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Critique de JMLire17


Sous ce titre simple, de son écriture, poétique, Jeanne Benameur, a écrit un beau roman sur ceux que nos jours, on nomme « les émigrés », que certains veulent rejeter, voire même les laisser se noyer dans la Méditerranée où la Manche. Elle place son intrigue, en 1910, sur Ellis Island, cet endroit du port de New York ou les « émigrants », ainsi qu'on les appelait en ce temps, débarquaient des bateaux pour tenter une nouvelle vie en Amérique ? Ce n'était pas sans formalités, sans attente, sans promiscuité, mais c'était avec espoirs. Ce sont ces espoirs, ces désirs, ces rêves, ces craintes, qu'elle décrit dans une histoire éminemment positive et sensuelle. Il faut dire qu'il y a une belle galerie de personnages. Donato et sa fille Emilia, sont des italiens plutôt aisés, ils fuient un deuil, lui veut démarrer une nouvelle vie et offrir à sa fille un lieu pour exercer sa vocation pour la peinture. Gabor, le bohémien violoniste, fuit les persécutions que subit son clan en Europe, et rêve de sédentariser sa vie à l'écart des siens. Esther, l'arménienne, qui a survécu au génocide de son peuple, et espère exercer son métier dans la couture pour les femmes libres de l'Amérique. Andrew Jónsson, est New Yorkais, il pratique sa passion pour la photographie en amateur, en réalisant des portraits d'émigrants ce qui le relie à ses ancêtres Islandais venus s'installer précédemment en Amérique. Autour de chacun d'eux il y a un grand nombre de personnages. Tout se déroulent sur les quarante huit premières heures de leur arrivée sur l'île, pendant lesquelles ils se rattachent à leurs langues, derniers liens avec les pays qu'ils ont quittés. Leurs vies se croisent, leurs désirs se rencontrent, leurs rêves se rejoignent, l'amour se révèle. Les humiliations qu'ils subissent les font s'interroger sur leurs avenirs. Ce qui les maintient tous, c'est l'espoir d'une vie meilleure. Et puis, il y a ceux qui sont déjà là, autour de Andrew, eux aussi s'interrogent sur les changements que ces émigrants vont occasionner, vont-ils perturber leurs vies, contrarier leurs plans, réveiller des souvenirs, voire des secrets?
Comme dans tous les romans de Jeanne Benameur, les mots ont leur importance, les livres sont en bonne place, à chaque fois ils sauvent des personnages. Ici, Donato, lit à voix haute L'Enéide de Virgile, Hazel, la prostituée a toujours une lecture en cours pour oublier son sort. Au fur et à mesure que l'on avance dans le roman on s'interroge sur le sort qui va être réservé à chacun. On se prend même à penser ce qui va se passer, voire à espérer pour chacun le bonheur recherché. C'est un vrai plaisir de lecture.
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