" le bonheur c'est peut être quand tout reste a écrire"
- Mais qu'est-ce que vous avez, avec vos copines ? C'est fait pour être sincère, l'amitié, pas pour frimer !
- Venez on va danser ! s'agite Marieke.
- Oh ouaiiiiiis ! s'enthousiasment les trois autres.
Elles investissent la piste. Marieke et Jolène, aspirées par la musique, se trémoussent à s'en déchirer les vêtements. Judy et Antonia tentent de suivre la cadence.
Un, deux, trois, quatre sœurs. Qui se rejoignent pour onduler en duo. Se séparent pour des solos. Dont les corps rient.
Un, deux, trois, quatre sœurs. Qui se plient, se tordent, en mouvement rythmés. Dont les corps sautent, volent presque.
Un, deux, trois, quatre sœurs ne font plus qu'une.
- "Abuse pas, non plus ! C'est si douloureux ? demande Antonia en arrivant dans le salon.
- Atroce ! Ça me brûle dans le bas du dos et j'ai l'impression qu'une main est en train de chercher ses clés de voiture dans mon ventre... J'en ai des vertiges, ma soeur.
- A ce point ? Moi aussi, ça me fait mal, parfois. Surtout au début de mes règles.
- Pas autant qu'à moi !
- Haha, évidemment, même ta douleur est mieux que les autres !
- Mais non, je... Aïe-aïe-aïe, continue Jolène en se trémoussant comme un ver de terre.
(...)
- Qu'est ce qui se passe ? demande Judy, un torchon sur l'épaule.
- Quelqu'un a perdu ses clés de voiture." répond Antonia.
- Avoir des sœurs est une de mes grandes forces alors que, bêtement, j'ai souvent envié les enfants uniques.
Elle ne pensait pas que l'adolescence se traversait forcément dans la douleur, à grands coups de pied au cul...
L’autorité de la mère se loge dans ses cordes vocales : ses phrases fusent avec tant de ferveur qu’elles en deviennent palpables. Elles ricochent contre les murs, envahissent les chambres pour soulever le menton des filles et les rappeler à elle.