L'histoire est forte, elle interpelle, peut déranger. Ce qui est sûr c'est qu'elle ne laisse pas indifférent.
L'emprise que la mère de Shuna veut avoir sur elle, le poids de la foi dans leur vie passant par le respect strict de leur religion est présente à chaque page.
Shuna est partagée entre deux cultures et va devoir faire des choix. C'est le conflit intérieur de la jeune fille qui se dessine page après page (enfant, adolescentes, jeune adulte) . Tout comme on voit l'enfermement de sa mère dans sa croyance, on voit le désir de Shuna de s'émanciper mais faire face à une profonde culpabilité.
J'ai eu du mal avec la temporalité, je n'ai pas toujours compris à quel moment de la vie de Shuna on se trouvait, des allers-retours entre passé et présents que j'ai parfois peiné à identifier.
Côté dessin un crayonné sombre, anguleux, parfois étouffant auquel je n'ai pas été très sensible, mais le dessin est en accord au récit, il ''étouffe'' comme Shuna étouffe dans sa vie à devoir jongler entre celle qu'elle veut être et celle que sa mère voudrait qu'elle soit.
Les cases se font plus légères à mesure que Shuna s'affirme, et assume celle qu'elle veut être.
Si l'histoire est intéressante et mérite d'être lue et traitée, je dois reconnaître que j'ai été quelque peu déprimée par le récit de vie de Shuna.
Commenter  J’apprécie         20
Une bande dessinée austère et sombre, presque inquiétante... Inquiétante comme l'est cette atmosphère pesante dans laquelle le personnage principal de ce livre évolue. Un monde qui se réduit à l'univers familial, régit par les lois de la religion que la mère veille à voir appliquer.
Le récit de l'enfance se fait, et l'on voit comment peu à peu le réel extérieur vient contrebalancer la rigueur de la vie à la maison comme une tentation qui laisse supposer une respiration plus ample, plus libre... Tout le livre explique cette dichotomie jusqu'à la résolution final qui n'a rien d'un compromis non, qui tranche dans le vif sans possibilité de conciliation... C'est triste et assez désespéré... On perçoit aussi comment la mère est elle-même enfermée par un système de contrôle communautaire implicite. Tout cela paraît insoluble et cela m'a plutôt déprimée.
Commenter  J’apprécie         20