AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'hypnose ou les portes de la guérison (25)

Le corps ne se contente pas d'être une enveloppe, un contenant, le symbole de notre unité, un carrefour, un réceptacle ; il est aussi doté d'un pouvoir de parole.
Non pas cette parole vocale que nous émettons dans le cri ou le discours.
Il est le lieu d'expression des non-dits, des inconcevables, des irrecevables, des inacceptables. Il est le relais des mots, des maux. Le langage courant ne s'y trompe pas. "J'en ai plein le dos...", "J'ai la tête prise...", "Cela me démange...", "J'ai le souffle court, les jambes coupées, un coup de poing à l'estomac..."
Le corps se fait métaphore pour nous parler à nous-mêmes comme s'il devenait un témoin, l'interlocuteur d'un discours intérieur. Utile pour nommer ce qui est innommable, tenter de partager, sans être nécessairement compris.
Commenter  J’apprécie          30
« Il fut un temps, raconte François Roustang, où les médecins faisaient tout autre chose que de quantifier. Ils avaient un rôle social, une présence, une forte intuition et implication personnelles. Si l’hypnose a tellement de succès aujourd’hui c’est parce que les médecins sentent que la médecine s’est déminéralisée, déshumanisée. Et l’hypnose vient combler ce manque. »
Commenter  J’apprécie          30
La souffrance provient donc d'un évitement de la réalité. Les efforts déployés pour la refuser causent la souffrance. Se placer en face, regarder les choses en face, ne pas fuir. Le piège serait de considérer ces formules d'un point de vue moral comme des reproches que l'on s'adressait. Entrer dans la réalité se fait sans émotion. La situation hypnotique aide à supprimer la culpabilité, le honte, les regrets et tout sentiment. Regardez une personne hypnotisée. Son visage est impassible. Il n'y a pas d'expression émotionnelle. La personne a rejoint une partie animale en elle qui s'accommode de ce qui est, sans émoi.
Commenter  J’apprécie          30
Il existe plusieurs façons d'aborder un patient. La méthode classique, médicale, consiste à établir un diagnostic en examinant le corps anatomique et parfois chirurgical du patient. Une autre façon d'intervenir se réfère au corps qui pense et qui ressent. Autrement dit, il s'agit d'établir un dialogue avec une personne pour laisser de la place à son discours et à ses sensations. C'est là le champ de l'hypnose.
Si elle a quelque efficacité thérapeutique-et c'est souvent le cas-, c'est parce qu'elle repose sur des concepts qui bouleversent radicalement les croyances et la manière habituelle de soigner.
Commenter  J’apprécie          30
"Le chemin est celui d'une recherche qui aboutit à l'impasse. Lorsque l'on a désespéré de trouver, la recherche s'arrête dans le désespoir, et c'est ce moment de désespérance qui permet l'illumination."
François ROUSTANG
Commenter  J’apprécie          20
Ce qui frappe quand on observe un patient qui souffre de douleurs ou de tourments, c'est l'appauvrissement, la rigidité, voire l'absence de mouvement qui caractérisent certains de ses comportements. Il ressasse son histoire inlassablement, au point qu'on le décrit alors comme obsessionnel. Ou bien encore il est agité, mais immobilisé dans un délire ou des hallucinations dont il ne parvient pas à sortir. On le présente alors comme dissocié de la réalité.
Nous retrouvons cette immobilité dans de nombreuses situations cliniques qui voient une personne arrêtée sur un événement traumatisant, sur un discours, sur une peur, sur une contracture musculaire, sur un rituel ou un comportement répétitif.
Commenter  J’apprécie          20
- Il y a donc plusieurs corps. Quelle est l'expression d'un corps douloureux ?
- Avant de définir ce que peut être un corps douloureux, il convient de se poser la question : quand sentons-nous avoir un corps ? Et comment le savons-nous ?
Seule l'expérience nous permet de répondre à cette question. "En effet, nous dit Balthasar Thomass, nous sentons notre corps seulement quand il lui arrive quelque chose : quand il est affecté, voire troublé, par une sensation. Faites-e, l'expérience ; asseyez-vous calmement et observez ce que vous sentez - et donc savez - de votre corps. Vous pouvez sentir une bouffée de chaleur, une démangeaison, une aigreur dans l'estomac, un filet de vent frais caresser votre nuque... Mais si rien ne vous trouble, vous ne sentirez rien. Vous sentez les affections de votre corps, ses réactions à son environnement, mais vous ne sentirez pas votre corps en lui-même!" Seule l'expérience va nous permettre de faire la distinction et la comparaison et c'est de cette comparaison que naît la sensation douloureuse mais aussi celle d'exister et de vivre.
Commenter  J’apprécie          10
Dans d’autres cas, un thérapeute me rapporte qu’il a dit à une dame qui était écrasée par son passé : « Ça appartient à votre histoire, pas à votre personnalité. » Autrement dit : « Laissez tomber votre histoire ; vous avez toutes les raisons de souffrir définitivement, alors laissez-la tomber. Aujourd’hui, tout va bien. » Se placer dans le présent a été le remède.
Quand un patient me dit avoir souffert pendant son enfance, il m’arrive de lui dire que « l’enfant a souffert parce qu’il était obligé de subir, mais l’adulte d’aujourd’hui a quitté cet environnement et peut se dégager du passé ». Après avoir décrit la situation et pour être suivie d’effet le thérapeute ajoute : « Maintenant, faites-le ! Installez-vous dans le présent ! »
Le patient quitte le conditionnel, l’intentionnel, pour passer à l’action dans le moment présent.
Commenter  J’apprécie          10
La condition pour changer, c'est d'abord de ne pas changer, nous dit François Roustang. C'est la première condition. Si l'on n'est pas dans la réalité telle qu'elle est, rien ne peut se produire comme changement. Cela nécessite la suppression de tous les préjugés et la prise en compte des faits. A cette femme, qui ne supporte pas que les hommes l'approchent, on aurait pu proposer une autre démarche : "Imaginez votre mari à côté de vous et attendez que vous supportiez sa présence..." C'était déjà trop pour elle. Quinze jours auparavant, j'avais tenté cette approche et c'était la panique totale comme si je voulais la forcer à quelque chose. Alors, je lui ai dit de ne rien tenter et de rester simplement en contact avec la réalité ; après nous verrions.
Commenter  J’apprécie          10
L'hypnose est un processus qui se déroule en plusieurs étapes oscillant, comme un balancier d'horloge, entre maîtrise et non-maîtrise, ce qui permet de bouleverser, de mélanger et de redistribuer les repères du patient.
Ce processus fonctionne de la manière suivante. Le patient est amené à quitter une position de contrôle grâce à des exercices qui lui "tournent la tête" et le font douter dans ses certitudes antérieures. Tous les exercices d'induction de l'hypnose, que ce soit au music-hall ou à l'hôpital, visent à provoquer cette confusion. La confusion est obtenue en immobilisant longtemps le regard sur un point, l'ouïe sur un son monotone, la pensée et l'attention sur un discours absurde et déstabilisant. Le patient quitte alors son activité de raisonnement et de logique. La recherche d'un contrôle étendu est une activité spécifique de ce qu'on appelait la névrose obsessionnelle. Elle est aussi à l'origine du comportement phobique.
La phase de confusion se définit par un flottement, une absence d'émotion et de volonté ; on se défait de son mode habituel de pensée. On lâche les commandes volontaires. On fait l'expérience de ses fonctionnements automatiques, non conscients. Les pathologies qu'on rencontre dans cette phase, si elle se prolonge trop longuement, sont par exemple les paralysies dites "de conversion", quintessence de la dissociation prolongée.
La phase suivante est un aboutissement ou une ouverture. Elle fait appel à l'imagination et à la créativité. La perception est élargie. Le patient se laisse ressentir ses sensations sans aucun contrôle. C'est une phase dangereuse. Si elle se prolonge, elle mène au délire, à des hallucinations. La clinique traditionnelle parle d'état dissocié pouvant générer des bouffées délirantes.
Savoir facilement quitter cette phase est un signe de souplesse et de bonne santé.
Le processus de l'hypnose est un va-et-vient entre ces différentes étapes où nous retrouvons tous les types de pathologies psychiatriques ainsi que les dyssomatisations qu'on appelle habituellement troubles psychosomatiques.
Les êtres humains se déplacent en permanence sur ce processus et ne doivent surtout pas et jamais s'arrêter. Un arrêt sur la phase de contrôle donne des obsessions et des phobies. Un arrêt à la phase de confusion donne des dépressions et des symptômes dissociatifs. A la phase d'ouverture, dite de veille généralisée, cela donnerait des délires, des hallucinations pré-psychotiques. Seul un mouvement permanent permet à la personne de trouver son équilibre.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (21) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Freud et les autres...

    Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

    3
    4
    5
    6

    10 questions
    439 lecteurs ont répondu
    Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}