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La terre est plate
OU
tout fout l'camp.


Zut. J'ai oublié le nom du personnage principal. C'est vous dire.

Mais c'est quoi, cette histoire ? Un type, un peu très paumé, survivant de petit boulot en visite d'assistante sociale, veut écrire un roman sur le complotisme. Vous savez, la terre est plate, l'homme aux cheveux jaunes a gagné les élections, bon, voilà. Ça tombe bien, la plupart de ses copains en sont. Alors il explore, il recherche, pour écrire son truc.

C'est qu'il y a de la variété dans la biosphère complotiste. L'extrême de couleur brune ou noire, bien sûr. Ils se reconnaissent au rollmops allemand, sorte de salut hitlérien avorté. Les squatteurs, qui bricolent dans l'art graphique, genre ours empaillé doté de mamelles en caoutchouc et d'une verge en cristal. Faut ‘t mettre à la page. Un humoriste qui crache sur tout ce qui bouge, un ancien présentateur de télévision en disgrâce qui défend la cause animale, un politique à la petite semaine qui se cherche un créneau… Il y en a pour tous les goûts et tous les métiers. Autour de tout cela tournoie une volée de vautours, vendeurs d'accessoires, de cours et de stages, de livres et coachings en tous genres, même d'abris anti-atomiques pour les grosses prises. Et les trafiquants d'Illuminatine.

Alors, l' ”I”, comme on l'appelle, c'est la Rolls Royce des zappés du cortex frontal. Vous prenez un comprimé, vous voyez une pyramide Illuminati dans une formation d'oies. Vous en prenez deux, vous croyez que la Terre est plate. Trois, et vous êtes l'homme aux cheveux jaunes. Ah, c'est radical.

C'est ainsi que notre pauvre narrateur vire et chavire de groupuscule en festival, de squat en bunker et de whisky en comprimés d'I. Car il s'y met aussi. C'est sans doute pour cela que la dernière page du livre n'a pas de numéro : on est perdu, on coule… Ah zut ! Il a oublié de finir son roman…

Au fonds, c'est un récit farci d'humour noir, un peu caricatural (?), sans prétentions à l'explication ni au jugement. Après avoir vécu la crise Covid, et ce qui s'est passé sur internet pendant cette période ( on aura trouvé d'autres chats à fouetter entre - temps ) je le trouve salutaire, amusant; avec juste ce qu'il faut de piquant. C'est un premier roman, voyons la suite.




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Evidemment, il déconcerte, Simon Bentolila. Il y a cette énergie, ce rythme de son écriture, et aussi que ça n'est pas si clair que ça dans la tête de son narrateur. Au commencement, il est juste intrigué par les théories farfelues de son ami Pierre. Que rien n'est tel qu'il parait, qu'en dessous de chaque événement, il y a autre chose, des complots, des forces occultes. Il est intrigué, mais attiré aussi et inquiet. Ceux qui traquent les complots veulent aussi trouver des responsables. On sait qui ils visent en premier. L'antisémitisme n'est jamais loin. Mais tout de même, ça l'intéresse. Il y a un livre à écrire là-dessous. Un sujet. Alors le voilà embarqué. Pierre, puis Gonzague. Il y a dans le roman de vrais morceaux de bravoure, cette visite dans une communauté complotiste, car exemple, animée par Victor, qu'on appelle le baron perché, homme d'affaire avisé s'il en est, leader sur le segment de l'abri anti-antomique et de la base autonome durable. Car le complotisme, est un marché, un monde en fait. Alors on finit par s'y perdre un peu nous aussi. A force tout le monde devient bizarre, suspect, toutes les rencontres un risque de basculer. Les femmes portent des noms bibliques. Et il y a l'énigme de cette drogue, l'illuminatine, qui exacerbe le sentiment du bizarre, révèle les failles, les incohérences dans la réalité. L'auteur n'a pas peur d'y aller franchement. Des végans récemment convertis qui se flagellent devant des ânes témoins, des salons de la dissidence ou s'affrontent les gourous virilistes. C'est délirant et ça reste plausible. L'auteur a beau en faire beaucoup. Sur ce sujet, la réalité exagère plus que lui.
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Illuminatine est un roman qui ne laisse pas le lecteur insensible. Satire littéraire n'épargnant aucune fraction, ce livre se donne pour ambition d'ausculter les méandres de la pensée conspirationniste et certains travers de notre époque. L'art, l'amour et la foi y tiennent une place fondamentale, comme le lieu de l'ultime salut. le roman est tenu par une principale intrigue haletante : le narrateur parviendra-t-il à écrire son roman sur le grand mal de notre époque, alors que l'illuminatine, la drogue conspirationniste, ravage tout et le touche jusque dans son intimité (la femme qu'il aime, une artiste marginale, sombrera elle aussi dans la dépendance à l'Illuminatine).
Un livre d'anticipation, qui évoque notre époque, et dont la lecture paraît plus que nécessaire en ces temps de résurgence de l'antisémitisme en France.
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"Pierre avait des idées farfelues" voici la première phrase que tape notre narrateur en vue d'écrire un roman. Jeune égaré, il va et vient auprès de groupes différents, il aime aller voir Pierre, complotiste chevronné et consommateur d'illuminatine, la drogue du futur qui vous ferait voir le monde comme il est vraiment.
Pour son premier roman, Simon Bentolila fait dans l'anticipation et traite au travers de l'illuminatine un cas de société : le complotisme. Avec de l'humour et un peu de nostalgie, il sonde les partis politiques et la jeunesse de plus en plus extrême. J'ai passé un bon moment, cependant je ne pense pas que ce livre fera rire tout le monde!
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Le lamantin a besoin d'une eau claire pour survivre. Il passe beaucoup de temps à manger et à dormir. Son chant a inspiré la légende des sirènes.
Celui qui se lamente a besoin de ressasser les eaux troubles de la fabrique des médias et s'écoeure des refrains qu'il ne peut s'empêcher de remâcher.
Dans ce jeu du chat et de la souris ceux qui exploitent ce goût pour la surinformation ne sont bien sûr pas innocents mais auraient, quelque part, tort de ne pas en tirer profit.
Simon Bentolila semble bien frayer avec les adeptes lamenta-sionistes (très mauvais jeu de mots pour le mur des lamentations, respectable en ce qu'il est vraiment) pour mêler son érudition et son humour à l'analyse piquante de tendances pseudo intellectuelles succombant à l'ingestion physique et mentale de tous les produits nocifs.
On peut se flatter de vivre comme le lamentin, bénéficiant d'une relative longévité en ne privilégiant pas l'attention aux bruits de surface.
Et, sur les conseils de Shakespeare, dans la citation ci-dessous, on peut faire d'autres choix que de s'agiter vers des filets écrans : "Le temps est très lent pour ceux qui attendent, très rapide pour ceux qui ont peur, très long pour ceux qui se lamentent, très court pour ceux qui festoient. Mais, pour ceux qui aiment, le temps est éternité."







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Sans entrer dans le détail ni l'étude des différentes théories du complot, ce roman nous autorise à rire des discours paranoïaques parfois ridicules et souvent dangereux. le ton se veut léger, on reconnaît certains personnages publics décrits dans leurs travers, on s'amuse des situations mises en place et de la psychologie des personnages. La description du monde du travail, précaire, ou des contradictions humaines est très juste. Un livre que j'ai aimé parce qu'il est bien écrit, juste et divertissant.
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Cest un livre que j'ai lu entre deux et qui m'a beaucoup plu. Plus que l'histoire dont le thème ne me séduisait pas a priori, j'ai beaucoup aimé le ton du narrateur et l'univers du personnage principal. L'écriture est fluide et belle. Cest apparemment un premier roman, premier roman très réussi.
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Un roman à clef qui m'a parfois laissée sur le bord de la route ne comprenant pas toujours les références auxquelles il fait allusion. Il y a des trouvailles géniales et une belle description de l'univers des complotistes, mais par moment ça part dans trop de sens différents et l'intérêt pour les aventures du personnage principal s'émousse un peu.
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Un premier roman sarcastique sur le complotisme, avec une belle galerie de portraits de personnalités contemporaines reconnaissables sous les noms donnés par l'auteur.
Le narrateur cherche seulement à s'infiltrer dans ce milieu complotiste, mais sortira-t-il indemne de toutes ces théories paranoïaques?
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Au début, on sourit...malgré ses imparfaits et passé simple terriblement vieillots, puis on s'ennuie. J'ai arrêté à la chatte géante du consentement, j'avais trop l'impression de perdre mon temps et que je ferai mieux de m'accrocher au marie claire Blais que je suis en train de lire "Une réunion près de la mer". Simon Bentolila se veut critique des travers de notre temps, je ne crois pas à sa méthode. Heureusement, je n'avais pas acheté son livre, mais emprunté à la bibliothèque. Les éditeurs devraient se méfier pour éviter de nous dégoûter de la lecture.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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