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Critique de Jordan2109


Le style et simple et direct, les phrases sont courtes. On lit clairement du Beigbeder, une sorte d'ode à la beauté, à l'esthétisme, à la décadence. Lire du Beigbeder, je ne l'avais pas fait depuis plus de 15 ans (hormis Oona et Salinger qui est un ovni dans son oeuvre).

L'histoire n'a pas vraiment de queue (hormis celle du narrateur, à laquelle il ne peut s'empêcher de faire référence, sous prétexte de masculinité fragile), ni vraiment de tête. Pourtant, l'écriture est agréable et on avance dans l'histoire sans se rendre compte, ni du chemin parcouru, ni de la destination. Il y a, au fond, toujours quelque chose de touchant chez Beigbeder.

Hélas, la misogynie et la pédophilie crasse de l'auteur, réfugiée derrière celle du narrateur fictif, prennent le pas sur tout le reste. Les femmes ne sont réduites qu'à leur « cul », leurs seins (plus précisément à leurs tétons), leur bouche… Et ce, peu importe leur âge. de 13 à 25 ans, les bouches des femmes ne sont qu'objet de fantasme, leurs corps ne sont qu'un étalon de leur fraîcheur. L'auteur-narrateur se demande, concernant ses conquêtes, jusqu'à quel âge il pourrait descendre. 13 ans ? 12 peut-être. C'est finalement d'une gamine de 14 ans qu'il s'amourache et qu'il sexualise jusqu'à en vomir. Ce n'est pas lui qui est pédophile, mais sa victime, Lena, qui est gérontophile, il le dit lui-même.

Plus tard, le narrateur confie le viol d'une douzaine de « jouvencelles », minimise ses actes, se réjouit d'être protégé des plaintes car il est sous la coupe d'un oligarque.

A ceux qui seraient tentés de séparer l'homme de l'artiste, gardez à l'esprit que les amis du narrateur sont bien ceux de l'auteur dans la vie réelle : Gabriel Matzneff et David Hamilton. Ça laisse peu de place au doute. En tout cas, ça nous assure que tout dans ce roman n'est pas faux. Ça nous susurre que, par conséquent, tout pourrait être vrai.

Se cacher derrière un alter-ego fictif ne devrait pas tout permettre. Si encore ce roman était une repentance… mais il n'est qu'une confession geignarde. Comme quoi, le dernier livre de Beigbeder (que je n'ai pas lu) porte plutôt bien son nom (Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé).

Je vous laisse sur une citation qui en dit long. Lorsqu'il parle de la gamine de 14 ans dont il est follement amoureux, Octave nous dit : « elle n'avait pas besoin de s'épiler le sexe puisque ses poils n'avaient pas encore poussé »…

Bref, Beigbeder, c'est tellement irrévérencieux quand on a 16 ans, tellement pathétique quand on en a 30.
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