les magis-rats, les magis-rates
Jadis, du temps d'avant les exécutions dans les couloirs de la mort, dans le sud profond des Etats-Unis, on pendait les Noirs et on y mettait le feu. Aujourd'hui dans les centres-ville de la capitale de la France, on les étrangle socialement, pendus économiquement, et ils finissent brûlés vifs hommes femmes et enfants dans des logements de misère.
La banlieue aligne ses murs de prison. Les jeunes sont en bas des immeubles ou sur les parkings et attendent la Liberté. Ils ont le même espace que lorsque les prisonniers descendent en promenade dans les cours nichées au bas des bâtiments percés de fenêtres grillagées et barreautées. Aucune différence.
La liberté s'arrête où commence celle d'autrui ?
L’avocat général se sentait lésé, privé, frustré de sa victime. Quoi de plus beau qu’une victime à la barre. Une victime qu’on amène doucement à la haine et à la vengeance. Une victime qui rêve de toucher son loto pénal avant d’aller répandre son expérience dans un reality show. Une victime qui fait tout bien, qui pleure, qui revit ses traumatismes, qui dit la longue thérapie, qui existe, qui parle de résilience, qui historicise son parcours, qui fait des correspondances judicieuses, des liens psychologiques, des ponts sociologiques entre le passé et qui, comme le pape, est prête à pardonner mais bien évidemment après qu’une lourde condamnation enterre le monstre qui a osé ! (p. 140.)