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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tu aimes lire, mais tu ne sais pas quoi ? Que tu sois lecteur débutant ou confirmé, le Gang des lectrices est là pour t'aider !

Il y a quelques semaines maintenant, nous avons eu la chance de rencontrer et d'assister à la présentation du premier livre de Gaëlle Bélem, Un monstre est là, derrière la porte. Réunies au complet, France, Coulsoum, Isabelle, Dominique, Gaëlle et moi, avons passé une superbe soirée à l'espace Kab'art, situé à l'étage de l'Espace Culturel Leclerc à Saint-Leu. Au-delà d'une simple présentation, l'auteure, première femme réunionnaise à être publiée chez Gallimard (!), a su s'entourer de deux artistes afin de rendre son texte vivant. Lisant tour à tour des passages de son livre, où l'humour et la poésie rythment les pages, celle-ci fut accompagnée en musique et en illustrations. Original ! Cueillies par les mots et le style de l'auteure, nous nous sommes précipitées sur ce roman singulier. Pourquoi ? En mettant en scène la vie des Dessaintes, une famille fantaisiste, voir cinglée, Gaëlle Bélem trace une fresque historique sans complaisance de la Réunion des années 80. Drôle, sombre et poignant, ce roman est pour moi une petite pépite littéraire à remettre dans toutes les mains. Mais au fait, elles en pensent quoi les copines du Gang ?
Ça tombe bien, Gaëlle, une des membres du gang est sur Babelio sous le pseudo de Gaoulette ainsi qu'Isabelle et Dominique, les horizonslivresquesdisaetdo.

Chronique entière sur le blog et désormais sur YouTube, sur la chaîne Book'n'cook : https://www.youtube.com/channel/UCC0RoM9FB0Bf6RSxjzuckfg?view_as=subscriber

Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Une pepite ❤... une histoire qui se passe a La Réunion... très touchante car il retrace la misère de l'époque... Drôle par les couillonisses que peuvent parfois inventer les réunionnais...
J'adore!
Bravo a l'auteure
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La Réunion, loin des images de cartes postales. Un récit percutant, une écriture franche, directe qui raconte des vies détruites, qui parle des oubliés, qui nous bouscule dans nos idées reçues.
La première femme réunionnaise à être publiée, j'attends avec impatience son autre livre, je pense qu'elle peut nous réserver de bonnes surprises.
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Un monstre est là, derrière la porte de Gaëlle Bélem, un court roman qui a su m'embarquer dès les premières pages.

Gaëlle Bélem nous emmène à La Réunion, dans La Réunion des plus précaires. Sur ces quelques pages, nous allons rencontrer une enfant et la voir grandir dans une famille complètement dingue, les Dessaintes qui n'ont rien de Saints comme on va le découvrir au fil du récit. Cette enfant est maltraitée psychologiquement par ses parents, déçus de ne pas avoir eu un fils premièrement, ils lui racontent des histoires pour l'effrayer et la dissuader de faire des bêtises. Ils l'enferment dans une certaine fatalité alors qu'elle aime l'école et les livres, ils n'ont de cesse de la persuader que les études ce n'est pas pour elle, qu'elle est une Dessaintes et que rien de bien ne peut lui arriver.
Il n'y a aucun amour, aucune bienveillance dans ce foyer, les parents se déchirent, sur fond d'alcool et de chômage, et personne ne se soucie vraiment de cette enfant.
Une histoire qui aurait pu n'être qu'une histoire de famille dysfonctionnelle dans un milieu pauvre sans la merveilleuse plume de l'auteure. Gaëlle Bélem parvient à nous faire sourire, à tourner en dérision des choses vraiment horribles avec intelligence et humour. Elle fait du cinglant avec de l'effroyable, ce qui est, à mes yeux, absolument épatant, une véritable prouesse technique. le texte foisonne de mots et d'expressions créoles renforçant cette volonté sincère que l'on perçoit dans l'écriture de Gaëlle Bélem de nous emporter dans une Réunion plus rude loin de son image de carte postale.
Un monstre est là, derrière la porte mais surtout un talent est là, entre ces pages, une auteure brillante au style décapant, une auteure à suivre assurément. J'ai adoré ce premier roman, je guette le suivant.
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Quel est ce monstre derrière la porte ? Un Croque-mitaine, un Grand méchant Loup ? Mais nous ne sommes pas en métropole, nous sommes à l'ile de la réunion, alors possible que ce soit l'atroce Grand-Mère Kal… ou d'autres personnages.

Au début des années quatre-vingt, un homme et une femme se rencontrent. Rien d'extraordinaire. Sauf qu'ils vivent dans une France de l'autre bout du monde où la misère est le quotidien des habitants, cette ile restant trop souvent assimilée à une succession de cartes postales idylliques.

Le couple Dessaintes se marie mais n'eut pas beaucoup d'enfants. Un fils décède quelques heures après la naissance puis vient une fille. Horreur, une fille ! Non désirée elle grandira sans amour. Elle trouve refuge dans les livres, l'écriture. Alors elle va raconter sa vie, l'histoire de ses parents, de ses voisins, de ce territoire colonisé. A sa façon. Pour dompter le monstre qui se cache, surgit, dévore, blesse. Avec l'aide de la pauvreté qui gangrène toute une population et qui se réfugie dans l'alcool, elle-même entrainant la violence. Et ce, de Charybde en Scylla.

A neuf ans, cette petite fille s'estime déjà vieille, elle a déjà vécu la malnutrition, la violence d'un père qui se retrouve au chômage puis qui va s'enfuir pour toujours, l'errance d'une mère qui semble détachée de tout, les coups, les brimades, l'humiliation, les punaises de lit dans la pitance de riz. Pourtant, elle s'accroche, reste à savoir si elle parviendra à se tracer une route ou à ne trouver qu'un précipice.

Si Gaëlle Bélen a déjà signé son propre style dès son premier roman, je soupçonne tout de même que sa plume soit le résultat d'un hybride entre Michel et Jacques Audiard : Michel pour la causticité et l'humour au vitriol – entre nous même les fameuses « nervous breakdown » surgissent – et Jacques pour faire évoluer des personnages ambivalents dans un univers sombre et thrillesque. Avec une touche de prestidigitation pour ne pas en venir à détester les parents malgré tous les faits accablants qui les condamnent.

Un roman qui rassemble une coulée de mots pour déclencher une éruption d'émotions diverses, du rire aux larmes, en passant par une cheminée de surprises et qui fait que ce livre se transforme peu à peu en une sorte de basalte sombre et résistante. Aucune crainte d'ouvrir la porte même si monstre il y a. Une fois entré, c'est un récit volcanique qui attend le lecteur.

Un geyser livresque, un point c'est tout !
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Ne cherchez pas dans ce récit l'autobiographie de l'auteure, elle s'en défend sinon pour clamer comme l'héroïne sa soif de littérature. Mais le propre des écrivains n'est-il pas de ressentir et de restituer par procuration la chair et l'âme des modèles de leurs personnages ? Nul doute qu'au cours de son enfance, Gaëlle Bélem a croisé les Dessaintes au bord de la rivière des Marsouins. Car oui La Réunion c'est bien ça, même si ce n'est pas seulement ça ou même s'il y a toujours pire que cette tribu de sacripants.
Ne cherchez pas non plus la rue Descartes à Saint-Benoît. Autant l'histoire de l'île fut désespérément éconduite des manuels scolaires, autant le moindre notable possède son nom de rue, ne laissant de place aux grands hommes que pour quelques Mandela ou Gandhi.
Il y a dans le sordide des tableaux de ce roman, dans l'exposition de ces existences, un cri de compassion pour le non-amour auquel on se rattache : « Je n'ai peur que d'une chose. de perdre le bourreau qui me considère comme son erreur de jeunesse ».
Il y a dans l'aspiration de la narratrice à s'élever une détestation de la culture de l'inculture, ce marasme d'une pensée qui s'enlise dans l'autosuffisance, qui n'est pas propre aux milieux populaires de la Réunion mais qui par insularité a développé une forme d'endémisme aux rites et aux codes particuliers qu'on évoque finalement avec nostalgie.
Si vous avez connu La Réunion d'avant l'an 2000, vous revivrez avec acuité l'ambiance sociale de l'époque. Si vous êtes trop jeune ou trop étranger vous découvrirez que les monstres les plus malfaisants ne sont pas ceux qu'on imagine, là, derrière la porte.
L'écriture est singulière, la facture générale classique, sans crainte de l'imparfait du subjonctif, empreinte de mots recherchés parfois un peu vieillots ou précieux jusqu'à provoquer délibérément le tournis. On entend le dix-neuvième siècle, un peu De Maupassant ou De Balzac, mais aussi la verve moderne et fleurie d'un San Antonio, et puis tous ces emprunts au vocabulaire créole métissés aux citations latines. le style est surtout incisif et dense. Chaque mot compte, porte une histoire et un sens.
S'il fallait citer la première bonne raison parmi tant d'autres de courir acheter et lire ce livre, ce serait son caractère unique, sa rafraîchissante nouveauté, un bonbon tamarin cruellement confit par Gaëlle Bélem.
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Très belle surprise que ce premier roman de cette jeune autrice reunionnaise. Une écriture incisive et claquante. Un portrait aussi vrai que destructuré de ce petit bout de terre au milieu de l'océan indien. L'histoire est forte, tragique et addictive. J'ai adoré !
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