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EAN : 9782226486486
256 pages
Albin Michel (23/08/2023)
3.17/5   26 notes
Résumé :
« L'Illuminatine produit la sensation de jouir tout à coup d'une vigilance à laquelle aucune intrigue ne résiste. »

Illuminatine : une drogue puissante qui a la particularité de faire saillir dans l'esprit du consommateur la vérité cachée, jusqu'à renverser tous les narratifs sur lesquels repose la société. Une véritable arme de guerre pour un groupe de survivalistes reclus dans un bunker au fin fond d'une forêt.

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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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La terre est plate
OU
tout fout l'camp.


Zut. J'ai oublié le nom du personnage principal. C'est vous dire.

Mais c'est quoi, cette histoire ? Un type, un peu très paumé, survivant de petit boulot en visite d'assistante sociale, veut écrire un roman sur le complotisme. Vous savez, la terre est plate, l'homme aux cheveux jaunes a gagné les élections, bon, voilà. Ça tombe bien, la plupart de ses copains en sont. Alors il explore, il recherche, pour écrire son truc.

C'est qu'il y a de la variété dans la biosphère complotiste. L'extrême de couleur brune ou noire, bien sûr. Ils se reconnaissent au rollmops allemand, sorte de salut hitlérien avorté. Les squatteurs, qui bricolent dans l'art graphique, genre ours empaillé doté de mamelles en caoutchouc et d'une verge en cristal. Faut ‘t mettre à la page. Un humoriste qui crache sur tout ce qui bouge, un ancien présentateur de télévision en disgrâce qui défend la cause animale, un politique à la petite semaine qui se cherche un créneau… Il y en a pour tous les goûts et tous les métiers. Autour de tout cela tournoie une volée de vautours, vendeurs d'accessoires, de cours et de stages, de livres et coachings en tous genres, même d'abris anti-atomiques pour les grosses prises. Et les trafiquants d'Illuminatine.

Alors, l' ”I”, comme on l'appelle, c'est la Rolls Royce des zappés du cortex frontal. Vous prenez un comprimé, vous voyez une pyramide Illuminati dans une formation d'oies. Vous en prenez deux, vous croyez que la Terre est plate. Trois, et vous êtes l'homme aux cheveux jaunes. Ah, c'est radical.

C'est ainsi que notre pauvre narrateur vire et chavire de groupuscule en festival, de squat en bunker et de whisky en comprimés d'I. Car il s'y met aussi. C'est sans doute pour cela que la dernière page du livre n'a pas de numéro : on est perdu, on coule… Ah zut ! Il a oublié de finir son roman…

Au fonds, c'est un récit farci d'humour noir, un peu caricatural (?), sans prétentions à l'explication ni au jugement. Après avoir vécu la crise Covid, et ce qui s'est passé sur internet pendant cette période ( on aura trouvé d'autres chats à fouetter entre - temps ) je le trouve salutaire, amusant; avec juste ce qu'il faut de piquant. C'est un premier roman, voyons la suite.




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Evidemment, il déconcerte, Simon Bentolila. Il y a cette énergie, ce rythme de son écriture, et aussi que ça n'est pas si clair que ça dans la tête de son narrateur. Au commencement, il est juste intrigué par les théories farfelues de son ami Pierre. Que rien n'est tel qu'il parait, qu'en dessous de chaque événement, il y a autre chose, des complots, des forces occultes. Il est intrigué, mais attiré aussi et inquiet. Ceux qui traquent les complots veulent aussi trouver des responsables. On sait qui ils visent en premier. L'antisémitisme n'est jamais loin. Mais tout de même, ça l'intéresse. Il y a un livre à écrire là-dessous. Un sujet. Alors le voilà embarqué. Pierre, puis Gonzague. Il y a dans le roman de vrais morceaux de bravoure, cette visite dans une communauté complotiste, car exemple, animée par Victor, qu'on appelle le baron perché, homme d'affaire avisé s'il en est, leader sur le segment de l'abri anti-antomique et de la base autonome durable. Car le complotisme, est un marché, un monde en fait. Alors on finit par s'y perdre un peu nous aussi. A force tout le monde devient bizarre, suspect, toutes les rencontres un risque de basculer. Les femmes portent des noms bibliques. Et il y a l'énigme de cette drogue, l'illuminatine, qui exacerbe le sentiment du bizarre, révèle les failles, les incohérences dans la réalité. L'auteur n'a pas peur d'y aller franchement. Des végans récemment convertis qui se flagellent devant des ânes témoins, des salons de la dissidence ou s'affrontent les gourous virilistes. C'est délirant et ça reste plausible. L'auteur a beau en faire beaucoup. Sur ce sujet, la réalité exagère plus que lui.
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Illuminatine est un roman qui ne laisse pas le lecteur insensible. Satire littéraire n'épargnant aucune fraction, ce livre se donne pour ambition d'ausculter les méandres de la pensée conspirationniste et certains travers de notre époque. L'art, l'amour et la foi y tiennent une place fondamentale, comme le lieu de l'ultime salut. le roman est tenu par une principale intrigue haletante : le narrateur parviendra-t-il à écrire son roman sur le grand mal de notre époque, alors que l'illuminatine, la drogue conspirationniste, ravage tout et le touche jusque dans son intimité (la femme qu'il aime, une artiste marginale, sombrera elle aussi dans la dépendance à l'Illuminatine).
Un livre d'anticipation, qui évoque notre époque, et dont la lecture paraît plus que nécessaire en ces temps de résurgence de l'antisémitisme en France.
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"Pierre avait des idées farfelues" voici la première phrase que tape notre narrateur en vue d'écrire un roman. Jeune égaré, il va et vient auprès de groupes différents, il aime aller voir Pierre, complotiste chevronné et consommateur d'illuminatine, la drogue du futur qui vous ferait voir le monde comme il est vraiment.
Pour son premier roman, Simon Bentolila fait dans l'anticipation et traite au travers de l'illuminatine un cas de société : le complotisme. Avec de l'humour et un peu de nostalgie, il sonde les partis politiques et la jeunesse de plus en plus extrême. J'ai passé un bon moment, cependant je ne pense pas que ce livre fera rire tout le monde!
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Le lamantin a besoin d'une eau claire pour survivre. Il passe beaucoup de temps à manger et à dormir. Son chant a inspiré la légende des sirènes.
Celui qui se lamente a besoin de ressasser les eaux troubles de la fabrique des médias et s'écoeure des refrains qu'il ne peut s'empêcher de remâcher.
Dans ce jeu du chat et de la souris ceux qui exploitent ce goût pour la surinformation ne sont bien sûr pas innocents mais auraient, quelque part, tort de ne pas en tirer profit.
Simon Bentolila semble bien frayer avec les adeptes lamenta-sionistes (très mauvais jeu de mots pour le mur des lamentations, respectable en ce qu'il est vraiment) pour mêler son érudition et son humour à l'analyse piquante de tendances pseudo intellectuelles succombant à l'ingestion physique et mentale de tous les produits nocifs.
On peut se flatter de vivre comme le lamentin, bénéficiant d'une relative longévité en ne privilégiant pas l'attention aux bruits de surface.
Et, sur les conseils de Shakespeare, dans la citation ci-dessous, on peut faire d'autres choix que de s'agiter vers des filets écrans : "Le temps est très lent pour ceux qui attendent, très rapide pour ceux qui ont peur, très long pour ceux qui se lamentent, très court pour ceux qui festoient. Mais, pour ceux qui aiment, le temps est éternité."







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critiques presse (1)
RevueTransfuge
25 juillet 2023
Illuminatine, premier roman de Simon Bentolila, ou l’antidote contre tous les délires du moment.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je suis venu faire l'annonce d'un projet démocratique expérimental...
- Que voulez-vous dire par là ? demanda le directeur du journal.
- Une vision révolutionnaire. Pas une utopie, non. Au contraire, une topie. Les votants y choisiraient une ligne politique saisonnière , avec deux pôles qui se succèderaient , pivoteraient comme les rois en miroir d'une carte. Deux fois dans l'année,.Oui, c'est cela.L'hiver, ou plutôt à la période la moins chaude, le gouvernement opterait pour une politique droitière, avec un pic en février. Tandis que, disons de juin à novembre, à gauche toute ! De gauche l'été, de droite l'hiver, avec une phase de transition centriste au cours des demi-saisons. Un peu comme les règles de stationnement à alternance bimensuelle. A gauche. A droite.
- Tout dépend d'où l'on se positionne, fit remarquer l'interviewer.

(p.115)
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Pierre poussa un râle de satisfaction. Il ne s'agissait de rien de moins que de la fameuse Illuminatine. Cette substance illicite était composée d'une molécule de THC modifiée de manière à décupler son effet psychédélique et à perturber davantage la capacité à dissocier le banal de l'exceptionnel. mais aussi d'extraits de morphine pour atténuer l'éffet d'anxiété du cannabis, et surtout,d'une troisième composante essentielle, la philactine, dont le secret de fabrication demeure inviolé.

(p.72)
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Au-dessus de la grande porte battante triomphaient, gravés sur une plaque de métal, ces mots bien de notre époque : " Ici sont exlus les propos sexistes, machistes, homophobes, misogynes, transphobes, mégenrants, racistes, xénophobes, gigantesques-remplacistes, islamophobes, arabophobes, négrophobes, âgistes, validistes, capitalistes, colonialistes, nationalistes, spécistes, faisant montre de complaisance avec l'une ou l'autre de ces catégories de haine, ou tout propos leur ressemblant, et tout ce qui relève de près ou de loin du fascisme."

(p.128)
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Comme Pierre, Gonzague était anarcho-nationalisto-capitaliste - ne me demandez pas ce que cela veut dire . C'est le premier qui avait converti le second au dogme . Mais, contrairement à Pierre qui était né anar de droite, ce fils d'ouvrier avait été encarté au parti communiste. dans une autre vie.

(p.49)
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Bref; c'est dans cette disposition que je commençai à questionner mon identité. Mais à bien y refléchir, je dirais que Juifs, nous le sommes doublement, nous les goyim de mère. Si vous n'êtes pas convaincu, demandez au mouton et au loup comment chacun compte s'occuper du mouton noir.

(p.24)
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Vidéo de Simon Bentolila
Simon Bentolila nous raconte l'écriture de son premier roman "Illuminatine"
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