Citations sur Juste ton ombre (14)
Je comprends alors, les ombres n’ont pas de visage. Elles ne sont que des manifestations désincarnées de vies, des bribes. L’une d’elles essaie de saisir ma jambe gauche quand une lumière blanche aveuglante envahit les environs.
Les ombres sont parties, un doux silence m’accueille. Je pivote sur moi-même, tout le monde a disparu des urgences.
J’adore les études, vraiment. J’ai toujours été studieuse et passionnée par cela, mais s’il y a une matière que j’exècre, ce sont les mathématiques. À quoi ça rime ? Ces suites de chiffres interminables et ces théorèmes que jamais je n’utiliserai ? C’est du chinois pour moi !
La vie est ainsi faite, un sempiternel cercle infernal de moments atroces où on n'a qu'une envie : se laisser mourir. C'est sombre, je le sais, mais là, à ce moment, je n'arrive plus à voir la lumière.
...je terminerai juste par vous demander à vous, conducteurs, je vous en supplie, faites attention à vous. Outre le fait que vous mettez votre vie en jeu au volant, vous mettez aussi celles de vos proches dans la balance.
Nous nous enfermons dans une bulle impénétrable où le plaisir de notre union en est la règle.
Il embrasse une zone particulièrement sensible de mon cou. Un agréable et doux frisson me parcourt tout entière. Il descend sur mon épaule. Mon corps le réclame. Une violente, mais agréable, chaleur s’empare de mon ventre.
Je me retourne et m’empare de ses lèvres. Je veux qu’il ressente combien j’ai envie de lui, ici, là et maintenant. Peu importe la fête qui se passe sous nos pieds. Peu importe le monde qui nous entoure.
Je sens alors le désir pulser dans la moindre parcelle de mon être, de mon corps, de mon âme. Je veux me fondre en lui, tout partager avec cet ange. Je réalise qu’il est temps que je lui avoue ce noir secret qui me poursuit depuis la disparition de ma sœur.
Croyez-vous aux esprits, fantômes et autres revenants ? Non ? Comme moi jusqu’à présent alors. J’ai peut-être voulu me dire que cela n’existait pas par peur. L’inconnu et l’inexplicable sont toujours effrayants.
Ce que tu n’as pas compris, c’est qu’en la touchant, tu m’as aussi touché. On ne forme qu’une seule et unique personne. Il vaut mieux pour toi que tu l’oublies définitivement. Sinon, je te détruis.
C’est comme si elle avait vieilli de dix ans. D’habitude toujours apprêtée, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. D’impressionnantes valises aux reflets violacés alourdissent ses yeux verts, ses cheveux bruns coupés court sont tout désordonnés. Ce qui me frappe le plus, c’est sa posture ; j’ai l’impression qu’elle porte le poids du monde sur ses épaules. La danseuse classique s’est évanouie.
Ma petite maman, comment vas-tu pouvoir surmonter ça, pensé-je. Je ne sais même pas comment je vais le supporter moi-même.