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Critique de Bazart


Tout premier roman de cette rentrée de l'hiver littéraire 2020 que l'on chronique, et on commence par un (très) court mais (très) joli roman.

Il est l'oeuvre de Rachid Benzine, connu comme enseignant, islamologue et chercheur associé au Fonds Ricoeur et auteur de nombreux essais dont le dernier est un dialogue avec Delphine Horvilleur, Des mille et une façons d'être juif ou musulman (Seuil) et d'une pièce de théâtre, Lettres à Nour qui a eu un beau succès d'estime, en France, mais aussi dans d'autres pays.

Ainsi parlait ma mère est présenté par l'éditeur comme étant son premier roman, mais la part autobiographique étant évidente, on est plus dans un récit personnel que dans un vrai roman.

Il n'empêche que ce "Ainsi parlait ma mère" est un très beau texte, et avant tout une fort belle preuve d'amour d'un fils à sa mère et un bel hommage à toutes ces mamans qui ont fait ce qu'elles pouvaient avec très peu en donnant corps et âmes à leurs enfants .

C'est également une ode à « La peau de chagrin », texte d'amour à une Maman empêchée de lire, lettre d'un fils aimant.

En effet, à 93 ans, et de plus en plus affaiblie la mère du narrateur/ auteur, ne sachant pas lire, demande à son rejeton de lui faire la lecture du roman La peau de chagrinDe Balzac, le seul qui a réussi à trouver grâce à ses yeux sans que la mère ni le fils ne puisse ne l'expliquer.

"Elle connait le texte par coeur je crois. Elle est loin de tout comprendre malgré le commentaire que je lui ai maintes fois fait de son vocabulaire, de sa grammaire, de ses formes stylistiques et de ses thématiques. Mais elle rate rarement l'une de mes coquilles de lecture."

Ainsi parlait ma mère, son premier roman, est une ode aux mamans, à ces femmes qui ont fait tant avec le peu qu'elle possédaient et qu'on a l'honneur d'aimer.

Le sujet de la relation père/fils est une thématique ô combien usitée par les écrivains ; on pense bien évidemment à la référence ultime dans ce sujet, "le livre de ma mère " d'Albert Cohen et le roman de Rachid Benzine, qui va sur les mêmes rives de l' «hommage» à sa mère décédée et témoignage sur la « majesté de l'amour » maternel, n'a nullement à rougir de la comparaison.


Rachid Benzine livre des souvenirs lourds de nostalgie, mais souvent cocasses, sur cette complicité mère/fils et sur cette incroyable maman soucieuse des traditions, recluse dans une vie modeste, qui aura tout donné pour sa progéniture.

Une écriture drôle et émouvante; des thèmes en phase avec l'actualité sur les relations aidants/personnes dépendantes et la difficulté des migrants à s'intégrer : voilà un livre empli de tendresse et de délicatesse pour sa mère que toute mère devrait offrir à son fils, ou le contraire...

Un livre qui donne envie d'aller courrir serrer sa mère dans ses bras , tant qu'elle est vivante

Un livre qui donne également envie de lire ou relire La Peau de chagrin, De Balzac, bref un ouvrage à conseiller à tous les fils et les filles qui ont aimé leur mère d'un incroyable amour !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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