ont fait le tour du monde. Ils reviennent à Paris. Merci. (Jean-Marie Drot)
L'Ecole de Paris, période charnière, début d'une ère cosmopolite où des hommes n'hésitent pas à traverser les continents, ou la Seine, pour un ailleurs propice à l'émancipation créatrice ; Paris, lueur dans le monde par l'aura de sa culture, de ses cafés, lieu de rencontres et de confrontations où chacun peut affirmer son moi. Certains y meurent de faim, d'autres réussissent par la grâce d'un collectionneur américain... Artistes singuliers, bien loin de l'actuelle uniformisation mondiale.
Supposez que cet âge d'or de l'art français se soit déplacé entre 1958 et 1986. Ni Brancusi, ni Pascin, ni Soutine n'auraient pu être reconnus car déjà, à la fin des années 50, les Français défendaient rarement ce qui était fait en France, mieux valait regarder ailleurs. Alors, on n'aurait pas connu les Modigliani, Picasso, Chagall... mais des peintres et sculpteurs médiocres - évidemment désormais oubliés - auraient pris leur place. (Erik Dietman, artiste)