p. 70 C’est classique chez le prince : capter sont attention par des idées simplissimes et donc bannir toute pensée complexe.
...ces "petits présidents"... Leur légitimité se gagne auprès des sujets, par la manipulation et le spectacle, ils sont contraints à la séduction permanente, au court-termisme.
La réforme, toute réforme, est la mort ou l'affaiblissement de la technocratie. Sa survie passe donc par l'inertie.
La haute administration... Elle est arrogante et s'illustre dans cette phrase entendue lors de l'arrivée de tout nouveau ministre : " Vous, vous êtes les trains, et nous, nous sommes la gare." La haute administration ne bougera pas pour une raison d'évidence. Toute réforme d'économie ou de simplification est une agression envers son essence.
C'est une constante historique : un nouveau président, ou un nouveau prince, impose son style, installe ses hommes, invente sa gouvernance.
Le pouvoir est existentialiste, il s'invente en marchant.
Je l'observe et je suis saisi par sa solitude, que j'imagine infinie à cet instant. Le rideau se lève sur son règne et aux yeux du monde entier il est "sans famille", il vit l'enfer. L'inhumaine distorsion entre l'éclatant bonheur public et l'abyssal malheur privé.
"Au fond, les grands politiques sont comme les grandes actrices, apparemment inabordables. Ils sont très seuls."
"Pour lui - Nicolas Sarkozy - la France n'était pas un bloc, c'étaient les "slides" de M. Buisson."
"Il faut avoir vu cela pour le croire, et se méfier à jamais des images pieuses que nous renvoient les médias, cette fabrique à émotions".