Vortex, tome 1 : Le jour où le monde s'est déchiré

Tout d'abord, merci à Babelio et Rouergue pour cette Masse Critique !
J'ai jeté cette fois-ci mon dévolu sur un roman "Dystopie jeunesse" comme on en a eu à la pelle depuis le succès d'Hunger Games.

Dès le début, j'ai été assez intrigué par le style d'écriture, et notamment par l'emploi de la conjugaison. Mais passée la phase d'adaptation, je n'y ai plus fait attention. Je pense surtout avoir été perturbé car je n'ai pas l'habitude de lire des traductions d'oeuvres germanophones.

Du coup, que dire de ce roman ? D'abord, qu'il est bon. Son succès fulgurant en Allemagne n'en fait aucun doute. L'histoire prend place dans un univers futuristique dans lequel des Vortex permettent à certains élus de se déplacer dans l'espace, mais pour certains également dans le temps, avec ce que ce scénario implique de contradictions, incohérences, etc. On s'en sort assez bien avec une explication de "ce qui se passe ou s'est passé est figé dans le temps, et si quelqu'un remonte le passé, il ne pourra qu'agir de façon à ce que la situation reste telle qu'on la connait dans le présent."
Évidemment, ça permet d'éviter de nombreuses incohérences, mais ça en donne néanmoins une grosse, qui met en péril tout le plan du méchant de l'histoire...

On ne répètera jamais assez qu'il est très difficile d'inclure des voyages dans le temps dans la fiction sans créer d'énormes paradoxes.

Sinon, au niveau de la structure, on est sur de la dystopie classique.
Tome 1 : Découverte de l'héroïne et de ses convictions, lente remise en question, rébellion et futile prise de position contre le pouvoir en place, érigé comme "grand méchant suprême". Très manichéen et peu subtil, mais qui convient à un roman jeunesse.

Aucune surprise dans le déroulement de l'intrigue. A la première rencontre entre personnages on sait d'avance comment la relation finira, cela ne fait aucun doute.

Le procédé reste cependant efficace car j'ai pu aller au bout de ma lecture sans trop lever les yeux au ciel ni me perdre dans des explications farfelues. (Autre point positif, j'imagine).

Alors non, ce roman n'est pas une révolution. Il n'invente rien (et n'en a d'ailleurs pas la prétention), mais il reste agréable à lire et je suis sûr qu'il conviendra à toute personne amatrice du genre.

Pour ma part, je verrai si je lirai la suite, mais je ne suis pour l'instant pas pressé.

Voici un roman dystopique young adult tout à fait "honnête" et prometteur.

Suite au Grand Amalgame, ouverture du vortex originel en 2020, qui a un peu chamboulé les lois de la physique, les vortex spatiaux sont monnaie courante et quelques élus sont en mesure de s'y déplacer : les Coureurs. Ce Grand Amalgame a également provoqué la mutation d'une partie de la population, qui a fusionné avec les éléments, leur donnant ainsi des pouvoirs : les Amalgamés.

Ca ne sonne pas si mal mais comme on est dans une dystopie, les "gentils humains" ont décidé que les "méchants Amalgamés" étaient dangereux et qu'il fallait absolument les parquer dans des zones et ne surtout pas se mélanger. Les Coureurs sont donc en charge de chasser les Amalgamés égarés ou dissidents pour les remettre dans les zones.

Elaine est donc une aspirante, qui s'apprête à être officiellement proclamée Coureuse. Elle l'a rêvé toute son enfance, depuis qu'une bande d'Amalgamés a tué sa mère devant ses yeux et qu'un Coureur l'a sauvée elle.

Mais le jour de la course d'examen, quelque chose déraille. Tout ne se passe pas comme prévu. Elaine, qui avait pourtant entendu le signal annonçant qu'un autre aspirant lui avait ravi la première place, traverse un dernier Vortex et se retrouve … quelques secondes avant la fin de la course, devant la ligne d'arrivée. Elaine, sans le vouloir, a réussi à courber le vortex dans l'espace mais aussi dans le temps.
Et c'est là que les ennuis commencent !

J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, en partie à cause d'un mauvais a priori sur le personnage d'Elaine qui me paraissait très stéréotypée : orpheline, ambitieuse, amoureuse du fils beau gosse – et arrogant- du directeur... Dès qu'elle commence un peu à réfléchir par elle-même et à douter, elle balaye tout ça d'un "peu importe" et continue à faire l'autruche, ce qui est assez frustrant. L'histoire d'amour aussi, est un peu maladroite, mais ne m'a quand même pas fait lever les yeux au ciel comme ça peut souvent être le cas. Mais je me demande si c'est vraiment nécessaire d'avoir une histoire d'amour à chaque fois que le personnage principal est une jeune fille ?

Malgré ces petits écueils, et une histoire sans réelle surprise, ce livre se lit très bien et j'ai même eu du mal à le lâcher à certains moments ! L'univers dystopique créé par l'auteure est vraiment intéressant et bien construit. Et Elaine n'est pas tout à fait aussi naïve que je l'avais cru au début. Toutefois il m'a manqué une réelle affinité avec les personnages.

Merci à l'opération Masse Critique et aux éditions du Rouergue pour cette découverte.

Un roman d'anticipation efficace, quoique un brin classique dans son déroulement (héroïne assez manichéenne qui découvre que la réalité du monde n'est pas celle qu'elle croit), des descriptions très visuelles qui permettent une immersion complète dans l'histoire...
Gros bémol pour moi (SPOILER) l'histoire d'amour assez niaise et prévisible, et le surnom de "Barbie" est juste d'un ridicule rarement égalé.
Dommage !