Evidemment, il déconcerte,
Simon Bentolila. Il y a cette énergie, ce rythme de son écriture, et aussi que ça n'est pas si clair que ça dans la tête de son narrateur. Au commencement, il est juste intrigué par les théories farfelues de son ami Pierre. Que rien n'est tel qu'il parait, qu'en dessous de chaque événement, il y a autre chose, des complots, des forces occultes. Il est intrigué, mais attiré aussi et inquiet. Ceux qui traquent les complots veulent aussi trouver des responsables. On sait qui ils visent en premier. L'antisémitisme n'est jamais loin. Mais tout de même, ça l'intéresse. Il y a un livre à écrire là-dessous. Un sujet. Alors le voilà embarqué. Pierre, puis Gonzague. Il y a dans le roman de vrais morceaux de bravoure, cette visite dans une communauté complotiste, car exemple, animée par Victor, qu'on appelle le baron perché, homme d'affaire avisé s'il en est, leader sur le segment de l'abri anti-antomique et de la base autonome durable. Car le complotisme, est un marché, un monde en fait. Alors on finit par s'y perdre un peu nous aussi. A force tout le monde devient bizarre, suspect, toutes les rencontres un risque de basculer. Les femmes portent des noms bibliques. Et il y a l'énigme de cette drogue, l'
illuminatine, qui exacerbe le sentiment du bizarre, révèle les failles, les incohérences dans la réalité. L'auteur n'a pas peur d'y aller franchement. Des végans récemment convertis qui se flagellent devant des ânes témoins, des salons de la dissidence ou s'affrontent les gourous virilistes. C'est délirant et ça reste plausible. L'auteur a beau en faire beaucoup. Sur ce sujet, la réalité exagère plus que lui.