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Une suite qui ne m'aura pas vraiment transportée contrairement au premier opus.
L'originalité dont faisait preuve le début de cette série, avec un système de magie bien expliqué et cohérent, des personnages intrigants et en toile de fond, une intrigue solide a totalement manqué dans cette nouvelle rencontre.
Trois ans après leur premier tour de force, la bande d'enlumineurs / arnaqueurs reprend du service suite au retour du hiérophante. Ca démarre bien et fort. L'auteur nous plonge directement dans l'action et le rythme se maintient sur un bon tiers du roman.
En revanche, j'ai trouvé le reste du roman assez ennuyeux. J'ai eu le sentiment que l'auteur reprenait la trame du premier en instillant quelques changements mineurs mais globalement, on n'avance pas beaucoup sur le fond de la saga.Le jeu de cache-cache avec le Hiérophante et la dualité Valeria / Cresedes m'ont quelque peu agacée.
Il m'aura manqué plus d'intrigues annexes, une plus grande exploration de la ville, de nouvelles rencontres et une diversité de tons chez les protagonistes.
Bref un poil déçue par cette lecture.
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A la fin du premier tome, nous quittions Tevanne après que Sancia, Gregor et leurs amis aient changé à tout jamais le destin de la cité.

En créant Interfonderies, une nouvelle maison marchande, Orso a eu la vie sauve. Il a également remis en question toute l'histoire sur laquelle reposait la vie de la cité jusqu'ici. le but de ce renouveau est de démocratiser l'art de l'enluminure et de concurrencer les maisons marchandes.

Les quatre comparses ont durement travaillé durant les années passées. Sancia est devenue enlumineuse et travaille avec Bérénice sur la création d'un nouveau seau.

Mais un problème se présente. Un hiérophante refait son apparition. Il ne s'agit pas de n'importe lequel, mais de Crasedes Magnus, le premier des hiérophantes et le plus puissant. de plus, il s'intéresse de très près à Sancia et à son don.

Ce deuxième tome nous entraîne sur les origines de l'enluminure. Un conflit de grande ampleur se prépare.

J'ai poursuivi avec plaisir ma lecture du deuxième tome de la trilogie des "Maîtres enlumineurs", tout juste sorti en librairie. Ce nouveau volet ne laisse aucun répit au lecteur, beaucoup d'évènements se produisent.

Nous basculons trois ans après le procès d'Orso et la création de la nouvelle maison. Sancia et Bérénice se sont rapprochées et ont pu travailler ensemble sur la conception et l'évolution de certains aspects de l'enluminure. Gregor est très affaibli depuis la bataille qui s'est produite et garde énormément de rancoeur vis-à-vis de sa mère. Orso prépare quant à lui un projet de grande envergure avec l'une des principale maison de la cité. Les personnages ont beaucoup évolué. Ils sont plus sûre d'eux et ont acquis plus de force et de réflexion. Orso est la tête pensante de tout ce petit monde. Il a des projets qu'il compte bien mettre en action très prochainement.

L'arrivée soudaine de Crasedes Magnus met l'équipe sous tension. Son retour se prépare et il faut le contrer car on s'attend au pire. Les hiérophantes sont de vrais mystères. Lorsqu'ils étaient encore en action, ils "amélioraient, déformaient et altéraient leur corps et leur âme par le biais d'horribles sacrifices humains rituels". Ils agissaient ainsi sur la mort, la réalité, le temps et avaient accès à des pouvoirs et privilèges puissants difficilement contrôlables. Crasedes Magnus était le pire d'entre eux. C'est celui qui a inventé la méthode. Une course à la survie de tout Tevanne s'installe. Il faut tout mettre en oeuvre pour contrer la force du hiérophante et protéger la cité.

Un très bon deuxième tome, très fourni en détail. J'ai beaucoup aimé le ton humoristique et sarcastique de l'auteur. On trouve beaucoup de dialogues, d'interrogations et de divulgations. Il y a de l'action tout au long de la lecture et ne cesse de s'accroître. Des secrets sont mis à jour. On remonte le temps sur les origines et les vieux combats. Les personnages gagnent en force et en stratégie. La fin est excellente et laisse présager un 3ème tome prometteur.

Une lecture entraînante, rythmée, pleine d'actions et de magie dans un monde fascinant.

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Trois ans après le tome précédent, Sancia et ses amis ont fondé une société dans les Communes (les quartiers populaires de Tévanne) pour démocratiser l'enluminure, et à terme détruire le pouvoir des maisons marchandes basé sur cette technologie magique.

Pour mémoire, la magie de cet univers repose sur l'enluminure, en réalité une succession de signes gravés sur des objets et qui leur donnent des ordres (le bois croit être de la pierre et devient aussi solide, une roue croit dévaler une pente et avance même en terrain plat) voire modifient la réalité, comme la gravité.

Mais Valeria, l'entité artificielle, prévient Sancia qu'un désastre se prépare : le premier des hiérophantes va être réveillé (les hiérophantes étaient les magiciens d'exception d'un lointain passé), et il arrive par bateau à Tevanne. Son but ? Provoquer une guerre dévastatrice contre Valeria, qui anéantirait la civilisation de Tévanne, comme dans les millénaires antiques où une guerre similaire avait détruit d'autres civilisations.

Sancia arrive avec ses amis en mer près du galion où serait le hiérophante. La mère de Gregor a sacrifié des esclaves pour son projet funeste de réveil du hiérophante, et nos héros arrivent trop tard car Crasedes — le nom de cet hiérophante mythique — a réussi à modifier le temps.

S'en suit une course-poursuite contre le temps, dans cette ville de Tévanne inspirée en partie de la Renaissance italienne et en partie de l'Antiquité — avec la thématique de l'esclavage qui revient en force.

La mécanique appliquée à la magie grandit encore d'un cran : nos héros ne sont pas dotés de pouvoirs surnaturels (seuls Crasedes et Valeria le sont) mais ont des talents acquis soit par l'enluminure de leur corps, soit grâce à une inventivité hors norme qui les pousse à créer de plus en plus de machines ou d'outils modifiant la réalité. C'est un des aspects les plus intéressants de cette magie : elle n'est pas absolue mais elle nécessite des enluminures et des sceaux pour fonctionner. L'invention de sceaux offre chaque fois de nouvelles possibilités, mais la bataille contre le premier des hiérophantes — l'inventeur de cette forme de magie — semble insurmontable.

Ne cachons pas, cependant, que les mécanismes mis en oeuvre sont parfois un brin complexes à comprendre pour le lecteur, à tel point que je me suis demandé si l'auteur suivait réellement une logique dans les rebondissements liés à la mécanique de son système de magie.

Quant aux personnages, si on suit l'évolution de nos héros, le plus intéressant est certainement la bataille d'idées entre Crasedes et Valeria, et leur propre vision de ce qui sauverait l'humanité. Ressort ici la thématique de la paix forcée, du contrôle des populations pour leur bien — rappelant certains régimes du monde réel — opposé à une humanité qui naturellement utiliserait les inventions pour prendre le pouvoir et faire la guerre. Nos héros doutent des objectifs réels des deux entités, doute qui accentue la complexité des enjeux.

La tension monte crescendo tout au long du tome, avec toute une ville prise dans les combats, jusqu'à la conclusion, qui annonce un tome 3 encore plus mouvementé.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Dans ma critique du premier tome, j'avais un peu disserté à propos du fameux « système de magie » :

Mais d'un autre côté, tout, dans le traitement fait par l'auteur de cette dimension, vise à remplacer le prisme de la magie par celui de la science :
- le vocabulaire : le mot magie n'est pas employé, non plus que son champ lexical. Plutôt que de « runes » (aux connotations druidiques et surnaturelles), on parle d' « enluminures », qui se réfèrent à tout un pan de notre histoire qui n'a rien d'imaginaire.
- Les acteurs : plutôt que d'une caste mystérieuse, crainte ou vénérée (les magiciens, druides, chamans), on parle d'enlumineurs : une profession comme une autre qui ne connaît que les secrets... industriels.
- La technique : celle-ci est décrite en long et en large, elle est rationalisée en étapes, en corps de métiers. En un mot, elle fait l'objet d'une science. Certes, une science que ne maîtrisent ni ne comprennent totalement même les meilleurs enlumineurs. En cela ce sont peut-être davantage des artisans.
- La société : l'exploitation de la technique d'enluminure transforme radicalement la société, la remodelant ainsi que son environnement. C'est une révolution industrielle, guidée par la science.

Bon, avec ce deuxième tome, j'ai aussi la confirmation de ce qui n'était qu'une intuition, à savoir que l'auteur a très clairement puisé son inspiration, non pas dans les secrets de l'enluminure du temps jadis, mais... dans le développement logiciel !
- L'enluminure est considérée comme une science, parfois un art. À la fois technique et intellectuelle, elle a naturellement généré toute une hiérarchie de corps de métiers. Elle est à l'origine d'une véritable révolution industrielle qui a transformé la société humaine, à tel point qu'un retour en arrière est devenu inenvisageable. Tout ceci décrit parfaitement bien la science informatique.
- Les enlumineurs sont évidemment les programmeurs. Ils gravent leurs symboles sur des plaques de cuivre ou des « cordes », tels les programmeurs qui tapent leurs lignes de code.
- « L'affirmation des injonctions » portées par ces symboles correspond à l'exécution des instructions codées dans les lignes de code.
- Les objets enluminés ont une surface limitée. Les enlumineurs se contentent donc d'y graver des symboles dont la définition se trouve sur un support de bien plus grande capacité : les « lexiques ». Cette séparation vaut aussi chez les programmeurs : les programmes sont généralement constitués d'appels à des fonctions externes, lesquelles implémentent le gros de la logique. On pense aussi à l'architecture client-serveur, les « lexiques » correspondant aux serveurs.

Le modèle étant posé, l'auteur a habilement puisé dans les concepts, les techniques et même les courants de pensée issus de l'informatique pour nourrir son « système » :
- La portée limitée des lexiques fait penser à la technologie Wifi, par exemple.
- « Forcer les injonctions », une activité prisée par nos héros, ressemblent beaucoup au hacking.
- Sur la fin, Valéria évoque une technique qui a tout de la « porte dérobée ».
- L'invention d'Orso, exploitée un peu trop souvent à mon goût, n'est autre que la technique de réplication.
- le pouvoir (ou la malédiction) de Gregor est directement calqué sur le concept de point de sauvegarde.
- Quand Crasedes commence à monopoliser les 300 lexiques de Tevanne, c'est du calcul distribué.
- La dernière partie voit l'avènement d'une entité très puissante, et c'est ici l'IA avec le concept de singularité qui est exploité.


Mais l'exemple le plus frappant est donné dès le début du roman : on y apprend comment Sancia et ses amis, trois ans après avoir fondé Interfonderies, souhaitent s'attaquer au système des brevets et à la concurrence industrielle entre les maisons marchandes. Une réification du clivage idéologique logiciels libres / logiciels propriétaires.

Une fois qu'on voit tout ça, c'est sûr, la prétention d'originalité du « système de magie » en prend un coup. Mais personnellement, je trouve la démarche très intéressante. La réalisation est réussie, et en se basant sur une science aussi établie que l'informatique, l'auteur s'assure de facto d'une cohérence d'ensemble. Aussi, le fait que l'informatique soit au coeur de notre société transparait forcément dans le roman, et explique sans doute la facilité avec laquelle on entre dans cet univers. Enfin, l'informatique regorge de concepts incroyables, ce qui fournit une excellente matière à exploiter.
Bravo donc pour avoir imaginé ces programmeurs de Tevante !


Mon ressenti sur ce deuxième tome est un peu moins bon que pour le premier.

Ce qui m'avait plu est définitivement enterré :
- J'aimais voir Sancia user de son pouvoir « limité », quand elle touchait son environnement pour faire parler les enluminures. C'était exploité de façon astucieuse dans de nombreuses scènes d'action du premier tome. La nouvelle Sancia ne fait plus dans la dentelle. Tout est devenu trop facile pour elle, et la tendance semble ne pas vouloir s'inverser...
- J'avais apprécié le personnage de Trevor pour son côté redresseur de tort et sa façon stylisée de se battre. Un vrai paladin ! L'auteur en a fait finalement une loque, un personnage vampirisé. Bon...

Et pour le reste :
- Les scènes d'action bien ficelées ont disparu.
- La romance entre Sancia et Bérenice, quoique loin d'être omniprésente, est mielleuse au possible.
- Sancia a perdu son leadership. On a maintenant une petite troupe bringuebalée à droite à gauche au fil des évènements. Tour à tour, chacun prend quelques initiatives, mais on sent bien c'est au petit bonheur la chance, selon ce qui se goupille bien avec la situation du moment. Globalement, ce sont les entités supérieures (hiérophante, créations ou autres) qui mènent la danse.
- Ces entités supérieures, d'ailleurs, provoquent une fuite en avant du niveau de « magie » que je regrette. Il n'y a plus de limites, et cela éclipse complètement la finesse des trouvailles pour les enluminures plus basiques.


Sur les nouveaux personnages :
- J'aime beaucoup le style de Crasedes. Un côté Magneto, clairement ! Doublé d'une partie des pouvoirs du professeur X...
- Valéria est ok. Un peu froide, mais cela va avec son personnage.
- La contrebandière est aussi ok, mais juste esquissée. Sans doute la verra-t-on davantage dans le tome 3.

L'intrigue principale est basée sur l'affrontement entre un Crasedes désigné comme le Mal absolu, et une Valéria qui se positionne comme le dernier rempart. le choc des titans. Très classiquement, chacun prétend être du côté de la justice et tente de convaincre la clique de l'aider. Ce jeu d'influence et de doute s'étale sur les 600 pages du roman, et malheureusement cela devient lassant.


Avec un Clef absent, un Gregor émasculé et un Orso dominé intellectuellement par son assistante et réduit au rôle de vieux grincheux au bon fond, l'auteur continue d'exploiter la veine du girl power, sans en faire quelque chose de particulier.


Outre les thèmes hérités de la science informatique que j'ai évoqués, on a toujours cette critique virulente du capitalisme.
S'y ajoute le très classique thème de la technologie (ici l'enluminure) : une chance ou un danger pour l'humanité.
Enfin, toujours très classique, une réflexion entêtante sur l'opportunité « d'assainir » la société : à quel prix et pour quel résultat ?

Ces grands thèmes omniprésents cimentent le récit et sont traités de façon volontairement manichéenne. Cela fonctionne très bien puisqu'on est dans de la Fantasy. À prendre avec les pincettes habituelles.


Pour finir, un petit mot sur l'écriture.
Le style est dans la lignée du premier tome. Pas le point fort du roman, mais très fluide, ce qui aide à venir à bout de ces 600 pages. J'ai éprouvé une certaine lassitude malgré tout : la clique des personnages ne cesse de bouger, subir, agir, réfléchir et... parler ! Globalement, le roman ressemble à une suite ininterrompue de dialogues, ce qui, avec la caractérisation particulière de l'héroïne, lui confère une tonalité Young Adult, qui plaira ou pas.
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Trois ans après leurs exploits du premier roman de la trilogie des Maîtres enlumineurs, Sancia et ses associés s'apprêtent à bouleverser (à nouveau) le monde de l'enluminure. Leur but : offrir au plus grand nombre des secrets conservés par les quatre grandes maisons. Ils ont donc mis au point un plan original et dangereux à souhait.

Pas le temps de souffler dans ces premières pages du Retour du hiérophante. Comme dans les films de James Bond, l'histoire commence par un morceau de bravoure, une bonne grosse scène d'action, avec cascades vertigineuses et enjeux décapants. Et ma foi, cela fonctionne bien. Robert Jackson Bennett nous replonge immédiatement dans son monde fait d'enluminures et d'objets aux consignes précises. Il nous permet de reprendre contact avec ses personnages : l'ancienne voleuse Sancia, qui peut lire les enluminures grâce à la plaque qu'on lui a insérée dans la tête ; son amoureuse, la brillante enlumineuse Bérénice, aux intuitions vives et puissantes ; Orso, l'enlumineur « maître » de Bérénice, plus ou moins à l'origine de la future révolution ; Gregor, l'ancien soldat rendu berzerk par l'adjonction, lui aussi, d'une plaque enluminée capable de le ramener à la vie (mais à quel prix ?). Cette petite bande s'est mise en tête de récupérer les secrets de l'une des grandes familles pour les mettre à disposition de tous les enlumineurs autonomes, qui, depuis la mise hors service de la Montagne, se sont multipliés. L'heure est à la révolte, à l'émancipation, loin de la tutelle forte et égoïste des enlumineurs établis.

Mais rapidement, cette révolution va passer au second plan, suite au retour du hiérophante (en voilà un titre qui correspond parfaitement à l'histoire du roman !). Rappelons que cet être, dont le nom est composé, entre autres, du grec « hiéros », qui signifie « sacré », est une sorte de dieu chez les enlumineurs. Un ancêtre capable de manier cette science au plus haut degré. Ils étaient censés avoir disparu depuis longtemps. Mais l'un d'entre eux, et pas le moindre, puisque ce serait Crasedes Magnus, le premier des hiérophantes, revient à bord d'un navire. Rapidement, on va comprendre qu'il n'est pas là seulement pour se promener dans les rues de la ville de Tevanne et faire du shopping. Il a un dessein, gigantesque, aux conséquences terribles pour les habitants de la cité. Sancia et sa clique vont, bien évidemment, se trouver sur son chemin. Mais elle ne sera pas seule. L'aide viendra de son cher « Clef », qu'on avait abandonné dans un sale état à la fin des Maîtres enlumineurs. Et de Valeria, l'être « magique », qui elle aussi était bien diminuée.
Et l'affrontement entre ces forces va devenir épique. Digne, d'une certaine manière, des kaijū eiga, ces films japonais mettant en scène des monstres formidables, usant de pouvoirs phénoménaux et causant des dégâts considérables parmi la population humaine. C'est un peu ce à quoi on assiste pendant une bonne partie du roman. Et c'est un peu le reproche que je pourrais faire à ce récit. Il me rappelle certains films d'action qui comportent une grande idée, étirée pendant toute la durée du film. Ici, Robert Jackson Bennett apporte de nouvelles dimensions, surtout sur la fin. Mais le milieu de son roman patine un peu, à mon goût et se montre trop prévisible. Je n'ai rien contre un bon affrontement entre méchants/gentils, mais celui-ci m'a paru un tantinet trop long.

Mais je n'ai pas boudé mon plaisir, car l'auteur américain a su, une fois de plus, en bon conteur, m'attacher aux personnages et me faire sentir inquiet au fur et à mesure de leurs aventures, de leurs mises en danger (définitives pour certains, hélas !), de leurs coups d'éclat, de leurs désillusions, de leurs inquiétudes. Mais aussi et surtout de leurs transformations. Car, une réussite de ce récit est justement, à mon goût, le sort réservé à certains. Attention, spoiler, d'où une couleur plus pâle afin de vous éviter une lecture imprévue de quelque chose que vous préférez découvrir par vous-mêmes. Sancia et Bérénice doivent fusionner, d'une certaine manière, afin de découvrir et pouvoir mémoriser certaines formules d'enluminure. Et cette fusion, qui va durer, donne naissance à un être aux réactions, aux sensations différentes et, ô combien, intéressantes. Et ce, d'autant plus, quand un autre personnage va intégrer le duo. Les réflexions sur l'individu, sans être d'une haute portée philosophique (on n'a pas le temps pour cela tant l'action prédomine), sont suffisamment riches pour donner envie de se pencher davantage sur la question.

Si le Retour du hiérophante (dont j'adore la couverture de Didier Graffet : le masque qui surplombe le navire est d'une finesse et d'une beauté remarquables) est un poil moins enthousiasmant que Les Maîtres enlumineurs, c'est avant tout parce que nous avons déjà découvert ce monde si riche de l'enluminure dans le premier volume et que l'effet de surprise est passé. Il n'empêche que la lecture de ce roman m'a été fort agréable et que j'en suis presque à regretter que ce cycle ne soit qu'une trilogie. Trilogie dont on espère le dernier tome, en V.O., au milieu de l'année prochaine. Vivement !
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À défaut d'être un roman inoubliable, sa couverture sera le joyau de ta bibliothèque.

Après la claque du tome 1, j'étais très impatient de me plonger dans sa suite, et en même temps une petite appréhension : tiendra t'il la comparaison ? Doute levé dès les premières pages, l'impression de chausser une vieille paire de baskets, nous sommes de suite chez nous. On retrouve avec plaisir nos 4 comparses qui vont jouer un sale tour à une des maisons.

Las, la suite est assez catastrophique, un empilement de missions qui ont l'air d'arriver comme un cheveu sur la soupe, mais n'étonne guère nos comparses : Sancia rêve du retour du hiérophante et vas y que je pars affronter le grand méchant, avec dans ma besace tout ce qu'il faut au moment opportun. le méchant est méchant, les gentils sont gentils, avec ce qu'il faut de doutes pour laisser éveiller un tant soit peu l'intérêt du lecteur. Les Maîtres enlumineurs était de l'orfèvrerie, intelligent, original avec une touche d'humour. Que s'est-il passé ? L'auteur a changé d'écrivain fantôme pour abaisser les coûts et augmenter son profit ? S'est-il demandé pourquoi faire de la qualité alors que les lecteurs du 1 vont se jeter dessus ? Les dialogues sonnent creux, parfois à la limite du ridicule. Tout y est gros, trop gros pour y croire réellement.

Bennett est-il benêt ?

Mais heureusement, l'amour, que dis je, l'AMOUR est là et peut tous nous sauver. (Bruit d'une personne se soulagent d'une remontée gastrique dans son organe buccale).
L'AMOUR d'une mère pour son fils
L'AMOUR de deux personnes
L'AMOUR pour son prochain
Mais quel curain de merde !
Une morale un peu binaire : Comprenons-nous, ouvrons les yeux et tout devient possible . (Bruit d'une personne se soulageant d'une remontée gastrique dans son organe buccal).

Heureusement, quelques bons moments parsèment. Les rôles de méchants et de gentils se révèle moins manichéen et une interrogation sur le pouvoir nait : Entre la peste et le choléra, que choisir ? Un but bienveillant vaut-il quelques malveillances ? La question fait tout l'enjeu de ce roman.

Déception donc à cette lecture, surtout par rapport au premier tome qui nous avait laissé entrevoir le meilleur. Lirai-je le tome 3 ? Oui, en espérant que l'auteur s'est sorti les doigts du cul.
Une seule chose a remporté ma totale adhésion : la couverture de Didier Graffet est splendide.
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Le premier tome des Maîtres Enlumineurs fut la grande surprise de ce début d'année pour moi. J'avais simplement tout adoré.
Ayant vu la sortie de la seconde partie, je me suis rué dessus... Persuadé que je ne serais pas déçu...
Grand mal m'en a pris. Cet opus est plus que décevant. le début est assez sympa, on reprend la même équipe pour une mission d'infiltration. Vraiment prenant. Après la mission, on apprend que les Dandolo veulent ressusciter un Hiérophante... OK pas de souci... Faut les empêcher avant minuit ? Ok on y va... Après cette mission, tiens maintenant faut récupérer Valéria, mais après il y aura une nouvelle mission et ensuite une autre...
Vous l'avez compris, les épreuves s'enchainent comme dans un jeu vidéo et c'est vraiment pénible.
Sur la magie, celle-ci est toujours intéressante mais l'auteur essaie de la complexifier à outrance et il y a beaucoup de baratin.
J'ai été très déçu de ce roman, qui n'est vraiment pas digne d'être la suite du premier roman, qui lui était grandiose.
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Après un premier tome remarquable qui mettait en avant des personnages bien construits, une intrigue palpitante et un système de magie astucieux, l'attente était forte envers ce second opus qui se déroule plusieurs années après les événements racontés dans « Les maîtres enlumineurs ». [Attention SPOILERS : si vous n'avez pas encore eu l'occasion de lire le volume précédent, je vous invite à passer directement au paragraphe suivant.] On y retrouve Sancia et ses acolytes à la tête de leur propre maison marchande, mais avec un mode de fonctionnement totalement différent de celui ayant cours jusqu'à présent à Tevanne puisque l'objectif n'est pas ici de développer secrètement de nouvelles enluminures pour assurer le prestige du clan, mais de faire progresser la discipline en démocratisant leur utilisation à l'ensemble de la ville, privée jusque là d'innovations majeures et dont les habitants vivaient donc dans des conditions misérables. Les autres maisons marchandes n'ont toutefois pas dit leur dernier mot, et la petite équipe d'Interfonderie doit faire face à quantité de nouveaux défis qui n'entament en rien leurs nobles ambitions. Celles-ci vont néanmoins devoir être mises en arrière plan en raison de la résurgence d'une très vieille menace sur le point de réduire à néant tous leurs projets : le retour du premier et du plus puissant des hiérophantes à Tevanne. Pour l'empêcher, Sancia, Bérénice, Orso et Gregor vont devoir faire preuve de beaucoup d'imagination afin de repousser plus loin encore les limites de l'enluminure, tout en tentant de percer les mystères de ses origines. Si le premier tome avait suscité chez moi un enthousiasme sans réserve, je serais en revanche beaucoup plus nuancée concernant ce deuxième volet qui, s'il reprend en partie les recettes du précédent, n'en accumule pas moins un certain nombre de défauts qui finissent par provoquer, si ce n'est l'ennui, du moins la lassitude du lecteur. Et la perte de l'effet de surprise concernant la découverte du système de magie imaginé par Robert Jackson Bennett n'est pas la seule raison qui explique les faiblesses de ce second tome.

Parmi les principaux bémols, on peut sans aucun doute mentionner un gros souci de rythme. En effet, alors que le premier volume était parvenu à maintenir un dynamisme constant, alternant efficacement entre scènes de tension et moments plus intimistes propres à mettre l'accent sur la personnalité des protagonistes, le récit se trouve ici plombé par un ventre-mou sacrément long qui, sans être totalement ennuyeux, n'en demeure pas moins très en dessous de ce à quoi l'auteur nous avait habitué jusqu'à présent. le second aspect responsable du manque d'attractivité de ce deuxième tome tient qu'en à lui à la surenchère à laquelle se livre Robert Jackson Bennett tout au long du roman par le biais du personnage de Crasedes, le fameux hiérophante. Super méchant pétri de bonnes intentions mais bien décidé à imposer son utopie par la force la plus brute, le personnage se révèle caricaturale et donne lieu, de part sa nature, à une débauche de scènes, certes spectaculaires, mais néanmoins très exagérées et surtout très redondantes. L'auteur a pris beaucoup de temps dans le premier tome pour nous expliquer le fonctionnement et les limites de son système d'enluminures, et là, soudainement, c'est comme si plus aucune règle n'avait cours : budget illimité, tout le monde fait ce qu'il veut ! Là où « Les maîtres enlumineurs » pouvait ainsi prendre des allures de roman d'espionnage, tout en finesse, « Le retour du hiérophante », lui, mise tout sur l'action la plus pure, devenant ainsi une sorte de blockbuster enchaînant les scènes de baston au cours desquelles le méchant peut faire étalage de ses pouvoirs presque illimités. Cette accumulation d'affrontements ne laisse que peu de temps aux personnages de se poser pour échafauder des plans ou réfléchir aux implications de ce qu'il vient de se passer, si bien qu'on a à plusieurs reprises l'impression de ne faire que survoler les enjeux qui étaient pourtant habilement exposés dans le premier tome.

En dépit de ces bémols qui sont venus doucher mon enthousiasme, ce deuxième tome est malgré tout loin d'être mauvais. On retrouve ainsi avec joie les personnages emblématiques du volume précédent, avec une attention particulière portée sur Gregor, guerrier taciturne dont la nature fait l'objet de nouvelles révélations, et Bérénice, la brillante apprentie d'Orso qui n'a visiblement pas fini d'étonner par l'ampleur de sa maîtrise de l'enluminure. Sancia, elle, occupe à nouveau le devant de la scène mais les révélations concernant son passé de même que son évolution psychologique sont évoquées de façon très marginale. Orso est lui aussi un peu mis sur la touche, ce qui est dommage dans la mesure où il s'agissait d'un des personnages les plus travaillés dans « Les maîtres enlumineurs ». L'auteur a également toujours le sens du coup de théâtre, si bien que l'intérêt du lecteur est constamment relancé par des rebondissements ou révélations qu'on n'avait pas vu venir (même si, cette fois, d'autres sont un peu plus prévisibles). Les nouvelles têtes qui font leur apparition ici sont pour leur part plutôt fades : Crasedes est, on l'a dit, trop caricatural, Valéria trop froide et Polina sous-exploitée, même si son intégration au récit laisse entrevoir d'intéressantes perspectives pour la suite. Car oui, il y aura une suite (qui n'est pas encore parue en VO), et, si l'arc narratif du premier tome prenait fin de manière satisfaisante, ce n'est absolument pas le cas ici puisque les dernières scènes relancent au contraire complètement l'histoire. Les pistes évoquées par l'auteur concernant la suite de son récit sont d'ailleurs assez prometteuses et c'est avec curiosité que j'attends de voir quelle direction prendra la série, en espérant toutefois qu'elle tiendra davantage du premier opus que du second.

Lecture en demi-teinte pour ce deuxième volet des aventures de Sancia et ses compagnons. Si l'univers et les personnages imaginés par l'auteur font toujours leur effet, la débauche de magie à laquelle se livrent les protagonistes pour combattre un méchant tout-puissant, de même que la multiplication à outrance de scène d'action et d'affrontement finissent par desservir le propos du roman qui perd alors en subtilité et en attrait. Qu'en sera-t-il de la suite… ?
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Après un premier tome qui fut un coup de coeur, j'attendais avec impatience cette suite qui annonçait en plus le retour du grand antagoniste de l'histoire. Si comme dans le premier tome, j'ai beaucoup aimé l'écriture archi dynamique de Robert Jackson Bennett, j'ai trouvé le déroulé plus classique et prévisible, peut-être parce que l'univers était déjà connu. Ainsi, j'ai passé un très bon moment de lecture, mais ce ne fut pas la claque surprenante des débuts.

Dans cette suite directe de l'oeuvre, nous retrouvons nos héros après les derniers événements, dirigeant maintenant l'Interfonderies qu'ils ont créée dans le but de démocratiser l'art magique de l'enluminure. Mais très vite, ils vont être dérangés dans leurs plans et ceux-ci vont leur échapper pour les emmener dans une aventure à cent à l'heure bien plus vaste où la mère de Gregor a rappelé à la vie un personnage longtemps oublié qui va venir semer le chaos dans la ville de Tevanne.

J'ai beaucoup aimé une fois de plus l'univers de la saga. Nous ayant présenté leur fonctionnement dans le tome précédent, l'auteur s'appuie tout du long sur les enluminures qui deviennent un élément du spectacle parfaitement maîtrisé pour le lecteur, mais toujours un élément de surprises, source de bien des rebondissements. C'est un élément phrase de l'histoire, tout comme la ville de Tevanne qui en est grande constituée. Cependant, le mystère étant tombé, cela ne revêt plus le même charme, je l'avoue et j'ai plus vu cela comme quelque chose ayant toujours été là, donc un peu banal.

Il en va de même pour l'aventure de ce tome. Bien que parfaitement rythmée, elle se déroule dans une ville, pour moi, bien moins mystérieuse qu'on début, ainsi ce fut plus le divertissement que le mystère qui ont alimenté mon plaisir de lecture et j'ai trouvé la lecture peut-être plus facile et moins profonde que la première fois. Je me suis totalement laissée porter par l'ensemble des événements, et en même temps sans le chercher, j'ai en général deviné ce qui allait se passer avant que ça arrive... C'est un peu dommage. Alors oui, c'est chouette d'avoir une écriture archi fluide et dynamique, mais un peu plus de noirceur et de profondeur, n'aurait pas été de trop pour nous surprendre aussi.

Du côté des personnages, j'ai aimé l'équilibre trouvé ici. L'auteur offre la part belle à chacun d'entre eux à un moment donné. Les possibilités offertes par l'arrivée de cet antagoniste sont parfaites pour redistribuer les cartes et remettre tout le monde en action. J'ai beaucoup aimé le duo féminin Sancia-Berenice de part ce que l'auteur offre en les jumelant. J'ai beaucoup aimé l'approfondissement de Gregor à travers les actions de sa mère et la révélation de leur passé familial. J'ai beaucoup aimé voir Orso participer autant à l'action et se mouiller. Seuls peut-être les personnages mystiques (Clef, Valeria et Crasedes) furent un peu difficile à cerner pour moi, manquant de matérialité parfois, mais le chemin tortueux que leur fait emprunter l'auteur fut très prenant à suivre, les mystères reposant sur leurs relations les uns avec les autres. Il y a une mythologie assez intéressante qui se dessine derrière eux et que j'espère voir encore plus développée dans le prochain tome.

L'aventure au sein de Tevanne et de ses alentours, elle, est présente non-stop et menée tambour battant. Il n'y a pas un moment où on s'ennuie ou où il y a un coup de mou. Ça s'agite et court dans tous les sens. Les cerveaux sont tout le temps en éveil pour tenter de comprendre ce qui se passe et d'empêcher Crasedes de réaliser son plan qu'on imagine forcément néfaste malgré ses dires. Les héros tentent de la contrecarrer avec plus ou moins de réussite pendant tout le tome, faisant preuve de beaucoup d'astuce et de réactivité. Chaque grande partie de l'histoire compte donc une grande manoeuvre en mettant le focus sur un ou plusieurs personnage alors, mais l'auteur parvient toujours à rebondir pour nous emmener plus loin et tenter de nous surprendre avec de nouveaux décors, de nouvelles révélations, de nouvelles possibilités. C'est très entraînant.

Alors oui, connaissant le décor et le système de magie, je n'ai pas été aussi soufflée que lors du tome 1. Oui, j'avais deviné depuis un moment ce qui se tramait et qui le tramait, mais ça n'empêche que cette lecture m'a totalement divertie, que j'ai eu l'impression de me retrouver devant un film d'action grandeur nature lors de nombreuses scènes grâce à la plume très visuelle de l'auteur. Donc malgré les petits défauts du titre, j'ai adoré ma lecture, l'univers, les personnages et leurs aventures et que j'en redemande, car l'auteur nous laisse littéralement en PLS à la fin de ce tome avec un sentiment de frustration très grand.

Les Maîtres Enlumineurs tient ainsi parfaitement sa promesse de série littéraire à grand spectacle avec un auteur qui maîtrise parfaitement son récit de bout en bout. Certes ce volet est plus léger et peut-être moins sombre et brumeux que le premier, mais il offre une excellente aventure, qui ouvre des portes pour une suite assez terrible s'il va au bout de son propos. On adore !
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En conclusion, je dois bien avouer que j'ai été déçue par ce second opus malgré un début plutôt réussi et prometteur. La faute en incombe à une partie centrale beaucoup trop longue (une coupe aurait peut-être été nécessaire), un personnage de « méchant » caricatural et des dialogues pas toujours très intéressants. Heureusement, la fin plus réussie donne envie de poursuivre avec le dernier tome et je me suis posée la question si Robert Jackson Bennett n'avait pas écrit le début et la fin en premier lieu puis avait complété son récit par la partie centrale? Bref, vivement la suite mais j'aurai probablement moins d'attente.
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