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EAN : 9782253262121
264 pages
Le Livre de Poche (06/12/2023)
3.42/5   49 notes
Résumé :
Que se passe-t-il quand le Peuple se met en rage, et veut faire tomber le Prince qui le gouverne?
C’est le thème de ce roman, Le Général a disparu.
Il nous fait vivre la fameuse disparition du Général de Gaulle, le 29 mai 1968 à Baden-Baden, comme un thriller haletant, heure par heure, dans la tête du Général, ainsi que des protagonistes ambitieux, assassins, ou clochards épiques, qu’on trouve dans la coulisse (Pompidou, Foccart, Jobert, Monnerville, M... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Le Général a disparu ! Soupire George Pompidou le 29 mai 1968 , cette exclamation restée dans l'histoire est reprise par Georges-Marc Benamou pour son livre sur l'entrevue de Baden.


Quelle impertinence !
Quand Georges-Marc Benamou écrit page 128 : Face au général Massu en poste à Baden, De Gaulle avoue, "et comme je me sens menacé en France ainsi que les miens, je viens chercher refuge chez vous". le monde de Massu alors vacille, quel coup..


Peut-on à l'égard du Chef de l'état faire preuve d'impertinence ?
User de cette pincée de culot qui doit déstabiliser un Président au moins quelques instants avant que celui-ci esquisse un sourire, c'est de l'impertinence amicale.
Mais pour le général de Gaulle l'impertinence pourrait évoquer un brin d'arrogance, une impolitesse mal venue.


Raconter cet épisode de la vie du général De Gaulle, l'homme du 18 juin 1941, est devenu par la malice du conteur un grand moment de lecture. Oui il faut rire de tout et savoir le faire des hommes ou des femmes que l'on admire ou que l'on déteste.
Avec Desproges, sachons désacraliser les statues sans les déboulonner.


Que Toto (Mme Massu) et compère le Goff un breton arrivent à réamorcer la pompe du coeur vaillant de, De Gaulle, est un moment d'histoire où la notion de fierté trouve une illustration insolite, puis galvanisante.
L'homme arrivé rouillé, désarticulé, épuisé, tel un naufragé sur la banquise, a repris sa taille normale, ou même quelques centimètres de plus à la stupéfaction de tante Yvonne qui devra rempiler ses valises de photos.


Pendant ce temps l'histoire ne chôme pas, Mendes, Mitterand, Monnerville, Pompidou, anticipent, sauf le retour du Général.

Massu a déjà percé la muraille, "vous êtes déjà mort puisque vous êtes rentré dans l'histoire", la messe commence à la télévision le 30 mai à 16h ; « j'ai un mandat du peuple , je le remplirai. »


la mise en scène est désopilante parfois, ne sachant ni la vérité des traits ni les confidences des acteurs, je me suis laissé bercer par toutes ces multiples réflexions et dialogues, honorables parfois, de mauvaise foi souvent qui illustrent le jeu subtil des escarmouches politiques.
Pas de femmes ? Si Toto et tante Yvonne, très actives et souvent déterminantes.
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Georges-Marc Benamou revient sur les évènements de Mai 68 et plus particulièrement sur les trois jours où « le général a disparu ».

Alors que la révolte gronde sur la France, que les étudiants sont dans la rue, les usines à l'arrêt, les services publics paralysés, les manifestants hostiles au pouvoir en place scandent des slogans anti De Gaulle : « Dix ans, ça suffit », le général annule le conseil des ministres et disparaît.

Tous les ministres, Pompidou en tête, le croient parti à Colombey pour tenter de trouver comment sortir de cette « chienlit», mais c'est une toute autre destination que prend l'hélicoptère présidentiel.
Dans le plus grand secret, le général « débarque » à Baden-Baden, chez le général Massu.

Passé la stupéfaction Massu et son épouse s'organisent pour accueillir au mieux ces hôtes pour le moins inattendus.

Georges-Marc Benamou décrit avec minutie la relation qui uni les deux hommes, basée sur la confiance, malgré leurs désaccords sur la question algérienne.

Si vous pensez lire un livre politique ennuyeux sur un évènement datant de plus de cinquante ans, détrompez-vous.
Cette lecture est passionnante, sans un instant d'ennui.
J'ai aimé la façon dont l'auteur décrit ce vieil homme qui a perdu ses illusions sur ces Français, à qui il a tant donné et qui l'abandonne.
Il y a des passages très émouvants où l'on ressent la peur et l'impuissance du général.
Le soutien discret de son épouse est exposé avec beaucoup de pudeur et de délicatesse.

J'ai choisi ce livre sans conviction, à la demande de mon compagnon non-voyant qui souhaitait que je le lui lise.
J'en ressors totalement conquise, ce récit est parfaitement documenté, mais également plein de tendresse que l'auteur réussit parfaitement à faire passer pour cet homme seul face au poids des décisions à prendre.

Merci à NetGalley et aux Editions Grasset.

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Dans « le Général a disparu » Gorges-Marc Benamou revient sur les évènements de mai 68 et plus particulièrement sur les trois jours durant lesquels De Gaulle s'est réfugié à Baden-Baden.

Alors que des milliers de personnes sont dans la rue et que la révolte gronde sur la France, De Gaulle quitte dans le plus grand secret le palais de l'Elysée et va se réfugier en Allemagne sur une base militaire française. Benamou décrit un De Gaulle vieillissant, chancelant et impuissant face à la contestation de la rue, car seul face au poids des décisions à prendre, alors qu'à Paris les intrigues fusent et chacun tente d'avancer ses pions.

A mi-chemin entre le roman et le documentaire, Benamou tente de faire revivre les journées de doute d'un chef d'Etat pathétique, humilié, dépassé par les évènements et qui ne comprends pas les raisons de ce déferlement haineux. La description de ce vieil homme, qui a perdu ses illusions, aurait pu être émouvante, mais le récit manque trop de souffle et de crédibilité car on ne sait pas ce qui est la réalité historique ou ce qui découle de l'imagination. Les dialogues sont peu intéressants et on s'ennuie vite.
La fin est carrément bâclée, elle a cependant le mérite d'annoncer la conclusion d'une lecture, somme toute, ennuyeuse.
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Il y a de cela exactement cinquante-et-un ans et deux mois au moment où j'écris cette chronique, autant dire le siècle dernier… La foule grondait, les étudiants désertaient les universités, les ouvriers leurs usines. La rue bruissait et les pavés volaient. En un mot, la France vacillait. C'est ce moment crucial de notre histoire que Georges-Marc Benhamou a choisi de nous raconter dans son dernier roman "Le Général a disparu".

Il nous relate l'instant où le Général de Gaulle décide, le 29 mai 1968 de partir à Baden-Baden sans en informer quiconque si ce n'est quelques très proches. A la manière d'un roman policier, grâce à un récit parfaitement documenté, l'auteur nous fait entrer dans la tête de cet homme face à son destin. Nous assistons ainsi aux intrigues de palais, où chacun tente d'avancer ses pions, et surtout à la descente aux enfers d'un "Grand homme" persuadé d'avoir agi pour le bien de son pays et qui ne comprend pas ce déferlement de rage.

J'ai aimé, beaucoup, ce roman que l'on pourrait presque qualifier de documentaire, et à plus d'un titre :

A cette époque, j'avais vingt ans, issue d'une famille gaulliste et éduquée par des parents qui brandissaient la valeur travail en étendard. Faire grève à leurs yeux étaient une infamie et ils avaient pour le Général une adoration sans borne. C'est dire si la période fut difficile. J'avais vingt ans, donc, et je dois l'avouer, guère d'intérêt pour la chose publique. de cette période, il m'en restait des bribes, des noms, des photos de presse mais du détail, je n'en savais trop rien. L'écrivain m'a permis de recoller les morceaux de cette révolution vécue de l'intérieur, certes, mais avec un regard dépourvue d'attention suffisante pour en comprendre l'essentiel. Il m'a donné à revivre ces moments difficiles aux côtés des acteurs, ce fut à la fois passionnant et particulièrement émouvant.

Je l'ai aimé aussi pour le portrait de ce grand Général, sûr de ses idées, sûr du bien-fondé des mesures prises, sûr de tout ce qu'il avait entrepris, sûr de ce qu'il devait refuser, qui tout à coup chancelle sous les coups de boutoir de ces "veaux" de Français prêts à le décapiter. "La dernière fois qu'il avait vu De Gaulle (c'est de Massu dont il s'agit), deux ans plus tôt, au moment de sa nomination à Baden, sa sortie du purgatoire, c'était le grand De Gaulle qui continuait à vouloir bouter les Anglais hors du marché commun, un Napoléon inspiré qui lui dévoilait les secrets de la sortie de l'OTAN, et les grandes manoeuvres de la planète." Et là, il avait devant lui, un vieillard, un vieux roi déchu. C'est un portrait tout en objectivité, poignant et touchant, où l'on voit l'homme de guerre se transformer petit à petit en un homme fatigué, usé, qui s'imagine "… Dans la baie de Kenmare…Et là j'aurai une haute ambition… Je tenterai d'être bibliothécaire, c'est le plus beau des métiers…" et ne sait plus à quel saint se vouer.

Je l'ai aimé encore pour son écriture simple mais brillante, élégante et précise qui facilite la lecture et donne un rythme saisissant à ces quelques jours pendant lesquels la vie de notre pays fut suspendue aux décisions d'un homme et a failli basculer dans l'horreur.

Un roman passionnant qui outre toutes ses qualités littéraires, historiques, politiques, m'a permis de rajeunir de cinquante ans.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Fin mai 1968, la grève étudiante a fait tache d'huile dans l'ensemble des facultés françaises, les usines sont à l'arrêt, Paris a connu plusieurs soirées d'émeutes très violentes, certaines villes de province également, l'essence vient à manquer, d'autres matières premières disparaissent des rayons. le pays est dans une situation quasi insurrectionnelle, d'autant plus que le 29 est organisée une manifestation par le PCF qui doit réunir près d'un million de personnes et les rumeurs les plus folles circulent autour de l'événement : des armes seraient distribuées et les communistes investiraient l'hôtel de ville. En résumé c'est véritablement la chienlit. le grand Charles est désemparé face une telle confrontation : que faire face à des étudiants qui rêvent d'un grand soir, d'ouvriers qui refusent une augmentation de 35 % ( !), et qui n'écoutent plus les discours du Sauveur, de l'Incarnation du pays. En plus l'entourage du Général s'est particulièrement ramollie et refuse la manière forte. Sans parler de Pompidou qui joue sa propre partition. le vieil homme est décontenancé et décide sur un coup de tête de partir à Colombey, son refuge, son havre de paix, et ce sans prévenir qui que ce soit. Et sans préciser qu'il fait d'abord un petit détour par Baden-Baden, rejoindre discuter avec un fidèle de toujours, le général Massu qui n'en demandait pas tant (il ne demandait rien d'ailleurs, sinon du calme en attendant la retraite). de cette rencontre, il n'existe pas de traces, sinon quelques témoignages indirects. Que s'est-il passé, que s'est-il dit exactement ? Toujours est-il que Charles de Gaulle reviendra juste après dans la capitale, remobilisé comme jamais et renversera la situation avec un discours de 4 minutes ! Georges-Marc Benamou, journaliste et historien, nous restitue non sans humour ces heures déterminantes de l'histoire récente de notre pays, que ce soit les doutes du grand Charles, les manoeuvres de Pompidou et consorts ou les arguments du légionnaire Massu, n'hésitant pas à bousculer l'homme qu'il admire tant. Écrit avec beaucoup de rythme, il nous décrit une situation invraisemblable et pourtant entièrement réelle.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
La caste des normaliens,
cette bande rivale avec à sa tête Pompidou, était responsable de la chienlit. Les ulmards étaient à l'origine de tout.
Ils avaient refusé le changement. Ils avaient salopé son ambition d'établir la sélection à l'université.
Ils ne veulent rien changer à leurs affaires, l'école, l'université, la sélection, car ils viennent tous de la rue d'Ulm.
Sartre et Pompidou même combat.
P 58
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Cette idée d'une France bistrotière, revenue à ses instincts,
le rebute plus que jamais, et le conforte dans sa décision.
Que la populace l'abandonne, après tout, c'est son affaire. Elle paiera.
Il ne reconnaît pas ces barbares à qui il avait offert un destin.
Comme disent les pompiers, devant l'inondation on évacue.
Page 89
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Il y aurait une limite "supportable" relative à chaque époque : il s'agit de la trouver.
Il s'emploie donc à trouver ce chiffre de "morts supportables".
Il se lance dans un savant et acrobatique calcul. Etablit une péréquation entre le nombre de tués, le charisme du chef et l'âge du régime politique.
Fixe un quotient au XX° siècle. Corrige le premier chiffre, forcément faramineux, par ce quotient du siècle.
Un chiffre sort, on ne sait comment, de ce calcul inspiré.
Deux cent morts. Deux cent morts, c'est le maximum acceptable pour lui, mais tout compris.
Il comptait dans ce chiffre la totalité des actions de reprise de contrôle du pays, à Paris et en Province.
Au-delà, ce serait un "carnage"; et il ne s'en remettrait pas. Au terme de ce parcours arithmétique, il se trouve un peu dépité.
"Deux cent morts ... Même de Gaulle ne peut se permettre plus, hélas".
Son "hélas" est sincère, désolé, clinique.
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Chapitre huit le cabinet noir.
Depuis le début de la crise, Foccart était en effet à la tête d'une petite armée de l'ombre, bricolée dans l'urgence et sur le pied de guerre.
Des anciens de la France libre, encore verts ;
une tripotée de barbouzes, ceux qui n'avaient pas été tués en Algérie par l'OAS ; les voyous de la bande de Jo Attla,
et quelques karatékas Viêt-cong recalés par la CIA.
page 51
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Pour la première fois, depuis trente ans qu’il avait à faire avec l’Histoire, les Français ne l’avaient ni entendu, ni suivi. C’était fini. Il les avait perdus.
 
La France sans lui, ce sera la fin de la France – il ne pouvait s’empêcher de le penser. Entre eux et lui, cela avait été une religion étrange, une fusion prédestinée, une passion. Et cette histoire extraordinaire avait pris fin sur les barricades, les usines à drapeaux rouges, dans les convulsions d’un peuple ingrat… Il les a répudiés, le sort en est jeté, mais il ressasse. Il redoute la France sans lui ; ce qu’ils appellent l’après-de Gaulle qu’il voit, lui, comme une nuit dangereuse. Il s’inquiète, non pas de sa mort, il s’en moque ; elle viendra bien assez tôt. Mais il pense au chaos après lui. La France, livrée à ses démons : les querelles, la médiocrité, le goût du panache, pas de l’effort ; ce syndrome de zizanie que Jules César et lui avaient diagnostiqué. Comme on le fait avec ses propres enfants, il avait souvent cherché, par-delà les montagnes du temps, le démenti qui viendrait le rassurer. Sans le trouver ; à chaque fois, il s’effraye de ces visions où la France se perd dans un monde hostile…
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