AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Fleur de cimetière (42)

“Impressionnante, cette église”, a commenté Buster.

Il avait raison. L’ancien entrepôt converti huit ans auparavant en lieu de culte pouvait accueillir deux cents personnes, et comprenait un centre de remise en forme et un café. L’église projetait d’installer un écran géant qui permette à tous les fidèles de voir le pasteur Chris de près. Plus d’une fois, Abby avait mentionné avoir versé de l’argent pour cette cause.
Commenter  J’apprécie          10
Buster a serré la main du pasteur Chris, puis s’est penché vers Abby pour lui donner une bise maladroite. Elle a détourné les yeux comme un enfant se préparant à une piqûre. Elle n’avait jamais aimé Buster, raison pour laquelle j’avais été surpris qu’elle prenne la peine de l’inviter. Il s’agissait d’un geste de bonne volonté, d’un sacrifice auquel elle avait consenti pour moi, j’en étais sûr. Et ça me permettait de m’accrocher à un faible espoir : avec le départ de Frosty et la cérémonie, Abby et moi arriverions peut-être à retrouver un terrain d’entente. Quand j’imaginais le retour de Caitlin, je nous voyais toujours réunis tous les trois, en famille. Je n’arrivais pas à l’imaginer autrement, même si j’avais conscience qu’il existait des failles dans notre mariage avant même la disparition de Caitlin.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a eu un long silence. Abby, Buster, le pasteur Chris et moi nous tenions en un petit cercle gêné, attendant que l’un de nous prenne la parole.

Enfin, le pasteur Chris a déclaré en souriant : “Merci d’être venu.”

Abby a retrouvé ses bonnes manières avant moi. “Je vous présente le demi-frère…

— Le frère, est intervenu Buster.

— Le frère de Tom, William.”
Commenter  J’apprécie          10
À sa décharge, il avait mis un costume. Un costume emprunté à un nain, certes, mais un costume tout de même. Les jambes de son pantalon s’arrêtaient bien au-dessus de ses chaussures, dévoilant des chaussettes blanches, et je ne pense pas qu’il aurait pu boutonner sa veste. Il portait des lunettes de soleil en plastique trop grandes qui lui glissaient sur le nez et qu’il repoussait de l’index toutes les cinq secondes.
Commenter  J’apprécie          10
Lorsque Buster est apparu, en retard et penaud, mes sentiments à son égard ont un peu changé et je me suis réjoui de la distraction que m’offrait son arrivée. Presque tout le monde était assis ; il ne restait donc plus à la famille endeuillée qu’à prendre place.
“Je suis désolé, a commencé Buster. Ma voiture… Et les embouteillages…”
Commenter  J’apprécie          10
La gorge comme remplie de coton, les mâchoires serrées à m’en faire mal, je m’efforçais de ravaler mes larmes et ma colère – non parce qu’elles ne me semblaient pas sincères, mais parce qu’en m’y abandonnant, je craignais de rendre cette cérémonie légitime, de confirmer ce que je refusais toujours d’accepter.
Commenter  J’apprécie          10
Je me tenais au fond de l’église, engoncé dans ma veste et ma cravate, en proie à un tourbillon d’émotions. À chaque personne venue me saluer, à chaque poignée de main échangée, à chaque étreinte reçue, je me sentais plus amer et plus proche des larmes. Tant de ces visages m’évoquaient un souvenir, un aperçu fugitif de Caitlin : une de ses camarades de classe, par exemple, qui avait bien grandi et faisait parfaitement ses seize ans. Caitlin avait-elle atteint le même âge quelque part dans ce monde, loin de nous ? Était-elle devenue une jeune femme ? En apercevant une ancienne voisine, une vieille dame qui gardait parfois Caitlin quand elle était petite, je me suis demandé pourquoi on lui avait accordé le droit de vivre, à près de quatre-vingts ans, alors que ma fille était peut-être morte.
Commenter  J’apprécie          10
Buster est arrivé en retard à la cérémonie.

J’avais cru qu’il ne viendrait pas. Il lui arrivait souvent de promettre quelque chose – croix de bois croix de fer – et de ne jamais donner suite. Son apparition m’a bien plus surpris que son retard.
Commenter  J’apprécie          10
— Tu es sûre, Abby ? Vraiment ? C’est un bon chien.”

Elle a secoué la tête, tapé du pied. “J’en suis sûre.

— Bien.”

J’ai tiré sur la laisse, plus brutalement que nécessaire, et Frosty s’est levé d’un bond. Ses pattes ont foulé le sol, lentement, méthodiquement. Un cadavre en marche.

“Tu seras là à mon retour ?

— J’ai une réunion à l’église.”

J’ai hoché la tête, la main sur la poignée de la porte du fond. “C’est drôle.

— Quoi ? Qu’est-ce qui est drôle ?

— Tu ne supportes plus de voir Frosty parce qu’il te rappelle Caitlin. Moi, c’est justement pour ça que je voudrais le garder.

— Tom. Arrête.

— D’accord.”

J’ai franchi la porte, menant à la mort le seul témoin connu de l’enlèvement de ma fille.
Commenter  J’apprécie          10
Les larmes aux yeux, elle a pris une inspiration.

“Je crois vraiment qu’on a besoin de ça, Tom, a-t-elle dit en soupirant. Avec la cérémonie commémorative qui approche, je pense qu’on peut passer à autre chose.” Elle a poussé un nouveau soupir, qui ressemblait plutôt à un hoquet, presque à un sanglot. “J’aimais beaucoup Frosty, mais chaque fois que je le regarde aujourd’hui, je pense à Caitlin. Et ce n’est pas possible. Je n’en peux plus.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (247) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2873 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}