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EAN : 9782748510621
106 pages
Syros (20/01/2011)
3.76/5   17 notes
Résumé :
A. H. BENHOTMAN
GARDE A VIE
" On l'avait baladé dans un épouvantable voyage. Il avait vu
des morts aussi, dont lui-même. Il avait traversé des miroirs avant d'être jeté les bras chargés de ce paquetage dans cette cellule qui ne lui appartenait pas, et qu'il devait partager
avec il ne savait qui. Cette cellule angoissante avec ce lit
unique, très inquiétant de n'être pas le sien. "
Hugues, arrêté en flagrant délit lors d'u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Hugues était dans le coup quand ils ont volé et crashé une voiture pour s'amuser. Mais il ne balancera pas le copain qui a eu cette idée. C'est quelqu'un de bien, Hugues, il est sérieux, attaché à sa maman, c'est pas un voyou. Les forces de l'ordre ne voient pas les choses de cette façon. Il va morfler le petit gars, même s'il n'a que quinze ans.

Garde à vue, flics sadiques qui ne lésinent pas sur les coups bas pour soutirer des aveux. Ou juste pour intimider, cela peut suffire pour faire réfléchir un gamin.
Puis détention. Pas de bol, Hugues partage la cellule d'un dangereux taré, qui l'humilie et l'asservit, menaces à l'appui.

Atroce, cette description de la prison où les codétenus peuvent être vos pires bourreaux, sous l'oeil indifférent des matons : "Déjà entre eux, ils sont sans pitié ! Pourquoi on se gênerait ?".
Atroce, ce système judiciaire et pénitentiaire qui encage des chiots fou-fous avec des pitbulls, au risque de les métamorphoser en chiens enragés ou de les détruire.

Superbe texte - fort, dérangeant, bouleversant, révoltant - parsemé de poésie.
J'ai un peu perdu pied dans les délires oniriques de la fin. Mais peu importe, je garderai l'essentiel en mémoire : un adolescent "pas mauvais garçon, juste un petit peu con, [trop] jeune pour la taule" (p. 13) qu'on pourrait enfermer (pour le remettre dans le droit chemin ? en protéger les honnêtes citoyens ? faute de structures plus adaptées mais plus coûteuses ?) et qui n'en sortirait pas. Ou n'en sortirait pas indemne, quoi qu'il en soit.

• Sur ce thème : 'Scènes de la vie carcérale' (Aïssa Lacheb), 'En chienneté : Tentative d'évasion artistique en milieu carcéral' (Bast)...
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Les jeunes ne savent rien et les vieux font semblant de savoir…
" La prison ? La première fois ? C'est la leçon !!!
La deuxième fois ? La punition...
La troisième fois ? C'est ta maison ! "
(Proverbe carcéral anonyme)
Hugues, 15 ans, se retrouve en garde à vue suite à une virée nocturne avec un copain. Après avoir volé une voiture pour faire du rodéo, ils ont été pris en chasse par la police. Son camarade, qui était au volant, a paniqué et une course poursuite s'est engagée. Ils ont frôlé à le toucher un passant, par bonheur sans gravité, mais ont fini leur trajectoire dans un abribus. Contrairement à son complice, Hugues, coincé par sa ceinture de sécurité, n'a pas pu prendre la fuite. Suite à une perquisition menée tambour battant dans son appartement, sous les yeux horrifiés de sa mère atteinte d'un cancer, il est transporté au poste de police pour y subir un interrogatoire. Il est reçu par un officier de police judiciaire qui lui explique la gravité de ses actes et le conjure, en vain, de donner le nom de son comparse. Puis il est mis en cellule pour passer sa première nuit dans le milieu carcéral... il va devoir mesurer les conséquences de cet acte fou et se confronter à la vie en prison et à ceux, parfois cruels, qui partagent son sort...
Mon avis : Ce roman noir nous emmène dans l'univers carcéral des prisons pour mineurs. L'auteur a lui-même connu la prison (dès l'âge de seize ans, où il purgera en tout dix-sept années en trois incarcérations) et l'on peut penser que c'est presque un témoignage de son expérience qu'il relate dans ce roman poignant qui fait froid dans le dos et qui ne peut que nous interpeller... En seulement cent six pages, on suit Hugues dans son épreuve, ses regrets, ses peurs mais aussi sa terreur face à son codétenu qui ne cesse de l'humilier et de le menacer. L'écriture est fluide et d'accès facile mais rend très bien l'angoisse du héros et les moments où il se tient face au gouffre, prêt à sauter. On en vient à s'interroger sur le bien fondé des méthodes d'incarcération des jeunes ainsi que sur leur devenir. « Entre réalité fantasmée et hyper-réalisme, une description implacable de ce qui n'est rien de moins qu'une machine à broyer les êtres vivants : la prison ». J'ai vraiment un coup de coeur pour cet ouvrage si fort, et un espoir aussi. Je ne suis pas sans savoir qu'il y a, en médecine, des traitements thérapeutiques et d'autres, tout aussi nécessaires, les traitements préventifs. Je ne peux m'empêcher d'espérer que cet ouvrage aura également un pouvoir préventif, dissuasif, sur ceux qui le liront.
Public : à partir de treize - quatorze ans mais peut aussi grandement intéresser un adulte .

Lien : http://noslivresnosemotions...
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Hugues s'est fait arrêter, la voiture qu'il a volé avec son copain a fini dans un abribus après une séance de rodéo. Son pote réussit à s'échapper, interrogé par la police, il refuse de le dénoncer. Il est mis en cellule où il rejoint un jeune homme nommé Jean qui lui en fait baver...

Ce séjour en prison est synonyme de descente en enfer pour le jeune Hugues, il découvre les "règles de vie" de l'univers carcéral. Rien n'est laissé de côté: violence, sida, suicide... le mélange entre le réel et l'onirique est savamment brouillé par l'écriture Benotman qui connait bien la prison puisqu'il y a passé une bonne partie de sa vie. Un roman qui parle des réalités de la vie à travers les yeux d'un adolescent. On a qu'une envie à la fin de ce livre, c'est éviter ce genre de réalité.
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Garde à vie, par Abdel Hafed Benotman
le livre que je viens de lire est très fort en violence, moralement et physiquement. le personnage de l'histoire, nommé Hugues, est en prison. Jean, un détenu qui partage la même cellule que lui, essaye de se suicider à un moment de l'histoire. de plus, Hugues a peur de Jean qui le menace de tuer sa mère. Tout ceci montre bien la violence de ce récit.
Cette histoire est racontée à la troisième personne et comporte beaucoup de dialogues.
Je n'ai pas aimé le style d'écriture: le personnage est à l'extérieur de l'histoire et le point de vue reste externe, ce qui ne permet pas de savoir les pensées du personnage. Cela est dommage. de plus je trouve aussi qu'il est difficile de se repérer dans ce récit: souvent, on ne comprend pas si le narrateur est toujours dans un rêve ou dans la réalité. C'est un livre entre réalités fantasmées et hyper-réalisme.
Mais certains aspects de l'écriture m'ont plu. Dans le texte on peut trouver des passages poétiques, rythmés comme les prisonniers pour crier leur peine et leur douleur. Ce "proverbe''en ouverture du livre, l'illustre bien: ''La prison? La première fois? C'est la leçon. La deuxième fois? La punition. La troisième fois? C'est ta maison. ''
J'ai beaucoup apprécié ces petits proverbes à chaque début de chapitre.
Enfin, ce livre donne envie de lire la suite, car elle s'inspire d'une histoire réelle. A travers ce livre, j'ai pu voir ce qu'il se passait en prison. On apprend beaucoup de nouvelles choses.
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Garde à vie est un roman court mais intense lu il y a quelques jours déjà et qui continue de raisonner dans ma tête tant il est bien écrit et suscite des émotions au lecteur.

Hugues et un de ses amis sont repérés au volant d'une voiture volée. Alors que son acolyte réussi à s'enfuir, Hugues est interpellé et conduit au commissariat pour y être interrogé puis très rapidement il est incarcéré et se retrouve en cellule avec un taulard endurci ... un véritable cauchemar commence alors pour ce jeune homme qui ignore tout du milieu carcéral et de ses codes.

L'écriture est fluide et on se laisse emporter par le conteur percutant qu'est Abdel Hafed Benotman. L'enfermement et la promiscuité oppressante y est parfaitement rendue, on se sent parfois enserré par ce roman noir tellement réaliste ou des thèmes forts y sont traités sans détours : drogue, sida, emprise, suicide, solitude...

L'auteur qui a lui même fait 15 ans de prison dénonce ici les travers de la prison, ses horreurs, sa violence sans jamais tomber dans le moralisme juste dans la réflexion...

Livre à partir de 13 ans selon la maturité de l'ado.

Lien : http://edea75.canalblog.com/..
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critiques presse (2)
Ricochet
20 février 2012
On lit ce roman très noir d’une traite et l’écriture, à fleur de peau, nous happe rapidement.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Lexpress
27 juin 2011
Un roman noir à lire d'une traite, comme un cri dans la nuit carcérale.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
L'auteur a choisi de tronçonner deux poèmes pour les mettre en tête de chapitre. Voici le second dans sa globalité :

LES ENFANTS QU’ON N’A PAS

Les enfants qu'on n'a pas
Nous mélangent des nuits
A faire naître des fruits
De velours et de soie
Nous envahissent le cœur
De cette tendre peur
Bleue ou rose en neuf mois
Les enfants qu’on n’a pas
Nous apprennent les mots
Qui bercent les berceaux
Où dorment des petits chats
Et descendent des greniers
Les fantômes des jouets
Oubliés de nos doigts
Les enfants qu’on n’a pas
Nous brisent à genoux
Quand coule sur une joue
Une larme de reine ou de roi
Nous humilient les yeux
Sur tous ces petits dieux
Qui crèvent sous nos pas
Les enfants qu’on n’a pas
Puisent dans nos regards
Comme des larmes d’espoir
Sur leur chemin de croix
Quand ils taisent un matin
Que celui du voisin
Est mort de faim de froid
Les enfants qu’on n’a pas
Prennent les rendez-vous
Des hospices de fous
Où nous sommes déjà
Nous glissent au coin des lèvres
Tous les prénoms de rêves
Étrangers à nos voix
Les enfants qu'on n'a pas
Il nous faut les attendre
Et pour mieux les comprendre
Aux autres ouvrir nos bras
En les aimant d'amour
Car ils viennent au secours
Des enfants qu'on aura
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L'auteur a choisi de tronçonner deux poèmes pour les mettre en tête de chapitre. Voici le premier dans sa globalité :

DANS MES RÊVES D'ENFANT

Dans mes rêves d'enfant la nature était belle
Mon père indifférent mit l'avion dans le ciel
M'effaçant l'arc-en-ciel
Dans mes rêves d'enfant la vie rebelle et fière
Mon père indifférent m'instruisit du contraire
En m'inventant les fers
Dans mes rêves d'enfant dieu était mon voisin
Mon père indifférent à genoux me fit nain
Face aux statuts des saints
Dans mes rêves d'enfant Ève restait l'indomptable
Mon père indifférent me la livra coupable
Entre mes doigts de sable
Dans mes rêves d'enfant la guerre s'armait de rire
Mon père indifférent faillit m'en faire mourir
De trop de souvenirs
Dans mes rêves d'enfant le temps comptait si peu
Mon père indifférent me le mit dans les yeux
A voir passer des vieux
Dans mes rêves d'adulte mes pères sont assassins
Le mien mourut inculte de n'en savoir rien
Son enfant dans le poing
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La cigarette, compagne du taularde jusqu'au bout et, jadis, jusqu'à l'exécution capitale. Le désir de téter autre chose que son pouce. De pouvoir pleurer en se piquant les yeux à la fumée ou, alibi, s'étrangler de toussotements en se raclant la gorge pour se purger de larmes. (p. 31)
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Un adulte projetait sur le temps, le futur. Un adulte savait qu'après le temps de peine il y avait un avenir quel qu'il soit puisqu'il y avait eu un passé quel qu'il fût. Un adulte possédait ce savoir-là juste du fait d'avoir une mémoire bien pleine de passé et de souvenirs. Un adulte pouvait distiller un souvenir par jour de peine, par nuit de mur. Il projetait soit une bonne bouffe, soit une belle fille, soit une naissance ou un décès. Un adulte avait du stock. Tandis qu'eux ? A seize ans ? Dix-sept et même dix-huit ans ? Que pouvaient-ils projeter ? Rien ou si peu qu'en un mois de cellule la prison épuisait tous les rêves.
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Cet avocat gigantesque le plongeant dans l'ombre de sa robe. Ce maître qui parlait de lui au pluriel en disant "les jeunes sacrifiés de la société de consommation". En plaidant de la pauvre bêtise banlieusarde à l'inculture communautariste via l'ignorance crasse des souches dites populaires. Il plaidait par l'insulte pour appuyer une circonstance atténuante. (p. 22)
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Videos de Abdel-Hafed Benotman (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Abdel-Hafed Benotman
Le 29 avril dernier, nous étions présents pour la deuxième édition de l'Offensive sur la Littérature Urbaine : Abdel Hafed BENOTMAN
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