Citations sur Les maîtres enlumineurs, tome 2 : Le retour du hiérophante (16)
Apprendre ce que votre cité a oublié, dit-il. Ce que les hommes de pouvoir oublient immanquablement, tout au long de l'histoire... Qu'on trouve toujours, toujours plus puissant que soi.
Un jour, pensa Sancia, je serai le genre de fille qui s'occupe de son amoureuse en permanence et de son travail quand elle n'a pas le choix, et non le genre de fille qui s'occupe de son travail en permanence et de son amoureuse quand elle arrive à grappiller deux minutes.
Je préfère risquer une vie de damnation pour la sauver, dit gregor, plutôt que l'abandonner et rester auprès de ceux qui m'ont damné.
Gregor Dandolo - Page 146
Vivre revient à mourir, mais lentement, très lentement.
Il est tellement plus profitable d'apprendre par soi-même, n'est-ce pas ?
- Apprendre quoi ? demanda Moretti en ravalant ses larmes.
- Apprendre ce que votre cité a oublié, dit-il. Ce que les hommes de pouvoir oublient immanquablement, tout au long de l'histoire... Qu'on trouve toujours, toujours plus puissant que soi.
Il est bien triste que pour réparer un monde monstrueux l'on doive devenir quelque peu monstrueux soi-même.
On ne peut pas contrôler l'innovation ! On ne peut pas structurer la manière dont les gens inventent ! Ce n'est pas comme ça que ça marche ! Créer et inventer est un processus laid, stupide, aléatoire et dangereux, à l'image de l'humanité. La plupart des trucs vraiment brillants que j'ai découvert l'ont été par pure coïncidence ! On ne peut pas imposer l'ordre à une chose qui est, dans les faits, le désordre incarné.
Vous tous... vous êtes des voleurs, n’est-ce pas ?
– Non, dit Gregor.
– Oui, dit Sancia.
– Parfois, dit Orso.
– Vous n’avez pas compris mon oeuvre. J’ai vécu très longtemps, Sancia. Et si j’ai appris une chose, à travers tous ces âges, c’est que l’humanité est habile à accoucher de délicieuses petites innovations… mais que toutes finissent par servir la cruauté, l’oppression, et l’esclavage. Même les plus simples se changent en armes. Prenez les fèves, par exemple.
– Hein ? Les fèves ?
– Oui. » Crasedes semblait savourer son récit. « Quelqu’un a rempli des sacs entiers de ces fèves, qu’on a mis sur le dos des soldats – et, soudain, l’on a disposé d’une infanterie très mobile qui n’avait plus besoin de faire de longues haltes pour manger, ni de piller les environs pour se sustenter, ni de cuisiner. Et grâce à cela, l’on a pu créer un royaume modeste mais agressif qui a su conquérir les pays voisins. Tout cela grâce aux fèves. »
« Agis avec compassion, chuchota-t-elle. Apporte la liberté aux autres. C’est ton truc, pas vrai ?
– Ouais, répondit Sancia. C’est juste qu’en temps normal, quand j’essaye de cambrioler une maison marchande, j’entre en douce ; je prends pas un foutu rendez-vous histoire de passer par l’entrée principale. »