Citations sur Dark Eden (33)
- On fait nos corvées, on mange, on discute, on se plaint, on mange encore, on coche, on va dormir... Et on ne pense jamais, pas une seule fois, à l'endroit où on est, à l'endroit où on pourrait aller.
- Au contraire, je pense qu'ils rêvent souvent à l'endroit où ils pourraient aller.
- Sur Terre, tu veux dire ? Ils aimeraient être avec le Peuple des Ombres. Ils aimeraient qu'un bateau descende du ciel et les emmène loin de leurs soucis. C'est ce que tu veux dire ?
- Oui. Tout ça.
- Ça revient au même que s'ils ne pensaient pas. Terre, de toute façon, c'est un rêve.
Le problème, c'est que la viande commençait à manquer dans Vallée-Cercle. Ça ne servait à rien de monter à un arbre et de glousser. On allait devoir faire quelque chose ou, une veille ou l'autre, Famille mourrait de faim. A moins, bien sûr, qu'il y ait un autre éboulement de rochers près de Chutes-Sortie ; auquel cas, on serait tous noyés avant.
Moi, la famine et la noyade ne m'inquiétaient pas, parce que je serais mort d'ennui longtemps avant tout ça si je n'arrivais pas à provoquer quelque chose dans ce monde, quelque chose de différent, quelque chose d'important.
C'était à ça que je pensais ; mais Gerry, qui m'aimait tant, ne voyait pas tout ce qui se passait dans ma tête. Il était content-content. J'ai souri et ça lui a suffi. Ça suffisait à tous les autres.
Enfin, presque tous les autres. Tina comprenait, et Jade elle aussi aurait vu que je faisais semblant, non pas parce que j'étais proche d'elle – je ne l'étais pas – mais parce que j'étais comme elle. Je bouillonnais. Je bouillonnais et j'étais vide à l'intérieur et j'avais faim de quelque chose de plus que l'ordinaire.
Méfie-toi des hommes qui veulent tout transformer en une histoire qui tourne autour d’eux. Il y en aura toujours, et une fois qu’un d’eux aura commencé, un autre voudra se battre avec lui.
Les gens ont besoin de trucs somme cet anneau, a dit John au bout d’un moment. Ils ont besoin d’une histoire. Ils doivent s’accrocher à quelque chose du passé quand ils vont vers le futur. Comme quand on monde en haut d’un arbre : il faut bien se tenir aux branches sur lesquelles on se trouve en attendant d’agripper les prochaines.
Je commençais à comprendre que les gens ont du mal à voir ce à quoi ils ne s'attendent pas, même quand ça se trouve juste sous leur nez. C'était bon à savoir. Ça signifiait qu'une situation avait toujours plus de solutions qu'on croyait.
[Tina] Je me suis dit : John a raison. Bien sûr, on avait envie de retourner sur Terre, mais cela signifiait-il qu’il fallait attendre pour toujours au même endroit, juste au cas où quelqu’un viendrait ?
Et est-ce que c’était vraiment une coutume de la Terre, de toute façon, d’attendre sans bouger ? Après tout, c’était Terre qui avait construit un bateau capable de bouger à travers les étoiles.
[Gerry] Je savais que les gens plus forts que moi se moquaient de ce que les autres pensaient. Parfois, ils faisaient des trucs pour des raisons qui leur semblaient plus importantes que d’être aimé ou être gentil. En fait, c’est pour cela que les admirais : parce qu’ils avaient quelque chose que je n’avais pas… Une volonté bien à eux, je crois.
Row, row, row the boat, gently down the stream, merrily, merrily, merrily, life is but a dream… (comptine américaine)
Dixon aimait penser qu’il faisait ce que Jésus lui demandait, avait dit Angela. Mais on aurait dit que Jésus lui demandait toujours de se débrouiller pour être le héros de l’histoire.
J’ai remarqué que, quand on est vraiment crevé et malheureux, suivent un rythme fait du bien. Si on y arrive, on peut continuer, ça fait une sorte de sommeil. Mais si quelqu’un parle ou s’arrête ou s’il se passe quelque chose qui casse le rythme, ça redevient dur à supporter. Alors, on a continué d’avancer et d’avancer, et on n’a plus rien dit pendant un très-très long moment.